La Nation Bénin...
La
Cour suprême a tenu, ce jeudi 11 juillet, la 2e édition de son Café juridique
pour débattre de l’avenir de la Justice à l’ère de l’Intelligence artificielle.
Permettre
d’avoir une vision panoramique sur les opportunités qu’offre l’intelligence
artificielle, sur les défis, les exigences juridiques et les implications
judiciaires de ce grand pas que franchit l’humanité. C’est l’objectif du Café
juridique organisé, ce jeudi 11 juillet, par la Cour suprême à son siège à
Porto-Novo.
La
rencontre dont les travaux ont été lancés par le président de la Cour suprême,
Victor Dassi Adossou, a été une occasion d’échanges intellectuels sur l’avenir
de la justice à l’ère de l’Intelligence artificielle. La 2e édition du Café
juridique qui intervient après celle du 30 mars 2023 portant sur le thème:
«L’office du juge et la lex posteriori derogat priori » s’inscrit dans le cadre
des grandes réflexions techniques que mène depuis un certain temps la Cour
suprême avec l’appui d’universitaires chevronnés et de personnalités de talent
sur des sujets contemporains qui touchent à l’office du juge, a informé Victor
Dassi Adossou. « Le numérique a révolutionné nos habitudes et pratiques. Quid
de l’intelligence artificielle? Constitue-t-elle un précieux apport à l’art de
juger, ou est-elle de nature à remettre en cause les méthodes et pratiques
judiciaires? Ainsi, l’intelligence artificielle peut-elle se substituer au juge
pour régler tous les litiges portés devant les Cours et tribunaux de la
République? Le recours aux algorithmes contribue-t-il à rendre la justice plus
accessible, plus prévisible et plus respectueuse des principes fondamentaux
d’un jugement équitable ? », sont autant de questions du président de la Cour
suprême que les échanges devront permettre d’aborder. Les experts de l’Ia et
autres communicateurs se sont attelés à montrer tout l’intérêt de la
problématique du thème et les effets bénéfiques et/ou nocifs de l’Intelligence
artificielle sur le fonctionnement du service public de la Justice.
Rester
les yeux ouverts
Pour Victor Dassi Adossou, la Cour suprême, par sa vocation de juge de cassation, en charge de l’harmonisation et de l’uniformisation de la jurisprudence nationale doit, dans la transparence, la visibilité, l’anticipation responsable, s’adapter aux évolutions de son époque, se laisser découvrir et s’ouvrir à son environnement. La haute juridiction doit rester les yeux ouverts sur les grandes mutations sociétales qui s’opèrent. « Dès lors que surgit une nouvelle problématique, une question sociétale nouvelle, qu’il s’agisse d’innovations technologiques, de transformations sociétales ou de comportements nouveaux pouvant impacter aussi peu que ce soit, la vie en communauté, il est difficile, voire tout simplement impossible que ces changements laissent durablement indifférente la justice chargée de réguler les rapports sociaux, les rapports inter-spécifiques », a indiqué le président de la Cour suprême. Victor Dassi Adossou se satisfait de la tenue de ce 2e Café juridique et du partenariat naissant entre son institution et l’Agence francophone et africaine de l’intelligence artificielle (Afria) et l’Amicale béninoise du Centre d’études stratégiques de l’Afrique (Abecesa).
Chérifath
Bansou, cadre du Secrétariat général de la Cour suprême a levé un coin de voile
sur les termes de référence de ce 2e Café juridique. Ce qui a permis de baliser
le terrain pour des débats intellectuels de haut niveau.