La Nation Bénin...
Les propriétaires et acquéreurs de parcelles qui ont dû laisser leurs propriétés foncières pour la construction de la nouvelle caserne dans la commune d’Allada ont reçu, ce lundi 6 novembre, de manière symbolique, les ordres de virement des montants représentant leurs dédommagements. Désormais, les bénéficiaires peuvent jouir de leurs ressources financières.
C’était la liesse populaire. L’inquiétude a cédé place à
une joie débordante. Sourire aux lèvres, Théodore Aïmado peut désormais se
diriger vers la structure bancaire dans laquelle il a domicilié son compte pour
percevoir les frais de dédommagement pour sa propriété foncière qu’il a
laissée, à l’instar de plusieurs autres, pour la construction de la caserne
d’Allada. Visiblement, le jeune homme revient de loin. La cérémonie de remise
symbolique d’ordres de virement à ces sinistrés qui s’est déroulée, ce lundi 6
novembre à la mairie d’Allada, paraît, à ses yeux, un rêve. « Sincèrement,
au moment où on remettait nos terres pour la réalisation de cette
infrastructure, nous ne croyions pas que les promesses de dédommagement
allaient être tenues. Nous nous disions qu’elles resteraient à l’étape de
promesses et qu’on n’aurait rien », confesse Théodore, avec l’approbation
des autres bénéficiaires réunis autour de lui. « Nous sommes très heureux
de recevoir ces documents après un temps relativement court », ajoute Anselme
Aïmado, un autre bénéficiaire.
En réalité, ils sont au total 121 personnes recensées et
présumées propriétaires fonciers d’une superficie d’environ 100 hectares sur
laquelle est érigée la caserne. Selon Moussa-Fils Djibril, représentant du
président de la Commission d’expropriation des sites devant accueillir des
infrastructures inscrites dans le Programme d’action du gouvernement, tous les
concernés n’ont pas rempli les formalités. Pour le moment, informe-t-il, 83
dossiers ont été collectés et traités. Sur cet effectif, 12 dossiers sont
incomplets et nécessitent que leurs déposants fassent des compléments de
pièces.
De fait, ce sont 71 bénéficiaires qui ont obtenu des ordres
de virement lors de cette séance symbolique. Bernard Zannoudaho, chargé de
mission du préfet de l’Atlantique, face à ces derniers, les a remerciés et
rassurés. « Ce que vous avez fait est immense pour le pays et particulièrement
pour la commune d’Allada. En laissant vos terres à l’Etat, vous avez prouvé
votre patriotisme et contribué à la construction de la caserne la plus
ultramoderne de la sous-région », a-t-il soutenu. C’est en réponse à cette
volonté de contribuer au développement que le gouvernement a accordé une faveur
en dérogeant quelque peu aux principes habituels de dédommagement. Ceci au
bénéfice des populations. « D’habitude, c’est seulement la propriété
foncière qui est évaluée pour le dédommagement. Mais cette fois-ci, le chef de
l’Etat a donné des instructions pour que les cultures se trouvant sur la
superficie soient également évaluées et prises en compte dans le
dédommagement », a souligné le représentant du préfet qui conclut qu’il s’agit
d’un signe patent du « hautement social », signe sous lequel Patrice
Talon a placé son second mandat.
Pour sa part, Joseph Cakpo, maire de la commune d’Allada, a
insisté sur la disponibilité des fonds dans les comptes bancaires. « Le
papier que nous vous remettons ici est symbolique. Les fonds sont déjà
disponibles sur vos comptes bancaires », martèle l’autorité communale
avant d’expliquer l’importance d’une caserne dans une ville.