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Autorisation provisoire du chargement du pétrole brut nigérien à Sèmè-Podji: Ce qui a motivé la décision

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Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint  et porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement

Le gouvernement béninois avait une bonne raison d’autoriser de manière provisoire et ponctuelle le chargement du pétrole nigérien, contrairement à la suspension faite quelques jours plus tôt. Le secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement l’a expliqué, vendredi 17 mai dernier, lors d’une sortie médiatique. 

Par   Joël C. TOKPONOU, le 21 mai 2024 à 00h11 Durée 3 min.
#Frontière Bénin-Niger

« Les autorités nigériennes ont formulé une demande d’autorisation spéciale pour ce premier navire qui mouillait déjà dans les eaux béninoises ». Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, révèle ainsi la principale motivation du fléchissement du gouvernement béninois au sujet du chargement du pétrole nigérien. Ainsi, dit-il, il n’y avait objectivement plus aucune raison de continuer à suspendre l’embarquement de l’or noir de la plateforme de Sèmè-Kpodji vers la Chine. A en croire le porte-parole du gouvernement, le Bénin n’a pas fait machine-arrière au sujet de la suspension par faiblesse. « Il n’y a pas eu de rétropédalage. Il y a eu une réponse appropriée à une situation nouvelle », clarifie Wilfried Léandre Houngbédji qui profite de l’occasion pour revenir sur les déclarations du chef de l’Etat lors de son intervention sur la question face aux médias. «Quand le président Patrice Talon était intervenu, il disait que les relations entre le Bénin et le Niger ne pouvaient pas se passer sous le sceau de l’informel. Entre deux pays, il n’est pas normal que cela se passe de cette manière », rappelle-t-il, tout en expliquant que Séidou Adambi, ministre de l’Eau et des Mines, lors de la dernière conférence de presse qu’il a donnée, avait aussi fait savoir la raison justifiant la levée provisoire de la suspension. «Quand le ministre en charge des Mines a fait sa sortie, il a mentionné que c’est en réponse à une demande des autorités nigériennes formulée à travers leur douane que le Bénin a réagi. A partir du moment où nous avons un document officiel, on sort de l’informel. On est constant et cohérent en réagissant favorablement », martèle le secrétaire général adjoint du gouvernement. Mais l’autorisation délivrée par le gouvernement béninois est provisoire. Elle n’ouvre donc pas de manière définitive les activités d’exportation du pétrole à partir du pipeline.

Déjà, lors de sa sortie médiatique, mercredi 15 mai dernier, le ministre en charge des Mines avait donné des clarifications sur cet aspect de la question. « Il est important de noter que cette autorisation provisoire telle que mentionnée dans la lettre de la douane nigérienne ne saurait être érigée en règle de conduite pour l'exploitation normale du pipeline qui doit se faire dans un cadre normal de relations entre États. En vertu des articles 21 et 22 de l'accord bilatéral et de l'article 10.4 de l'accord du gouvernement hôte, la société Wapco a sollicité la réunion du comité inter-Etats Bénin-Niger de pilotage du projet aux fins d'examiner les sujets urgents liés à la bonne conduite des opérations d'exploitation du pipeline. Notre pays, le Bénin, a donné son accord pour la tenue de cette réunion », précisait-il.