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Assemblée nationale/7e législature: Martin Assogba prévient contre l’usage massif des procurations

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Par   zounars, le 15 mai 2015 à 05h55

Le président de l’Association de lutte contre le racisme, l’ethnocentrisme et le régionalisme (ALCRER), Martin Assogba, a donné hier jeudi 14 mai à Cotonou, une conférence de presse. Il a mis en garde l’ensemble des députés nouvellement élus contre l’usage inopportun des procurations lors de l’élection du président de l’Assemblée nationale. Il a également invité l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (ANLC) à se saisir du dossier.

Depuis plusieurs jours, des rumeurs font état de ce que des dizaines de députés récemment élus auraient donné des procurations dans le cadre des tractations pour le contrôle du perchoir de la prochaine législature. Cette information a été relayée par quelques organes de presse. C’est pourquoi, par le truchement d’une conférence de presse, le président de l’ONG ALCRER Martin Assogba, a voulu attirer l’attention des professionnels des médias, des populations et des institutions de la République sur les cas éventuels d’achat de conscience. Selon lui, les stratégies de vote de la 5e législature, qui consistaient à faire une utilisation massive des procurations pour désigner les membres du bureau de l’Assemblée nationale, sont encore vives dans les mémoires. 19 députés dont certains étaient présents à l’Assemblée nationale le jour du vote, ont donné des procurations pour l’élection des membres du bureau du Parlement. «Ce précédent grave est devenu une réalité et les procurations font l’objet de négociations sous haute corruption. S’il est admis que certains partis politiques peuvent chercher des rapprochements pour conforter leur position au niveau de l’Assemblée nationale, il est inacceptable que ce rapprochement se fasse sur la base des grosses sommes d’argent et de remise de procurations», a souligné le président de l’ONG ALCRER.
Martin Assogba a rappelé que la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants au Parlement. Selon le conférencier, l’article 93 de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 qui stipule que «le droit de vote des députés est personnel» et que la dérogation relative à la procuration est une exception» est on ne peut plus claire. Pour cela, les décisions prises par les élus doivent être faites en toute transparence vis-à-vis de la population. Mais, en acceptant l’utilisation massive des procurations, il est difficile pour le peuple de connaître les positions exprimées par les députés lors de leurs votes.
«L’ONG ALCRER se réserve le droit de dénoncer toutes les personnes qui malgré leur disponibilité, s’amuseront à donner des procurations pour une première séance à l’Assemblée nationale alors qu’elles viennent d’obtenir du peuple souverain, la mission de les représenter et non de substituer leur présence à des procurations après avoir reçu de grosses sommes d’argent», a averti Martin Assogba. Il a annoncé que son ONG a saisi la Cour constitutionnelle sur la question et a demandé à l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (ANLC) d’ouvrir une enquête sur l’usage des procurations au cours des élections prochaines du bureau de l’Assemblée nationale.