Conseil des ministres: Des précisions sur le coup d’Etat déjoué

Selon le communiqué du Conseil des ministres, « il ressort du point détaillé fait par le chef de l'Etat, que le groupuscule de soldats ayant organisé la mutinerie, avait planifié de démettre de ses fonctions le président de la République lui-même, de soumettre les institutions de la République, et de remettre en cause l'ordre constitutionnel établi. Pour ce faire, ils ont entrepris, dans un premier temps, de neutraliser ou de kidnapper certains officiers généraux et supérieurs de l'Armée à raison des responsabilités qu'ils occupent au sein des Forces armées béninoises ou de l'appareil d'Etat. C'est ainsi qu'ils se sont rendus d'abord vers 2 h du matin au domicile du Directeur du cabinet militaire du président de la République, le général Bertin Bada, qui a réussi à leur échapper et dont ils ont mortellement blessé l'épouse ».

Très tôt, il a été décelé que la mutinerie venait de la base de Togbin. D’autres faits confirmeront plus tard cette hypothèse. En fait, les mutins avaient mis le cap sur le domicile du général Abou Issa, chef d'état-major de l'Armée de Terre, qui a opposé une farouche résistance aux mutins avant qu'il n'ait été kidnappé un peu plus tard par une équipe supposément venue en renfort. C'est à partir de ce moment, informe le Conseil des ministres, que la confirmation est faite que la mutinerie venait bien de la base de Togbin.

Ferme riposte

Face à cette réalité, des dispositions adéquates ont été prises par la garde aux alentours du domicile du chef de l’Etat qui a cueilli à froid les mutins à leur arrivée. Ces derniers n’ont eu d’autre choix, voyant leur vulnérabilité, que de prendre la clé des champs.

Loin de se décourager, ils ont pris d’assaut la télévision nationale pour quelques instants, le temps de leur déclaration, avant d’être à nouveau délogés par les Forces de défense. Mais là, ils ont dû abandonner sur place certains de leurs pairs putschistes qui ont été mis aux arrêts.

Entre temps, la coopération sous-régionale aidant, sous l’égide de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’armée nigériane est venue en appui pour déloger les derniers mutins repliés dans la base de Togbin.  Là encore, ces derniers ont encore pris la clé des champs avec deux hauts gradés qu’ils finiront par relâcher grâce à l’efficacité des services de renseignement.