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Bonne gouvernance: Aucun maire n’a encore déclaré ses biens au 15 juin dernier (Trois ministres et 21 députés également dans le cas)

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Par   Didier Pascal DOGUE, le 19 oct. 2017 à 06h49

Le président du Front des organisations nationales de lutte contre la corruption (Fonac), Jean-Baptiste Elias, a animé, ce mercredi 18 octobre à Cotonou, une conférence de presse pour présenter le rapport du forum sur la gouvernance tenu courant juin dernier à Grand-Popo. Il était entouré pour la circonstance de Jonathan Richter, directeur de l’Usaid.

A la date du 15 juin 2017, aucun des maires de la mandature en cours n’a encore satisfait à l’obligation de déclaration de biens à l’entrée en fonction comme le prescrivent les textes en vigueur. Un préfet, 21 députés sur 83 et encore 3 ministres sur les 24 du Gouvernement du Nouveau départ sont également dans le cas. En attendant la fin du mois d’octobre pour disposer du point exhaustif desdites déclarations que la Cour suprême doit dresser, c’est le tableau que Jean-Baptiste Elias, président du Front des organisations nationales de lutte contre la corruption (Fonac), Jean-Baptiste Elias, a peint, ce mercredi 18 octobre, lors de d’une conférence de presse sur le Rapport du forum sur la gouvernance tenu les 15, 16 et 17 juin derniers à Grand-Popo.
Pour le conférencier, le but de la rencontre avec les hommes des médias est de rendre compte au public des actes dudit forum. A l’occasion, il s’est appesanti sur l’importance de la rencontre et a livré les grandes recommandations qui en sont issues ainsi que les actions envisagées pour faire reculer la corruption à défaut de la supprimer.
Le Fonac, à travers le projet «Initiative de coopération sécuritaire en Afrique de l’Ouest (Wacsi)» promeut la lutte contre la corruption et l’impunité. C’est dans ce cadre que les journées nationales de la gouvernance (Jng) édition 2017 ont été organisées. Le Fonac fournit ainsi une opportunité à plusieurs acteurs, d’intervenir dans les réformes, de s’engager pour leur réalisation, d’inciter à un échange d’expériences et de développer un dialogue franc et sincère susceptible d’aboutir à de meilleures pratiques en matière de bonne gouvernance au Bénin.
A l’occasion desdites journées, le Fonac a offert aux politiciens, universitaires et autres experts, un espace pour échanger des points de vue différents sur des questions pertinentes et élaborer des recommandations pour les décideurs.
Selon le président du Fonac, plusieurs maires, des députés et des ministres ont bien réagi en répondant favorablement à la lettre qu’il leur a été adressée pour leur demander de se conformer aux prescriptions constitutionnelles sur la déclaration de patrimoine.
Des débats riches, houleux et pertinents ont été amenés lors des Jng, a confié Jean-Baptiste Elias qui a déclaré qu’il n’y avait pas de sujet tabou au cours de cette rencontre. Six panels ont été déroulés pour asseoir les bases des échanges.

Des recommandations

Les recommandations, informe-t-il, ont été faites à l’endroit des différentes structures étatiques, notamment le Gouvernement, le Parlement, la Cour suprême, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, la Haute cour de justice, le Conseil économique et social, l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, l’Autorité de régulation des marchés publics, la société civile et les partenaires techniques et financiers (Ptf). Toutes ces recommandations globalement visent à infléchir la tendance haussière que connaît la courbe de la corruption qui, selon le professeur Nassirou Bako- Arifari, lors de la cérémonie d’ouverture des Jng est passée d’une perception tonique dans les années 1950 à une perception toxique à partir des années 1980.
C’est l’impunité qui fait le lit de la corruption qui prend de l’ampleur au lieu de reculer. C’est pourquoi, il a été recommandé que la Haute cour de justice qui juge les hautes personnalités et hauts cadres, œuvre à la révision des dispositions qui régissent son fonctionnement et sa loi organique aux fins d’une plus grande efficacité et du recul de l’impunité au Bénin.
Jonathan Richter, directeur de l’Usaid y croit, salue le génie béninois et réaffirme la disponibilité de son institution à appuyer le Bénin dans ses efforts pour la bonne gouvernance.