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Contrôle de l’action gouvernementale: La situation des dialysés débattue au Parlement

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Les députés soulèvent une préoccupation majeure Les députés soulèvent une préoccupation majeure

Le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, s’est expliqué, ce jeudi 4 juillet, au Parlement sur la situation des dialysés au Bénin. Les députés ont plaidé notamment pour la prise en charge gratuite de tous les dialysés, qu’ils soient agents de l’Etat ou non. 

Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 05 juil. 2024 à 07h01 Durée 3 min.
#Assemblée nationale

Des jours de joie en perspective pour les personnes souffrant d’insuffisance rénale. Le gouvernement travaille à réduire le coût de la dialyse. La bonne nouvelle a été donnée ce jeudi par le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, dans sa réponse aux députés sur la situation des dialysés au Bénin. Selon lui, un certain nombre d’actions et de mesures sont planifiées pour permettre in fine d’avoir une réduction du coût du kit de dialyse allant de 20 000 à 40 000 F Cfa. Mieux, le coût de chaque séance de dialyse en dehors des bilans de suivi périodique et de la confection de la fistule au démarrage de la dialyse pourrait se retrouver à terme entre 80 000 et 100 000 F Cfa. D’autres chantiers à moyen terme, indique le ministre, sont en cours notamment le développement d’un pôle pour le démarrage des greffes rénales.  

A la date du 1er novembre 2023, il est enregistré 412 personnes sous dialyse au Bénin dont 288 à la charge de l’Etat et 124 à leurs propres frais. Les 288 personnes sont des agents de l’Etat en fonction, leurs enfants de moins de 21 ans et leurs conjoints pour un total de 85 ainsi que des indigents déjà enrôlés avant 2019 et qui sont au nombre de 203. Le ministre informe que 512 personnes sous dialyse sont décédées au cours de la période du 1er Janvier 2019 au 1er novembre 2023. Les causes directes de ces décès sont entre autres l’anémie, l’hypocalcémie sévère, l’hémorragie pendant les séances de dialyse, les Accidents cardio-vasculaires (Avc), les crises cardiaques, le diabète décompensé, l’embolie pulmonaire... De 2014 à 2018, l’Etat a payé 11 751 754 673 F Cfa pour 14 416 171 526 F Cfa de prévisions budgétaires. Un montant de 3 460 244 398 F Cfa continue d’être dû aux hôpitaux, à la date du 31 décembre 2019, dans le cadre de la prise en charge des dialysés.

Lourde charge financière 

Répondant aux questions des députés, le ministre renseigne que la dialyse coûte en moyenne annuellement 20 132 152 F Cfa par dialysé. Elle est de 1 677 679 F Cfa par mois et par personne dialysée. Face à la situation, le gouvernement décide d’accorder une place de choix à la prévention dans sa stratégie. Ainsi, pour conserver une bonne santé rénale, le gouvernement recommande de boire suffisamment d’eau, en moyenne 1,5 à 2 L par jour, d’éviter les automédications, les médicaments de la rue ainsi que la phytothérapie incontrôlée. Il est également recommandé une bonne hygiène de vie qui a été résumée par l’adoption d’une formule simple mais vitale promue par le ministère de la Santé, pour vivre en bonne santé et le plus longtemps possible à savoir Zéro alcool, zéro tabac, cinq portions de fruits et légumes par jour, 30 minutes d’activités physiques par jour, une alimentation peu salée, peu sucrée et peu grasse. Une place de choix est également accordée au dépistage des cas de diabète, de l’obésité et de l’hypertension artérielle, principaux facteurs retrouvés chez les victimes de l’insuffisance rénale, souligne l’autorité ministérielle. Plus de 800 centres ont été couverts et 1800 agents de santé ont été formés pour le dépistage précoce de ces trois maladies. Plus de 1,2 million de personnes ont bénéficié du dépistage notamment du diabète, de l’hypertension artérielle et de l’obésité. Les cas avérés ont été pris en charge. Une prise en charge adéquate de ces cas permet de prévenir la survenue de l’insuffisance rénale et d’autres complications. L’accès aux matériels de dépistage et aux médicaments pour l’hypertension artérielle et le diabète a également été renforcé, assure Benjamin Hounkpatin. A la date d’aujourd’hui, le Bénin dispose de 10 néphrologues dont six dans le secteur public et quatre dans le privé. Ils sont répartis à Cotonou, Parakou, Abomey, Porto-Novo et Abomey-Calavi pour la prise en charge des personnes souffrant de l’insuffisance rénale. 

Plaidoyer

L’insuffisance rénale est une perte des fonctions rénales. Elle se caractérise par l’incapacité des reins à éliminer les déchets et à équilibrer les liquides de l’organisme. La dialyse se veut donc une technique médicale qui permet d’assurer artificiellement et partiellement les fonctions d’épuration du sang qu’effectuent en temps normal les reins. Il faut normalement trois séances par semaine et à vie pour chaque patient en cas d’insuffisance chronique terminale (sauf greffe rénale). Avant la mise au point de la dialyse, l’insuffisance rénale chronique terminale était une maladie systématiquement mortelle.

Les députés plaident pour la prise en charge gratuite et systématique des dialysés, qu’ils soient agents de l’Etat ou non. Ceci afin qu’ils ne soient plus obligés de débourser plus de 100 000 F Cfa par séance de dialyse. Ce qui constitue un lourd fardeau financier pour les familles. Les élus du peuple demandent aussi la couverture des autres départements ne disposant pas encore de centre de dialyse pour faciliter la tâche aux malades qui ne seront plus obligés de parcourir des centaines de kilomètres pour se faire soigner.