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Descente du préfet du Mono dans les communes: Komlan Zinsou face aux conseillers à Grand-Popo et à Comé

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Par   Désiré C. VIGAN A/R Mono Couffo, le 26 oct. 2017 à 07h39

Conformément à l’article 151 de la loi n°97-029, du 15 janvier 1999, portant organisation des communes en République du Bénin, le préfet du Mono Komlan Zinsou a entrepris, mardi 24 octobre dernier, une tournée de trois jours dans les mairies du ressort de sa compétence territoriale. Lors de la première journée, il était face aux élus et autres acteurs de développement des communes de Grand-Popo et de Comé.

Les fonds propres mobilisés pour le compte de la commune de Grand-Popo sont en nette croissance. Telle a été la bonne nouvelle qui a marqué, mardi dernier, le démarrage de la tournée statutaire édition 2017, du préfet du Mono dans les communes de sa tutelle. Estimées à 185 946 256 francs Cfa en 2015, les taxes et autres redevances recouvrées ont grimpé en 2016 pour atteindre 271 539 563 francs Cfa. Le bilan au terme de cet exercice devrait s’inscrire dans la même tendance de croissance. Mais quelques structures résistent à libérer leur part de contribution aux efforts de développement. Et cela, le conseil communal l’a fait savoir au cours des échanges avec le préfet.
Aux dires du maire Anani Hlondji et d’autres élus, Grand-Popo est capable de mobiliser plus de ressources propres en vue de financer son développement si certaines structures ne lui résistent en dépit de l’implication des conseillers communaux dans le processus de recouvrement. Le maire a indexé notamment la société Dangoté et le Fonds routier qui, selon lui, sont sourds à ses relances de demande de contribution au budget de développement de Grand-Popo. Pour le maire, il est inconcevable que les camions de Dangoté stationnent et traversent sa ville sans contribuer au développement de celle-ci. Car, ce sont des véhicules qui « dégradent des voies et causent des accidents mortels sans égard pour les victimes », a insisté le maire soutenu, tour à tour, par des chefs d’arrondissement. Mais tous se sont finalement remis à l’intervention de l’autorité préfectorale qui devra prendre au sérieux ce dossier. Puisque le maire n’a pas manqué d’alerter que des jeunes de la localité menacent de bloquer le trafic desdits camions, si rien n’est fait. Quelques autres intervenants de la Société civile ont abondé dans le même sens pour insister sur la tension que suscite cette situation.
Le conseil communal réclame également des redevances au Fonds routier par rapport à l’exploitation du pont de péage installé à Grand-Popo, sur la voie inter-Etats Cotonou-Lomé. A la suite des relances sans succès, le maire a demandé l’aide du préfet pour que le Fonds libère ces ressources financières en vue de soulager la commune.
Le cas des structures hôtelières préoccupera particulièrement le chef de l’arrondissement d’Avlo, Akuété Assèvi. Dans ce secteur, dira-t-il, il est difficile de dénombrer le nombre d’opérateurs et de dire ce qui revient à la commune au titre de redevances. Ce fut l’occasion pour lui d’interpeller non seulement la structure en charge de l’hôtellerie et du tourisme mais de déplorer, de façon générale, le manque d’accompagnement des services déconcentrés. « Nous n’avons pas l’appui des services déconcentrés », s’est plaint le chef d’arrondissement Akuété Assèvi qui, à titre d’illustration, va dénoncer, entre autres, « des écoles sans enseignants, des centres de santé sans agents qualifiés ».
Pour finir, Grand-Popo a enjoint au préfet de plaider, auprès des autorités du barrage de Nangbéto, la mise en place d’une subvention annuelle au profit des sinistrés de la crue du fleuve du Mono. Une crue qui provoque des inondations dont le maire dit que toutes les études confirment les lâchées d’eaux du barrage comme principale source des dégâts.

Etape de Comé

A Grand-Popo comme à Comé, une situation de retrait d’argent sur les comptes des deux communes a été dénoncée. Les fonds auraient été prélevés, selon les maires des deux villes, sur instruction du ministre des Finances en vue de payer les factures d’éclairage public dues à la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee). La facture payée à Grand-Popo s’élèverait à 32 millions francs Cfa tandis que la commune de Comé a été contrainte de payer environ 15 millions F Cfa alors que cette ville fait face à des difficultés en rapport avec la mobilisation des ressources propres.
Concernant lesdites difficultés, le maire Pascal Hessou les lie à l’incivisme fiscal encouragé, selon lui, par une campagne de démobilisation entretenue par certains acteurs politiques. Ces derniers sensibiliseraient, aux dires du maire, les populations à ne pas payer les taxes et redevances sous le prétexte que l’exécutif local en fait une mauvaise gestion. Ce croc-en-jambe intervient à un moment où la collaboration entre la mairie de Comé et le receveur-percepteur n'est pas au mieux de sa forme. Le receveur-percepteur s’imposerait au conseil communal quant aux décaissements sollicités, s’offusque le maire. Des conseillers n’ont pas manqué de le soutenir dans cette dénonciation pour dire que c’est également de la faute du receveur-percepteur si les élus locaux ont boycotté la rencontre statutaire. Les chefs de village et de quartier ont brillé par leur absence hier à la rencontre tenue à la salle de délibération, contrairement à la mobilisation notée à Grand-Popo. Ils seraient fâchés pour n’avoir pas perçu leurs émoluments depuis plusieurs mois du fait des rapports tendus entre le maire et le receveur-percepteur.
Concernant le volet sécurité, il a été déploré notamment la recrudescence des actes de banditisme dans la ville de Comé qui serait devenue le nid de plusieurs divorcés sociaux.
A chacune de ces différentes préoccupations, le préfet et ses collaborateurs puis des responsables des services déconcentrés interpellés ont apporté des éléments de réponse tant aux élus qu’aux citoyens anonymes comme ce fut le cas dans la matinée à Grand-Popo?