La Nation Bénin...
Les
réticences à propos de la délocalisation du marché Dantokpa n’ont pas leur
raison d’être. Il y a des motifs plus évidents pour que ce projet du
gouvernement soit réalisé. Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général
adjoint et porte-parole du gouvernement, l’a fait savoir, vendredi 28 juin
dernier, au cours d’une rencontre avec des journalistes, à Cotonou.
"Quand la prudence est partout, le courage n’est nulle part”. Ainsi parlait Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, vendredi 28 juin dernier à Cotonou, lors d’une rencontre avec la presse, en évoquant la polémique autour de la disparition prochaine, sinon le déplacement du marché international de Dantokpa. Tant les craintes enflent dans l’opinion publique. Les uns soutiennent que l’effacement de ce qui serait un patrimoine matériel à conserver, serait un crime de lèse-majesté. Les autres s’appuient sur les contours mystiques ou mystérieux de ce marché qui drainent au quotidien des milliers d’usagers. D’autres encore craignent que le monde se trouvant sur cette plateforme marchande d’envergure ne puisse être convenablement recasé dans les nouveaux marchés. Il existerait donc une panoplie de raisons qui devraient conduire à la prudence dans la délocalisation du marché Dantokpa, selon les tenants des polémiques. Mais de l’avis du porte-parole du gouvernement, c’est compte non tenu de l’approche méthodique et pédagogique qui gouverne les actions de l’Exécutif depuis l’avènement du régime de la Rupture. « Il faut lire dans l’action du gouvernement le souci de cohérence, mais aussi le souci de transparence », souligne Wilfried Léandre Houngbédji.
Dans
cette dynamique, le gouvernement a planifié depuis quatre ans les actions à
mener pour que la délocalisation se fasse sans grincements de dents et sans
aucun dégât. Depuis lors, « les travaux de réalisation des marchés modernes
urbains et du marché de gros à Calavi ont commencé sans oublier la galerie
marchande au bord du stade Général Mathieu Kérékou ». Cette dernière abritera
le commerce noble qui existe aujourd’hui à Dantokpa. En fait, il s’agit de tout
ce qui est vente de tissus, de bijoux et de maroquinerie. Le commerce de gros
ira à Abomey-Calavi au marché de gros qui est en finition.
Selon
le secrétaire général adjoint du gouvernement, en reconstruisant les marchés de
Cotonou et autres villes, le gouvernement a veillé à augmenter leurs capacités
de manière importante. Ainsi, dans la politique d’ouverture de ces marchés, les
commerçants qui se trouvaient dans les autres marchés seront prioritaires.
Ensuite, les commerçants de vivriers à Dantokpa seront à leur tour logés dans
ces infrastructures marchandes. Ce qui devrait rassurer ceux qui craignaient
l’exclusion de certains vendeurs de ces marchés pour des raisons de déficit de
places.
Mais
dans le fond, le porte-parole du gouvernement rappelle l’urgence ou la
nécessité de déplacer Dantokpa. Les conditions actuelles dans lesquelles se
trouve ce marché l’imposent car il ne faut pas se contenter juste de son
audience. « Vous savez, quand il y a eu des incendies dans ce marché, au regard
de la façon dont il est construit, il est pratiquement impossible d’intervenir
à temps pour empêcher l’incendie. Les marchés modernes que nous faisons, avec
toutes les commodités, c’est aussi un secours pour mettre nos mamans à l’abri
de ces situations qui pourraient arriver », explique-t-il.
Ce
changement d’emplacement est d’autant nécessaire que les différents chantiers
ouverts par le gouvernement ainsi que les réalisations déjà faites donnent un
visage plus agréable à la ville de Cotonou.
« Avec le vent de modernité qui souffle sur notre pays et sur Cotonou en
particulier, laisser Dantopkpa là où il est en l’état, ferait une tache. Dire
qu’on va le reconstruire à l’identique sur une même superficie après avoir
construit tous les nouveaux marchés, le mall de Kouhounou et le marché de gros,
il y aurait un problème de cohérence et de logique qui se poserait », insiste
le porte-parole du gouvernement■