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Atteinte à la sûreté de l’Etat déjouée: L’illustration de la force des institutions réformées

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Avec la tentative de putsch déjouée, les institutions béninoises démontrent leur maturité. Les réformes menées, ces dernières années, parfois mal comprises, prennent désormais tout leur sens.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 10 déc. 2025 à 03h24 Durée 2 min.
#Affaire Tentative de coup d’Etat

Le coup d’Etat déjoué a ravivé le débat sur la gouvernance actuelle. Souvent accusé de diriger avec poigne, voire d’imprimer à l’État une rigueur jugée excessive, le chef de l’État a été régulièrement critiqué pour son style direct et son exigence élevée. Mais les événements de ces derniers jours conduisent à reconsidérer ces critiques à la lumière du constat que c’est grâce aux réformes menées depuis l’avènement du régime actuel que le pays a pu résister et tenir debout.

Ce que certains interprétaient comme de la dureté apparaît désormais comme une vision stratégique visant à bâtir un Etat fort, résilient et doté d’institutions solides, capables de faire face aux crises, y compris aux tentatives de déstabilisation.

En fait, depuis son accession à la magistrature suprême, Patrice Talon a montré les signes d’un transformateur de l’Etat en profondeur. Les réformes qu’il a impulsées, semble-t-il, n’étaient pas forcément destinées à concentrer le pouvoir, mais à libérer l’État de ses fragilités structurelles telles que les lenteurs administratives, le manque d’efficacité, les institutions peu performantes, les chaînes de décision lourdes, etc. L’objectif était donc de faire du Bénin un pays capable de fonctionner, même sous contrainte ; un pays où les institutions priment sur les individus.

Au constat, les effets sont visibles dans l’administration, la justice, les finances publiques, l’économie, les secteurs sociaux, l’énergie, la sécurité… Rarement auparavant, une réforme globale de cette ampleur avait été menée avec une telle cohérence. 

Bien pensé !

Dans bien des pays, les dirigeants, par prudence ou par crainte, évitent de doter l’armée de moyens conséquents. La peur de voir une institution fragile se transformer en menace politique conduit parfois au sous-investissement. Ce choix, ailleurs, s’est souvent retourné contre les Etats.

Face à la montée du terrorisme dans la sous-région, le gouvernement a entrepris de renforcer l’Armée, non seulement en équipements modernes, mais aussi en formation, en organisation interne, en renseignement et en capacité opérationnelle. Cette montée en puissance n’était pas uniquement militaire. Elle relevait d’une vision d’efficacité globale de l’État.

Aujourd’hui, avec ce coup d’Etat déjoué, cette stratégie montre toute sa pertinence.

Selon les informations disponibles, les auteurs présumés du putsch ont pu mobiliser des moyens logistiques non négligeables. Et c’est ici que les réformes prennent tout leur sens. Si l’Etat n’avait pas modernisé son Armée, si la chaîne de commandement avait été affaiblie et si les capacités opérationnelles n’avaient pas été renforcées, alors la situation aurait pu tourner autrement.

Une Armée négligée, sous-équipée ou désorganisée aurait pu fléchir. Une Armée structurée, entraînée et modernisée, au contraire, constitue un mur auquel se heurtent les tentatives de subversion.

L’efficacité de la réaction observée dans le pays n’est donc pas un hasard. Elle découle de la solidité institutionnelle construite pas à pas depuis neuf ans.

Une armée opérationnelle, une chaîne de sécurité mieux coordonnée, une administration disciplinée et des procédures nationales mieux structurées ont permis d’éviter que l’État vacille.