La Nation Bénin...
Le Haut-Commissaire à
la Prévention de la Corruption a rendu publiques les conclusions de la mission
de contrôle diligentée suite aux allégations de détournement de fonds publics
destinés aux infrastructures d’eau et d’électricité à Parakou, pour la période
2016–2025.
La mission de vérification initiée par le Haut-Commissariat à la Prévention de la Corruption a conclu à une utilisation conforme des fonds publics dans les projets d’eau et d’électricité à Parakou, entre 2016 et 2025. Si les soupçons de détournement sont écartés, plusieurs insuffisances administratives ont été relevées, avec des recommandations pour renforcer la transparence.
Selon le Haut-Commissaire, Jacques Migan, aucune trace de détournement ou de malversation n’a été mise au jour : « Aucun élément n’a permis d’établir la moindre preuve de détournement de fonds publics. Les infrastructures ont été financées conformément à leur objectif initial, au bénéfice des populations de Parakou. » Il a salué les investissements qui ont contribué au renforcement et à la modernisation du réseau d’eau potable : la longueur de conduite est passée de 445 km à 1 141 km, et la capacité de production d’eau de 400 m³ à 2 400 m³ par habitant. Dans le secteur électrique, le nombre d’abonnés a bondi de 26 756 à 49 200, et la production locale a été rétablie.
Des failles relevées
dans la gouvernance
Toutefois, quelques
insuffisances ont été identifiées. Le ministère fait face à des déficits dans
la définition des besoins au niveau du plan de passation des marchés publics,
ainsi qu’à un manque de personnel qualifié au sein du Secrétariat permanent des
marchés publics, aggravé par une instabilité fréquente des responsables de la
commande publique. La lourdeur des procédures locales a également retardé la
réalisation des travaux, notamment dans l’ouverture des voies d’accès.
Des recommandations
Pour pallier ces failles, la commission propose plusieurs réformes, dont la simplification des procédures d’attribution des marchés publics, afin d’accélérer les interventions en zones périphériques. La mise en place d’unités « focales » anti-corruption au sein du ministère est également recommandée, pour permettre une détection précoce des anomalies et garantir la bonne exécution des projets.
Il faut rappeler que
cette vérification fait suite aux accusations prononcées le 21 juin 2025, lors
d’un meeting à Parakou, par l’ancien ministre Paulin Akponna. Il y dénonçait un
siphonnage des budgets publics estimé à des dizaines de milliards de francs
CFA.
Jacques Migan