La Nation Bénin...
Des
agents en service dans les différentes préfectures sont en formation à Cotonou
dans le cadre du projet sensible aux conflits. Au terme du renforcement de
leurs capacités, ces points focaux auront pour mission de partager leurs
connaissances avec leurs pairs dans leurs départements respectifs pour
contribuer à la lutte contre les conflits liés à la transhumance.
Les
conflits entre éleveurs et agriculteurs lors de la transhumance entraînent des
conséquences graves telles que la destruction de cultures, la perte de bétail,
des affrontements violents, voire des morts. Ces tensions perturbent la
cohésion sociale, compromettent la sécurité alimentaire et freinent le
développement local. Elles exacerbent aussi les rivalités communautaires et
aggravent la pression sur les ressources naturelles déjà limitées. En clair, ce
genre de conflit porte atteinte à la cohésion et il faut l’anticiper et
l’endiguer. C’est justement la mission que s’est assignée le Haut-commissariat
à la sédentarisation des éleveurs qui s’attelle à associer toutes les
composantes de la société pour mieux atteindre ses objectifs.
Pendant
quatre jours, les points focaux de la cohésion sociale dans les 12 préfectures
et les associations socioprofessionnelles d’agriculteurs et d’éleveurs suivent
une formation des formateurs à Cotonou.
En
fait, dans le cadre du décret sur la veille pastorale, il y a des comités
multi-acteurs pour la cohésion sociale qui sont installés dans les mairies et
arrondissements. « Nous sommes en train de déployer un accompagnement pour ces
comités pour appuyer les maires non seulement dans les investissements au
niveau des communes mais aussi dans la prévention et la gestion des conflits.
Nous avons aussi des points focaux dans les préfectures pour pouvoir prendre en
compte la dimension des programmes sensibles au conflit dans les planifications
pour que cette question soit prise en compte de manière transversale dans tout
ce qui se fait dans nos communes et qu’en termes de supervision les préfectures
soient outillées pour accompagner et soutenir les différentes communes »,
renseigne Adamou Mama Sambo, haut-commissaire à la sédentarisation des
éleveurs. Selon lui, au terme de la formation, les participants seront mieux
outillés pour implémenter les échanges des communes sur le terrain en termes de
formation des acteurs pour que les différentes communautés puissent mieux jouer
leur rôle dans le cadre de la cohésion sociale. Le haut-commissaire se réjouit
déjà du recul des conflits entre producteurs et éleveurs mais estime qu’il
faudra continuer à mettre la pression pour que les acquis soient conservés et
que les violences continuent de diminuer, surtout en cette période où le pays subit
une forme particulière d’insécurité au niveau de ses frontières. «Nous appelons
les agriculteurs et éleveurs à avoir de retenue sur le terrain dans leurs
interactions et appelons les élus à leur responsabilité dans le cadre de la
mise à disposition des espaces de pâturage et d’infrastructures
sociocommunautaires de base. De plus en plus, il est indispensable que les
communes se positionnent sur ces processus», ajoute-t-il.
Edifiant
Spécialiste
en transformation des conflits, Dr Frazer, encadreur principal de la formation
informe que les participants seront édifiés sur le décret sur la veille
pastorale, la définition du rôle et du fonctionnement du comité multi-acteurs
et l’introduction à la gestion de projet sensible aux conflits.
Précisons que selon le décret qui l’institue, le Haut-Commissariat à la sédentarisation des éleveurs au Bénin dispose de compétences étendues dans la mise en œuvre de la politique nationale de sédentarisation. Il coordonne les actions des ministères sectoriels, collectivités locales et partenaires techniques pour développer des zones pastorales sécurisées, aménager des infrastructures telles que les forages, couloirs de passage et parcs de vaccination. Il élabore des stratégies de fixation durable des éleveurs, appuie la formation et la reconversion professionnelle, et assure la sensibilisation des communautés pastorales aux avantages de la sédentarisation. Il intervient également dans la prévention et la gestion des conflits agropastoraux, en favorisant la concertation locale, la médiation et le dialogue intercommunautaire. Enfin, il veille à l’intégration socio-économique des éleveurs sédentarisés et à la protection de l’environnement dans les zones concernées.