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Conflits liés à la transhumance: Les préfectures au cœur de la lutte

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Les élus appelés à leur responsabilité dans le cadre de la mise à  disposition des espaces de pâturage Les élus appelés à leur responsabilité dans le cadre de la mise à disposition des espaces de pâturage

Des agents en service dans les différentes préfectures sont en formation à Cotonou dans le cadre du projet sensible aux conflits. Au terme du renforcement de leurs capacités, ces points focaux auront pour mission de partager leurs connaissances avec leurs pairs dans leurs départements respectifs pour contribuer à la lutte contre les conflits liés à la transhumance.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 07 mai 2025 à 08h44 Durée 3 min.
#transhumance

Les conflits entre éleveurs et agriculteurs lors de la transhumance entraînent des conséquences graves telles que la destruction de cultures, la perte de bétail, des affrontements violents, voire des morts. Ces tensions perturbent la cohésion sociale, compromettent la sécurité alimentaire et freinent le développement local. Elles exacerbent aussi les rivalités communautaires et aggravent la pression sur les ressources naturelles déjà limitées. En clair, ce genre de conflit porte atteinte à la cohésion et il faut l’anticiper et l’endiguer. C’est justement la mission que s’est assignée le Haut-commissariat à la sédentarisation des éleveurs qui s’attelle à associer toutes les composantes de la société pour mieux atteindre ses objectifs.

Pendant quatre jours, les points focaux de la cohésion sociale dans les 12 préfectures et les associations socioprofessionnelles d’agriculteurs et d’éleveurs suivent une formation des formateurs à Cotonou.

En fait, dans le cadre du décret sur la veille pastorale, il y a des comités multi-acteurs pour la cohésion sociale qui sont installés dans les mairies et arrondissements. « Nous sommes en train de déployer un accompagnement pour ces comités pour appuyer les maires non seulement dans les investissements au niveau des communes mais aussi dans la prévention et la gestion des conflits. Nous avons aussi des points focaux dans les préfectures pour pouvoir prendre en compte la dimension des programmes sensibles au conflit dans les planifications pour que cette question soit prise en compte de manière transversale dans tout ce qui se fait dans nos communes et qu’en termes de supervision les préfectures soient outillées pour accompagner et soutenir les différentes communes », renseigne Adamou Mama Sambo, haut-commissaire à la sédentarisation des éleveurs. Selon lui, au terme de la formation, les participants seront mieux outillés pour implémenter les échanges des communes sur le terrain en termes de formation des acteurs pour que les différentes communautés puissent mieux jouer leur rôle dans le cadre de la cohésion sociale. Le haut-commissaire se réjouit déjà du recul des conflits entre producteurs et éleveurs mais estime qu’il faudra continuer à mettre la pression pour que les acquis soient conservés et que les violences continuent de diminuer, surtout en cette période où le pays subit une forme particulière d’insécurité au niveau de ses frontières. «Nous appelons les agriculteurs et éleveurs à avoir de retenue sur le terrain dans leurs interactions et appelons les élus à leur responsabilité dans le cadre de la mise à disposition des espaces de pâturage et d’infrastructures sociocommunautaires de base. De plus en plus, il est indispensable que les communes se positionnent sur ces processus», ajoute-t-il. 

Edifiant

Spécialiste en transformation des conflits, Dr Frazer, encadreur principal de la formation informe que les participants seront édifiés sur le décret sur la veille pastorale, la définition du rôle et du fonctionnement du comité multi-acteurs et l’introduction à la gestion de projet sensible aux conflits.

Précisons que selon le décret qui l’institue, le Haut-Commissariat à la sédentarisation des éleveurs au Bénin dispose de compétences étendues dans la mise en œuvre de la politique nationale de sédentarisation. Il coordonne les actions des ministères sectoriels, collectivités locales et partenaires techniques pour développer des zones pastorales sécurisées, aménager des infrastructures telles que les forages, couloirs de passage et parcs de vaccination. Il élabore des stratégies de fixation durable des éleveurs, appuie la formation et la reconversion professionnelle, et assure la sensibilisation des communautés pastorales aux avantages de la sédentarisation. Il intervient également dans la prévention et la gestion des conflits agropastoraux, en favorisant la concertation locale, la médiation et le dialogue intercommunautaire. Enfin, il veille à l’intégration socio-économique des éleveurs sédentarisés et à la protection de l’environnement dans les zones concernées.