Dans la présente interview, Arnaud Wilfrid Djidonou, ancien directeur de cabinet du ministre de la Communication et de la Poste et acteur politique, se prononce sur la récurrente question de la cherté de la vie qui défraye la chronique.
La Nation : La cherté de la vie défraye aujourd’hui la chronique. Qu’en dites-vous ?
La cherté de la vie ! C’est regrettable. Hier, la Covid-19, aujourd’hui la guerre qui fait rage en Ukraine. Deux malheureux événements qui compliquent la vie à tout le monde, en Afrique comme en Europe, en Amérique, en Asie, en Océanie, sur tous les continents, partout. Faisant suite à la pandémie de la Covid-19, la guerre en Ukraine vient encore plus hypothéquer le fonctionnement des grandes usines de production du gaz, du pétrole...
C’est le lieu d’indiquer que le grand problème du Bénin, c’est la dépendance vis-à-vis de l’extérieur. C’est pourquoi le président de la République travaille avec acharnement à réduire cette dépendance. Dans le Pag I, il a pris des options pour asseoir et renforcer les bases de l’économie nationale. Dans le domaine de l’agriculture, par exemple, on note les mesures prises pour la sécurisation des terres, la promotion des cultures à haute valeur ajoutée, la transformation locale, la mise en place de grands magasins et de grands marchés.
Dans le Pag II, on note les mesures fortes pour la facilitation de l’accès aux semences, intrants et marchés, les mesures fiscales et non fiscales incitatives en faveur de l’importation, des intrants agricoles et de l’exportation des produits agricoles. Le même Pag II mentionne également l’appui au développement des filières lait et viande, etc. Il faut encourager les populations qui ont aujourd’hui la vie dure. Dans le même temps, il faut les apaiser et les rassurer, car le gouvernement ne baisse pas les bras.
Les populations partout s’en inquiètent pourtant, on ne peut nier cette évidence…
On ne peut la nier. Personne ne peut la nier. Le panier de la ménagère a pris un coup. Les prix ont flambé de façon vertigineuse sur le marché. Une inflation galopante est observée. Les produits de première nécessité coûtent les yeux de la tête. Personne ne le nie. Mais le gouvernement est tous les jours en guerre contre ce phénomène.
Ça aussi, c’est une réalité. Il est à pied d’œuvre et livre un combat sans merci pour protéger les populations et atténuer ses effets. Et ce gouvernement que nous connaissons déjà, ne reculera pas tant que les populations ne seront pas soulagées dans leur quotidien et ne se sentiront pas mieux.
Les critiques cependant ne manquent pas quant aux initiatives gouvernementales. Qu’en dites-vous ?
Je dois d’abord rappeler l’engagement pris par le chef de l’Etat, au cours de la prestation de serment, pour un mandat hautement social. Ce hautement social est quotidiennement traduit dans les faits. Je saisis l’occasion pour saluer le génie du président de la République qui a su prendre, avec le gouvernement, de fortes mesures pour faire face à la cherté de la vie.
Ainsi, pour contenir l’inflation, il a pris des mesures pour soutenir les populations en fixant les prix de vente de certains produits et denrées alimentaires. Notamment, la farine de blé importée de 50 kg qui passe de 25 000 F Cfa à 20 000 F Cfa. Celle produite localement de 23 500 F Cfa à 19 915 F Cfa. Le riz importé de 50 kg (ordinaire) passe de 20 500 F Cfa à 18 450 F Cfa ; L’huile végétale importée est plafonnée à 1 300 F Cfa, le litre.
Des mesures d’exception ont été donc prises pour contrôler les prix des denrées de première nécessité, comme le riz, le blé, les produits manufacturés importés (le lait, le sucre, la tomate en boîte). Des mesures ont été également prises pour supprimer les redevances, pour exonérer la Tva sur les produits importés et réduire de 80 % les taxes sur le riz importé, tout ceci, sans occulter les 68 millions de dollars injectés dans les produits de grande consommation et toutes les autres mesures pour sécuriser l’approvisionnement. Ce n’est pas fini. Le gouvernement a revu les impôts. Le nombre d’impôts a été sensiblement revu à la baisse. De 52, le gouvernement a passé le nombre à 34, soit 18 impôts mis en suspension.
En outre, de façon ciblée, le gouvernement a procédé à la répartition d’une enveloppe de vingt milliards de F Cfa aux entreprises formelles et informelles en guise de soutien face aux effets de la crise sanitaire engendrée par la Covid-19, je n’omets pas la constitution d’un stock de gasoil et le maintien de son prix de cession à la pompe à 600 F Cfa ; au maintien des prix de sortie d’usine du ciment.
Mais les esprits malveillants, les commerçants véreux sont décidés à profiter de la situation. La flambée des prix aujourd’hui est le fait des chocs ou facteurs exogènes et de la spéculation artificielle. Nos denrées produites localement font objet d’approvisionnement par les pays voisins. Par exemple, le Niger et le Nigeria viennent surpayer ces produits ici. Ainsi, les nôtres préfèrent écouler leurs produits dans ces pays ou font des transactions en direction de ces zones.
Certains travaillent même pour et réussissent à créer une fausse pénurie en gardant les produits afin de les vendre par d’autres canaux savamment mis en place aux voisins limitrophes. Heureusement, le gouvernement est en train de traquer ces commerçants véreux. Aussi, régulièrement, les forces de l’ordre et les douaniers arraisonnent des tonnes et des tonnes de produits subventionnés ou alimentaires destinés à l’exportation. Preuve que les initiatives gouvernementales portent leurs fruits.