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Direction des examens et concours/Enseignement secondaire : Kakpo Mahougnon prend service devant huissier de justice

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Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 25 avr. 2016 à 08h36

Après son installation vendredi 15 avril dernier comme directeur des examens et concours (Dec) par intérim du ministère des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle, Kakpo Mahougnon a pris officiellement service samedi 23 avril dernier. La cérémonie a été constatée par un huissier de justice sollicité par le ministère pour contourner la résistance de la directrice sortante, Cathérine Sarrè Mègninou, à ne pas passer le témoin alors qu’elle est admise à la retraite depuis juillet 2015.

Une passation de charge sous huissier de justice n’est pas ordinaire. C’est pourtant ce qui s’est passé samedi 23 avril à la Direction des examens et concours du ministère des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle (Dec/Mestfp) à Porto-Novo. Le cabinet de l’huissier de justice, Me Janvier Rigobert Dossou-Togbé a été sollicité pour constater la prise de fonction officielle du nouveau Dec, Kakpo Mahougnon nommé par l’autorité ministérielle en remplacement de Cathérine Bio Sarrè Mègninou admise à faire valoir ses droits à une pension de retraite depuis juillet 2015.

En effet, la passation de service devrait intervenir le vendredi 15 avril dernier, et ce conformément aux dispositions de l’arrêté 175/Mesfpt/Sgm/Drh du 13 avril 2016. Mais jusqu’à ce jour, la directrice sortante semble faire du dilatoire pour ne pas passer service à son successeur qui n’est rien d’autre que son prédécesseur. C’est donc un come-back pour Kakpo Mahougnon.
« Nous sommes venus constater la passation de service entre la directrice sortante et le directeur entrant de la Dec. Nous avons constaté malheureusement l‘absence de la directrice sortante. Mais nous avons quand même pris part à l’installation du nouveau directeur », a souligné Albert Agueh, clerc de l’huissier de justice Janvier Rigobert Dossou-Togbé. Mais cette absence ne l’a pas empêché de faire son travail. Un procès-verbal sera dressé pour des suites de droit, a-t-il fait savoir.
Les verrous de la porte d'accès au bureau du Dec sortant devraient être sautés pour permettre à son successeur de prendre possession de son lieu de travail. Mais cette opération n’a pu être faite. A en croire le clerc Albert Agueh, ces genres d’opérations ne se font pas en week-end où l’huissier ne travaille pas. Mais selon lui, si jusqu’à ce lundi 25 avril, la directrice sortante poursuit sa résistance, il sera obligé de briser les portes pour permettre au nouveau Dec de s’installer et d’exercer sa mission. Tous les regards sont fixés sur la Dec ce lundi 25 avril. On verra si la directrice sortante va remettre les clés de son bureau à son successeur, ou si l’huissier de justice sera obligé de défoncer les portes.
Marcel Ahouansè, le président du syndicat des travailleurs de la Dec, condamne ce comportement de la directrice sortante.

L’autorité de l’Etat défiée

Pour lui, cette résistance d’une fonctionnaire déjà admise à la retraite depuis plusieurs mois, laisse à désirer. Le syndicaliste salue le recours aux services d‘un huissier de justice pour installer le nouveau directeur et restaurer l’autorité de l’Etat bafouée par la directrice sortante, malgré l’arbitrage du ministre d’Etat, Pascal Irénée Koupaki.
En effet, ce dernier avait rencontré les deux parties au palais de la présidence de la République le vendredi 15 avril dernier, quelques heures après l’installation de Kakpo Mahougnon par le directeur de cabinet du ministre, Soulé Alagbé et le secrétaire général du ministère, Sanni Souroukatou.
Pascal Irénée Koupaki avait demandé que la directrice sortante reste en place jusqu’au samedi 23 avril dernier. Le temps pour elle d’organiser l’examen du certificat de qualification au métier (Cqm) lancé le lundi 18 avril dernier. Le souci du ministre d’Etat est d’éviter aux candidats le report de ce certificat vu que la directrice sortante était suffisamment très avancée dans les préparatifs de cette épreuve. Il n’est pas évident que le nouveau directeur entrant puisse s’en sortir avec l’organisation de cet examen si la directrice sortante lui passait service à moins de 72 h du lancement de la composition. Il a été convenu avec le ministre d’Etat, que Cathérine Bio Sarrè Mègninou passe la charge à son successeur samedi 23 dernier. Mais grande a été la stupéfaction de tous de constater que la directrice sortante n’a pas fait le déplacement pour la passation de charge prévue ce samedi 23 avril à 9 h. Elle était absente à son bureau tout comme les agents de la Direction des examens et concours. Jusqu’à 14 heures, la directrice sortante n’a pas fait signe de vie. Elle est restée injoignable au téléphone. C’est ainsi que le ministère a pris ses responsabilités pour faire appel à l’huissier de justice afin que force reste à l’arrêté ministériel qui nomme Kakpo Mahougnon directeur des examens et concours par intérim.?