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Déplacés internes: Le nombre atteint un record de 75,9 millions

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Selon le rapport annuel du Centre de suivi des déplacements internes (Idmc), le nombre de personnes déplacées internes (Dpi) a atteint un nouveau record alarmant de 75,9 millions à la fin de l'année dernière. Le nombre a augmenté de 50 % au cours des cinq dernières années, soulignant la gravité de la crise mondiale des déplacements. Les conflits au Soudan, en République démocratique du Congo (Rdc) et en Palestine ont été les principaux moteurs de cette hausse, représentant près des deux tiers des nouveaux mouvements enregistrés en 2023. Sur le total, 68,3 millions ont été déplacés par les conflits et la violence et 7,7 millions par des catastrophes. Près de la moitié, soit 46 %, de tous les Dpi vivent en Afrique subsaharienne.

Par   Catherine Fiankan-Bokonga, le 17 mai 2024 à 16h02 Durée 3 min.
#déplacés internes #Afrique

Au Soudan, les 9,1 millions de personnes déplacées à la fin de l'année représentaient le chiffre le plus élevé jamais relevé dans un seul pays depuis le début des enregistrements en 2008. Dans la bande de Gaza, l'Idmc a relevé 3,4 millions de déplacés au cours des trois derniers mois de 2023, ce qui équivaut à 17 % des déplacements dus aux conflits dans le monde entier au cours de l'année.

Au cours des cinq dernières années, le nombre de personnes vivant dans le déplacement interne en raison des conflits et de la violence a augmenté de 22,6 millions, soit 49 %, les deux plus fortes augmentations se produisant en 2022 et 2023.

Les inondations, les tempêtes, les tremblements de terre, les incendies de forêt et autres catastrophes ont entraîné 26,4 millions de déplacements en 2023, le troisième total annuel le plus élevé au cours des dix dernières années. Les 7,7 millions de Dpi à la fin de 2023 constituent le deuxième chiffre le plus élevé depuis que l'Idmc a commencé à enregistrer cette mesure en 2019. Les 148 pays ayant signalé des déplacements dus aux catastrophes incluent des pays à revenu élevé tels que le Canada et la Nouvelle-Zélande, qui ont signalé leurs chiffres les plus élevés jamais enregistrés.

Le changement climatique rend certains dangers plus fréquents et intenses, tels que le cyclone Mocha dans l'océan Indien, l'ouragan Otis au Mexique, la tempête Daniel en Méditerranée et les incendies de forêt au Canada et en Grèce l'été dernier. Il rend également les communautés plus vulnérables et rend plus urgente la prise en compte des facteurs sous-jacents du déplacement.

 La situation en Afrique

 En 2023, l'Afrique subsaharienne a été le théâtre d'un nombre record de déplacements internes. Au total, 34,8 millions de personnes étaient en situation de déplacement interne dans la région à la fin de l’année, représentant 46 % du total mondial. Cette tendance à la hausse se poursuit depuis 2013, avec un nombre presque triplé de déplacés internes dans la région.

Les conflits et la violence ont été les principaux déclencheurs de ces mouvements. Les inondations massives dans le Corne de l'Afrique après des années de sécheresse ont été la principale cause de ces mouvements. Le cyclone Freddy a été la plus grande tempête à frapper la région, avec la plupart des déplacements signalés au Malawi et au Mozambique.

L'Afrique centrale reste un foyer de conflits majeurs. En Rdc, les conflits et la violence ont entraîné 3,8 millions de déplacements en 2023, faisant de ce pays l'un des plus touchés par les déplacements liés aux conflits dans le monde depuis 2016. Plusieurs groupes armés non étatiques ont continué à opérer dans les provinces orientales du pays, attaquant les civils et provoquant des déplacements massifs. Certains progrès ont été réalisés, avec une diminution des déplacements liés aux conflits en République centrafricaine pour la deuxième année consécutive, reflétant une amélioration de la situation sécuritaire.

Dans les années à venir, on s'attend à ce que le nombre de personnes déplacées par les catastrophes augmente à mesure que la fréquence, la durée et l'intensité des risques naturels s'aggravent dans le contexte du changement climatique, comme nous le voyons avec les tragédies survenues au cours des dernières semaines au Brésil et au Kenya.