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Bilan du gouvernement / Développement: 1,3 million d’emplois créés en 2023, selon Abdoulaye Bio Tchané

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Sur le front social, le gouvernement s'est engagé pour des négociations avec les travailleurs Sur le front social, le gouvernement s'est engagé pour des négociations avec les travailleurs

La coordination de l’action gouvernementale était essentielle pour l’efficacité des projets, programmes et réformes. Ce principe est déterminant pour le développement. C’est ce qu’a expliqué Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat chargé du Développement et de la Coordination de l’Action gouvernementale. Il met également l'accent sur la planification. En somme, le ministre d’Etat révèle que plus de 1,3 million d’emplois ont été créés en 2023.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 11 juin 2025 à 07h45 Durée 3 min.
#Développement #Bilan du gouvernement

C’est depuis environ cinq ans que le chef de l’Etat a fait l’option de confier la coordination de l’action gouvernementale à un membre de l’Exécutif. Depuis lors, Abdoulaye Bio Tchané assume les fonctions de ministre d’Etat chargé du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale. En termes de prérogatives il estime qu’il s’agit d’un rôle de facilitation de l’efficacité de l’action gouvernementale. Il œuvre ainsi, sous le leadership du président de la République, pour une célérité dans la mise en œuvre des projets et programmes mis en oeuvre par les ministères sectoriels. « Le chef de l’Etat a défini la vision. Ensemble, nous avons défini le Programme d’action du gouvernement. Après, il faut que chaque ministre, dans son portefeuille, exécute ce programme à travers différents projets », a fait comprendre le ministre d’Etat lors d’une intervention médiatique, en faisant le point des actions du gouvernement en termes de développement global. Dès que les ministres sectoriels sont fixés sur leurs missions, il devient, selon lui, essentiel d’organiser le suivi. « Sans un suivi rigoureux, il n’y a pas de résultats. C’est dans ce suivi qu’il y a la coordination. Au quotidien, nous sommes sur un certain nombre de projets, programmes et réformes. Nous demandons, presque tous les mois aux ministres, de nous fournir des informations sur la mise en œuvre de ces projets », poursuit Abdoulaye Bio Tchané.

Visiblement, cette structuration fonctionne bien. En témoignent les performances du levier industriel qu’est la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz) qui constitue un symbole patent de cette efficacité. Pour la réalisation de cette infrastructure, plusieurs ministères étaient impliqués. Il aura fallu une bonne coordination pour que les actions soient ordonnées, harmonisées et pertinentes. Grâce à la Gdiz et aux autres initiatives, le défi de l’emploi est relevé. « L’un des objectifs majeurs que le gouvernement s’est fixés en 2016, c’est de créer des emplois. Nous nous sommes liés à cela en disant que pour le premier quinquennat, il nous fallait créer 500 000 emplois… Quand nous avons mesuré en 2021, nous avions créé plus de 800 000 emplois ; donc nous avions fait mieux que ce que nous avions prévu », fait constater le ministre d’Etat chargé du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale. Sur cette base, le gouvernement s’est promis de créer 1 300 000 emplois pour le second quinquennat. Seulement, après trois années, cette barre était déjà atteinte. « Le secret, c’est que le rêve de tous les Béninois doit être de réaliser quelque chose pour leur pays. Pour le faire, c’est la planification», conseille l’ancien argentier national.

La planification, la clé

La réflexion prospective et la planification ont été des instruments de développement éprouvés dans les nations développées. Mais force est de constater que le diagnostic établi en 2016 montrait que le processus de gestion du développement n’était pas axé sur un cadre de planification harmonisé, cohérent et articulé.

Il est vrai, le Bénin a adopté, après un processus largement participatif, les Etudes Nationales de Perspectives à Long Terme, communément appelées « Bénin 2025, Alafia » dont la vision est intitulée ainsi qu’il suit " A l’horizon 2025, le Bénin est un pays phare, un pays bien gouverné, uni et de paix, à économie prospère et compétitive, de rayonnement culturel et de bien-être social".

Mais, l’opérationnalisation de cette vision n’a pas été effective de 2000 à 2016 conformément aux séquençages retenus que sont le renforcement des bases institutionnelles et économiques (2000-2010), la croissance économique au service du développement (2011-2020), la restauration des valeurs sociales et de reconquête de l’environnement externe (2021-2025).

