La Nation Bénin...
Le
gouvernement béninois avait une bonne raison d’autoriser de manière provisoire
et ponctuelle le chargement du pétrole nigérien, contrairement à la suspension
faite quelques jours plus tôt. Le secrétaire général adjoint et porte-parole du
gouvernement l’a expliqué, vendredi 17 mai dernier, lors d’une sortie
médiatique.
«
Les autorités nigériennes ont formulé une demande d’autorisation spéciale pour
ce premier navire qui mouillait déjà dans les eaux béninoises ». Wilfried
Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement,
révèle ainsi la principale motivation du fléchissement du gouvernement béninois
au sujet du chargement du pétrole nigérien. Ainsi, dit-il, il n’y avait
objectivement plus aucune raison de continuer à suspendre l’embarquement de
l’or noir de la plateforme de Sèmè-Kpodji vers la Chine. A en croire le
porte-parole du gouvernement, le Bénin n’a pas fait machine-arrière au sujet de
la suspension par faiblesse. « Il n’y a pas eu de rétropédalage. Il y a eu une
réponse appropriée à une situation nouvelle », clarifie Wilfried Léandre
Houngbédji qui profite de l’occasion pour revenir sur les déclarations du chef
de l’Etat lors de son intervention sur la question face aux médias. «Quand le
président Patrice Talon était intervenu, il disait que les relations entre le
Bénin et le Niger ne pouvaient pas se passer sous le sceau de l’informel. Entre
deux pays, il n’est pas normal que cela se passe de cette manière »,
rappelle-t-il, tout en expliquant que Séidou Adambi, ministre de l’Eau et des
Mines, lors de la dernière conférence de presse qu’il a donnée, avait aussi
fait savoir la raison justifiant la levée provisoire de la suspension. «Quand
le ministre en charge des Mines a fait sa sortie, il a mentionné que c’est en
réponse à une demande des autorités nigériennes formulée à travers leur douane
que le Bénin a réagi. A partir du moment où nous avons un document officiel, on
sort de l’informel. On est constant et cohérent en réagissant favorablement »,
martèle le secrétaire général adjoint du gouvernement. Mais l’autorisation
délivrée par le gouvernement béninois est provisoire. Elle n’ouvre donc pas de
manière définitive les activités d’exportation du pétrole à partir du pipeline.
Déjà,
lors de sa sortie médiatique, mercredi 15 mai dernier, le ministre en charge
des Mines avait donné des clarifications sur cet aspect de la question. « Il
est important de noter que cette autorisation provisoire telle que mentionnée
dans la lettre de la douane nigérienne ne saurait être érigée en règle de
conduite pour l'exploitation normale du pipeline qui doit se faire dans un
cadre normal de relations entre États. En vertu des articles 21 et 22 de
l'accord bilatéral et de l'article 10.4 de l'accord du gouvernement hôte, la
société Wapco a sollicité la réunion du comité inter-Etats Bénin-Niger de
pilotage du projet aux fins d'examiner les sujets urgents liés à la bonne
conduite des opérations d'exploitation du pipeline. Notre pays, le Bénin, a
donné son accord pour la tenue de cette réunion », précisait-il.