La Nation Bénin...
Restés
longtemps silencieux sur la crise diplomatique entre le Bénin et le Niger, des
partis politiques béninois notamment l’Union progressiste le Renouveau, le Bloc
républicain et Les Démocrates ont fait part de leurs positions sur le sujet.
Tous déplorent cette situation et conseillent aux deux Etats de privilégier la
voie du dialogue pour que reviennent la paix et la solidarité mutuelle.
Les
partis politiques béninois ne sont pas indifférents à la brouille diplomatique
entre leur pays et le Niger qui accuse ouvertement le Bénin d’abriter des
militaires français à ses frontières pour le déstabiliser. Une accusation
grave, estiment les partis politiques.
Dans
un communiqué publié le 12 mai dernier, l’Union progressiste le Renouveau (Upr)
a déploré « la position injustifiée des autorités nigériennes, les propos
regrettables et les actes inamicaux qu’elles tiennent constamment à l’égard des
autorités et de l’Etat béninois et qui sont stratégiquement amplifiés sur les
réseaux sociaux ». Des agissements qui « fragilisent la solidité des liens
séculaires indissolubles de fraternité entre les deux peuples et les deux
gouvernements », a regretté Gérard Gbénonchi, secrétaire général du parti. Pour
l’Upr, en ordonnant la suspension du chargement du pétrole brut du Niger par
navires dans ses eaux territoriales ainsi que l’exportation de ses produits
vivriers, le gouvernement béninois n’a fait que prendre acte du maintien par le
Niger de la fermeture de ses frontières pour en tirer les conséquences
inévitables dans ses rapports avec les tiers. « De même, il est impérieux de
sortir de la posture malheureusement alimentée volontairement ou non, avec la
complicité de certains de nos compatriotes, qui laissent croire au Niger, que
nous ne nous en sortirons pas sans ce pays frère ou que nous lui sommes
hostiles», a déclaré le Bloc républicain (Br) ce 14 mai à l’Assemblée
nationale.
Mais
le parti Les Démocrates ne partage pas l’approche de l’Exécutif béninois sur la
crise. Toutefois, les trois formations politiques s’accordent sur la nécessité
pour les autorités béninoises et nigériennes de privilégier la voie du dialogue
dans la résolution du différend qui oppose les deux pays. Ainsi, à travers la
déclaration finale de sa session extraordinaire du 10 mai dernier, la
coordination nationale du parti Les Démocrates recommande que l’Assemblée
nationale se saisisse de ce dossier brûlant, tout en appelant « les
gouvernements du Bénin et du Niger à une concertation responsable, sans volonté
d’affrontement ».
Le
dialogue et la paix. Ces deux mots reviennent aussi au niveau des
progressistes. Le parti Upr « encourage le gouvernement à rester attentif à la
réponse favorable, à l’appel à la lucidité, à la responsabilité et au dialogue
qu’il a constamment lancé au gouvernement du Niger, en conformité à la ligne
politique historique du Bénin et à sa foi en la solidarité, la fraternité, la
cohésion et la paix entre les Etats africains ». Dans la même logique, le Bloc
républicain rappelle que le Bénin et le Niger sont des pays frères condamnés à
vivre ensemble. «Il est mieux que nous retrouvions rapidement la voie du
dialogue fraternel, car nous nous sommes assez donné en spectacle devant les
autres», a affirmé le parti, ajoutant qu’il sait que le gouvernement de Patrice
Talon est prêt à cela. Le Br espère voir également l’Exécutif nigérien donner
des signes favorables au dialogue afin que les deux pays renouent avec leur
fraternité millénaire dans la dignité et le respect mutuel.