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Coopération institutionnelle dans la lutte contre la corruption: Jacques Migan au Conseil économique et social

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Jacques Migan échange avec Radji Laïssi pour renforcer la collaboration entre les deux institutions dans la lutte contre la corruption. Jacques Migan échange avec Radji Laïssi pour renforcer la collaboration entre les deux institutions dans la lutte contre la corruption.

Le Haut commissaire à la prévention de la corruption, Jacques Migan, a été reçu en audience ce 23 octobre au Conseil économique et social. Après un entretien avec le vice-président Radji Laïssi et une séance de travail avec les conseillers, Jacques Migan évoque une collaboration entre les deux entités pour renforcer la lutte contre la corruption au Bénin.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 24 oct. 2024 à 02h05 Durée 3 min.
#prévention de la corruption

Dans un contexte où la corruption mine la croissance économique et aggrave les inégalités sociales, une nouvelle étape est envisagée avec la proposition d'un partenariat stratégique entre le Haut commissariat à la prévention de la corruption et le Conseil économique et social (Ces). Cette collaboration vise à engager des réformes profondes et à sensibiliser les populations aux effets dévastateurs de la corruption sur l'économie et la société. C’est ce qui a motivé la visite de Jacques Migan, Haut commissaire à la prévention de la corruption, au Conseil économique et social. Cette visite qui s’est tenue en deux étapes, a permis au Haut commissaire d’avoir dans un premier temps un tête-à-tête avec Radji Laïssi, vice-président du Ces, et dans un second temps une séance de travail avec les conseillers, pour mettre en lumière les axes de collaboration et dévoiler des propositions concrètes dans ce sens. Jacques Migan a exprimé l'ambition du Haut commissariat à la prévention de la corruption de faire de cette collaboration, un véritable levier pour la prévention de la corruption. « Nous avons eu avec le vice-président des échanges fructueux, très riches, des échanges porteurs, des échanges que nous voudrions qu'ils se concrétisent aujourd'hui et demain », a-t-il affirmé. Depuis sa prise de fonction, le haut commissaire a entamé une série de visites auprès des institutions de la République telles que l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, la Haac... Cette démarche vise à renforcer le dialogue institutionnel pour consolider les mécanismes de prévention de la corruption. Mais celle effectuée au Ces revêt un caractère particulier. « Quand on regarde comment est composé le Conseil économique et social, nous nous sommes dit que c'est le Bénin en miniature. L’économie ne peut pas aller sans le social, et le social ne peut pas aller sans l’économie », a-t-il déclaré. 

Propositions

Au cours de la séance de travail, Olivier Charles Atindéhou, secrétaire général près le Haut commissariat à la prévention de la corruption, a présenté aux conseillers du Ces les principales thématiques suggérées pour une collaboration efficace. Les six axes retenus couvrent des aspects variés allant de l’étude d’impact économique et social de la corruption à la formulation de politiques publiques. « Le Conseil économique et social pourrait évaluer les conséquences de la corruption sur l'économie et la société. Nous avons fourni un exemple qui est la baisse des investissements et l’aggravation des inégalités », a expliqué Olivier Charles Atindéhou. Un autre axe proposé est la formulation de réformes pour renforcer la transparence et la bonne gouvernance. « Le Haut Commissariat à la prévention de la corruption et le Conseil économique et social pourraient collaborer pour proposer des réformes visant à renforcer la transparence et à améliorer la bonne gouvernance», a-t-il ajouté. Ce partenariat ambitionne également d’accompagner la mise en œuvre de ces réformes en assurant leur suivi, afin de mesurer leur impact sur le développement socio-économique. Parmi les propositions phares, le lancement conjoint de campagnes de sensibilisation et d’éducation civique occupe une place centrale. « Le Conseil économique et social se concentrerait sur les aspects socio-économiques tandis que le Haut Commissariat à la prévention de la corruption couvrirait les dimensions législatives et préventives», a détaillé le secrétaire général. Radji Laïssi, vice-président du Ces, a exprimé l’intérêt de son institution pour une telle coopération. « Il s'est avéré que le nouveau commissariat à la prévention de la corruption veut étroitement collaborer avec le Conseil économique et social. Surtout, il nous a fait des propositions sur des thématiques que très prochainement les conseillers vont aborder à l’interne », a-t-il confié. Il fait observer que d’ordinaire, ce sont les conseillers eux-mêmes qui cherchaient des thématiques. Mais aujourd’hui, une institution sollicite le Ces et propose des thématiques. «Elle veut que nous soyons sur le terrain, ensemble avec elle, pour sensibiliser les populations », a-t-il précisé, soulignant l’importance de cette initiative. Ce partenariat entre le Haut commissariat à la prévention de la corruption et le Conseil économique et social sera donc une avancée majeure dans la lutte contre la corruption■