Il est même noté que les politiques publiques sur cette période avec les gouvernements successifs n’ont pas une suite ou une cohérence comme il aurait été souhaité. Mieux, il ne suffit pas seulement de savoir où l’on va mais de se donner les moyens subséquents d’y aller. En clair, on peut, sans risque de se tromper, affirmer que la navigation à vue était manifeste dans l’action publique.

Au regard des insuffisances soulevées, le gouvernement, à partir de 2016, a repositionné la planification au cœur des interventions publiques. « La clé de toutes réussites, même individuelles, c’est la planification », martèle le ministre d’Etat.

De 2016 à 2023, la donne a changé, selon Abdoulaye Bio Tchané. Il informe que le gouvernement a élaboré et mis en œuvre le premier Plan national de développement 2018-2025 qui est le cadre référentiel unique dans lequel toutes les actions en matière de planification du développement menées sur toute l’étendue du territoire national sont inscrites. Afin que ce plan ne soit un catalogue de vœux, il a été décliné et mis en œuvre à travers les deux plans opérationnels quinquennaux (Pag 2016-2021 et 2021-2026) mettant l'accent sur les investissements et les réformes.

C’est cette démarche et cette méthode portée par ces différents documents de planification dont la mise en œuvre engendre la métamorphose du Bénin sur tous les plans de la vie socio-économique que cite en exemple le monde entier.

Le Bénin n’est plus le même. Ce pays a changé et rend fiers ses ressortissants depuis 2016. Que ce soit en équipements, infrastructures routières, le cadre de vie, la structure de l’économie, la santé, la préservation et la protection des personnes et des biens, le pays a fait des bonds qualitatifs. Le pays a, à son actif, depuis 2016, une meilleure couverture en fourniture d’eau potable, en accès et fourniture d’électricité.

Ainsi, le renforcement du cadre de la planification a permis de relancer une dynamique de développement économique et social résilient à tout choc. En outre, il a permis de réaliser une croissance économique soutenue et d’améliorer le bien-être social des populations, souligne le ministre d’Etat.

Il poursuit en faisant comprendre que le gouvernement s’engage résolument à pérenniser les acquis en dotant le Bénin d’une nouvelle vision nationale « Vision Bénin 2060 ». Cette vision décrit la trajectoire de développement du pays jusqu’en 2060, soit 100 ans après les indépendances. Le premier Plan national de développement (Pnd), premier instrument de réalisation de ladite vision, sera aussi produit.

Et pour ne pas avoir à subir les reproches faits aux régimes et gouvernements précédents, des initiatives sont en cours pour mettre en place une banque de projets/programmes conformément aux objectifs du Pnd afin de garantir la continuité des acquis d’un gouvernement à un autre.

Gestion du développement

Tirant leçon de l’état des lieux avant 2016, l’élaboration et l’adoption d’un cadre législatif et réglementaire de gestion du processus de développement est un héritage important pour le pays et les futurs dirigeants. En effet, les dysfonctionnements relevés se traduisent, entre autres, par les difficultés techniques récurrentes liées à l’hétérogénéité des méthodes et la multiplicité des outils de planification au sein de l’administration publique, la faible appropriation dans la pratique des changements de paradigme et des approches intervenus dans la gestion du développement, la faible capacité des acteurs publics en matière de pilotage du développement et la faible pratique de la culture évaluative. Cette situation s’explique par l’inexistence d’un cadre législatif qui encadre et organise la fonction de planification de développement et celle de l’évaluation des politiques publiques.

Cette absence d’exigences légales avant 2016 n’a pas favorisé la stabilité du cadre de la planification et la fonction d’évaluation puis la mobilisation des moyens d’action concrets pour assurer son efficacité au service de la gestion du développement.

Mais depuis 2016, le gouvernement s’y est penché en initiant la loi n°2024-09 du 20 février 2024 portant loi-cadre sur la planification du développement et l’évaluation des politiques publiques. Cette loi fixe le cadre national de planification du développement et de l’évaluation des politiques publiques. Elle s’applique à toutes les institutions, à tous les organismes publics et à tous les niveaux de planification (central ou décentralisé) en République du Bénin.

Son application rigoureuse obligera les dirigeants, estime le ministre d’Etat, à tenir compte de certains axes de développement prioritaires, évitera au pays les aventures, le saut dans l’inconnu, l’impréparation, la gouvernance à vue et de faire du surplace.