Cour suprême: Un nouvel avocat général et deux conseillers installés

Nommés en Conseil des ministres du mercredi 28 mai dernier, Cosme Ahoyo et Eric Déwèdi sont désormais installés dans leurs fonctions de conseillers, c’est-à-dire de juges à la Cour suprême. Quant à leur troisième, Bernardin Hounyovi, il a été investi dans ses charges d’avocat général près la Cour suprême. Les trois récipiendaires ont été officiellement renvoyés à l’exercice de leurs fonctions par le président de la Cour suprême, Victor Dassi Adossou qui a reçu le serment de chacun d’eux. Cette cérémonie d’installation s’est déroulée en deux audiences distinctes conformément à la procédure en la matière. Laquelle exige que le serment des magistrats de la Cour suprême soit reçu par le président de la Cour suprême, sur réquisitions du procureur général près la Cour suprême pour le serment des conseillers et le garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la Législation, Yvon Détchénou, dans le rôle de ministère public en ce qui concerne, l’installation de l’avocat général. La lecture des décrets de nomination et des différents textes qui encadrent la prestation de serment et l’installation des nouveaux magistrats à la Cour suprême a été d’ailleurs faite à l’entame de chacune des deux audiences par le greffier en chef près la Cour suprême, Calixte Dossou Koko, greffier audiencier. 

Fruit de leurs mérite et rigueur

Le président de la Cour suprême a sublimé le riche parcours professionnel des trois récipiendaires. Cosme Ahoyo cumule 27 années de carrière professionnelle dans la fonction publique dont 16 ans en qualité de magistrat. Eric Déwèdi, agrégé des facultés de Droit et enseignant de Droit à l’Université de Parakou, a 22 années de pratiques professionnelles. L’avocat général Bernardin Hounyovi est magistrat de carrière depuis 2006 et a servi à la Chancellerie, puis plus d’une décennie dans divers parquets à travers le pays, avant de prendre les rênes du Centre national du casier judiciaire, où il exerce depuis juillet 2024. Victor Dassi Adossou a rappelé aux trois que leur nomination est le fruit de leur mérite, de leur rigueur et de leur engagement. Elle est la suite de leur brillante réussite au test d’aptitude aux hautes fonctions à la Cour suprême, un concours exigeant et sélectif.

Le président de la Cour suprême se réjouit de l’arrivée des trois nouvelles têtes qui viennent renforcer et consolider l’effectif de la haute juridiction engagée dans la modernité avec des objectifs de rendement clairs et en temps réel. Il rappelle l’objectif de sa mandature qui est d’avoir zéro dossier en stock.  « Votre arrivée intervient dans une période charnière. 

Zéro dossier en stock

Selon lui, face à ce défi, ils n’auront guère le temps de l’observation. « Vous devrez, sans délai, vous engager pleinement dans les missions de la Cour », a-t-il insisté avant d’ajouter : « Soyez dans le rendement, dans le travail acharné, dans l’abnégation, le sacrifice et l’exemplarité…Mettez-vous dans la dynamique et donnez le meilleur de vous-mêmes ». Victor Dassi Adossou voudrait compter sur les expertises respectives et la plus-value scientifique de chacun des récipiendaires pour l’atteinte de ces objectifs de la haute juridiction. Le président de la Cour suprême prévient le nouvel avocat général installé qu’« il n’y a aucune place au dilettantisme, à l’à peu-près ou au manque de rendement au Parquet général près la Cour suprême». Carrefour des procédures, gardien de la légalité, le parquet général éclaire les magistrats du siège sur la recevabilité et le bien-fondé des pourvois en matière administrative et judiciaire. Son rôle est fondamental, sa mission exigeante, a rappelé Victor Dassi Adossou à Bernardin Hounyovi. Le garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la Législation, Yvon Détchénou, dans ses réquisitions, a invité le nouvel avocat général à travailler pour contribuer à faire élever encore la qualité de la décision juridictionnelle. Requérant lors de l’installation des deux conseillers, le procureur général près la Cour suprême, Saturnin Affaton, félicite aussi les trois récipiendaires pour leur brillante nomination. Leur arrivée porte désormais à 15 le nombre de magistrats nommés à la haute juridiction entre octobre 2024 à ce jour. Ce  qui permet ainsi à la Cour suprême de presque combler ses besoins réels en personnel magistrat. Seulement malgré les efforts fournis et salués dans le secteur judiciaire, le Bénin est encore à moins de deux  magistrats pour un million d’habitants.