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Cinquante ans d’indépendance: L’Angola renforce ses liens stratégiques avec le Bénin

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L'ambassadeur de la République d’Angola évoquant la coopération entre les deux pays en présence des professionnels des médias L'ambassadeur de la République d’Angola évoquant la coopération entre les deux pays en présence des professionnels des médias

A l’occasion du 50ᵉ anniversaire de l’indépendance de la République d’Angola, le bureau de liaison de l’Ambassade d’Angola au Bénin, à travers Dr José Bamoquina Zau, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire a organisé, lundi 3 novembre dernier à Cotonou, une conférence de presse axée sur le renforcement de la coopération bilatérale entre les deux pays. 

Par   Lhys DEGLA, le 06 nov. 2025 à 08h24 Durée 3 min.
#indépendance #Angola

« Les relations entre l’Angola et le Bénin ne datent pas de la signature de l’accord de coopération. Elles sont anciennes et solides : le Bénin a toujours soutenu l’Angola, même avant et après son indépendance». Ainsi s’est exprimé Dr José Bamoquina Zau, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l’Angola près le Bénin, dans ses propos liminaires à l’occasion du 50ᵉ anniversaire de l’indépendance de son pays, pour rappeler la profondeur des liens historiques entre les deux nations.

Le diplomate a également précisé que, malgré l’absence d’un ambassadeur béninois résident à Luanda, l’Ambassade du Bénin reste pleinement opérationnelle, assurant la coordination des actions bilatérales.

Le premier acquis de cette coopération, rappelle l’ambassadeur, demeure l’accord général de coopération signé le 7 avril 2008 entre les deux pays. Cet accord, paraphé par Jean-Bernardo de Nicaragua pour la partie angolaise et Moussa Okanla pour le Bénin, prévoit la création d’une commission mixte bilatérale chargée d’examiner les questions économiques, technologiques, culturelles et politiques d’intérêt commun.

Selon les précisions apportées par le représentant diplomatique, une nouvelle réunion de cette commission est prévue pour novembre 2026 afin de dresser un état des lieux des actions engagées et d’identifier de nouvelles pistes de collaboration.

La suppression du visa pour les détenteurs de passeports diplomatique et de service, entrée en vigueur depuis 2024, constitue le deuxième acquis de cette coopération. Les deux gouvernements travaillent désormais à étendre cette mesure aux titulaires de passeports ordinaires, une évolution qui facilitera la libre circulation des citoyens et encouragera les échanges économiques et touristiques.

Une coopération continue et fraternelle

Enfin, le troisième acquis évoqué par Dr José Bamoquina Zau reste un accord bilatéral sur le transport aérien en préparation. « Les projets de texte ont été consolidés, et nous attendons le moment opportun pour la signature officielle par les ministres des Transports des deux pays. Cet accord permettra aux compagnies aériennes béninoises et angolaises d’opérer plus librement, dans un cadre favorable et mutuellement bénéfique », a indiqué l’ambassadeur.

Interrogé sur la régularité des visites officielles entre les deux États, le diplomate a précisé que les relations au plus haut niveau demeurent excellentes, malgré les contraintes d’agenda. « En ma qualité d’ambassadeur, j’entretiens des échanges réguliers avec le ministre béninois des Affaires étrangères. Nous nous sommes déjà rencontrés à quatre reprises cette année pour consolider nos liens », a-t-il indiqué.

L’ambassadeur a également évoqué la Commission pour la réconciliation et la mémoire des anciens combattants mise en place par le gouvernement angolais. Cette structure œuvre à l’identification des fosses communes, à la reconnaissance des droits des anciens combattants et à l’organisation de funérailles d’État.

Culture et tourisme : un pilier de rapprochement

Une cérémonie de distinction est d’ailleurs prévue le 6 novembre à Luanda, avec la participation de plusieurs personnalités africaines et d’anciens chefs d’État.

Certains anciens combattants béninois seront également honorés en reconnaissance de leur soutien historique à la lutte pour la liberté.

Sur le plan culturel et touristique, l’ambassadeur a mis en avant la richesse patrimoniale des deux pays.

Le Bénin, terre de culture et d’histoire, attire chaque année de nombreux visiteurs, tandis que l’Angola dispose d’un patrimoine naturel remarquable : chutes d’eau, zones désertiques, faune sauvage et réserves transfrontalières comme la région d’Okavango-Zambèze, modèle africain de préservation écologique.

Les deux nations partagent également une mémoire commune liée à l’esclavage. L’Angola, tout comme le Bénin, mène un travail de mémoire à travers la Route des Esclaves, notamment sur les sites historiques du marché des esclaves et de l’île Sainte-Hélène.

« Nous voulons faire de cette mémoire partagée un levier de rapprochement avec la diaspora africaine des Amériques et d’intégration entre nos peuples », a affirmé l’ambassadeur, évoquant par ailleurs le projet de renforcement des liaisons aériennes entre São Paulo, Luanda et Cotonou.

En clôturant la rencontre, il a salué l’amitié constante entre les peuples béninois et angolais : « La dynamique entre nos deux pays ne se limite pas à une célébration symbolique. Elle s’inscrit dans la continuité d’un engagement profond. Ce que nous bâtissons aujourd’hui sera poursuivi et amélioré par ceux qui viendront après nous ».