La Nation Bénin...
Les activités de dragage de sable
lagunaire dans les communes du Grand-Nokoué posent actuellement plus de
problèmes qu’elles n’en résolvent. Le gouvernement entend assainir ce secteur
pour sa pérennisation. C’est ce qui a été décidé, mercredi 28 février dernier
en Conseil des ministres. Lors d’une sortie médiatique, ce dimanche, le
porte-parole du gouvernement est revenu sur les contours de la décision.
Le dragage de sable lagunaire crée d’énormes
désagréments aussi bien aux riverains des sites, aux communes qu’à l’Etat. Le
passage intempestif des camions, parfois sans aucun respect du code de la route
et de la limitation des vitesses, le fonctionnement des lourdes machines à
toute heure, le non-respect des principes environnementaux, les impacts
négatifs sur les habitations, les manques à gagner pour les communes qui ne
parviennent pas à organiser un suivi régulier des activités, le non-respect des
quantités demandées par les clients et bien d’autres dysfonctionnements sont
fréquemment constatés. « Le gouvernement s’est dit que pour le bien des
populations et des communes, il sied de regarder cette situation de plus près
et de faire les réformes nécessaires pour qu’à terme, l’Etat, les communes, les
prestataires et les populations puissent être satisfaits », fait savoir
Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du
gouvernement, au cours d’une sortie médiatique, ce dimanche 3 mars. Il confirme
ainsi la dynamique du gouvernement de réformer en profondeur ce secteur avec
pour objectif, la réorganisation institutionnelle, technique et financière de
la filière d’exploitation de sable par dragage dans les communes
d’Abomey-Calavi, Cotonou, Ouidah, Sèmè-Kpodji et Porto-Novo.
A en croire le rapport de l’étude commanditée à
cette fin, cette réforme permettra d’avoir une cartographie précise des zones
d’exploitation par dragage de sable impliquées dans la réforme et les autres
projets envisagés dans les communes concernées. Elle conduira également à
l’élaboration de lignes directrices, la définition des étapes et des
composantes de la réorganisation, la conception de la politique de concession,
la délimitation des sites potentiels et l’évaluation des réserves de sable.
Le gouvernement procèdera aussi à l’analyse des
mesures économiques, environnementales et de gouvernance aux fins d’une gestion
efficiente des carrières pendant et en fin d’exploitation, incluant les
questions de suivi, de contrôle, d’évaluation et d’accompagnement de la
réforme, de la restauration et du réaménagement des carrières.
Pour une réussite parfaite de ce projet, il
faut la prise d’un décret pour régir l’activité de dragage de sable lagunaire
dans les communes du Grand-Nokoué, l’association de l’Etat à des partenaires
privés ayant de bonnes expériences dans le domaine, l’obligation faite à chaque
concessionnaire de disposer de matériels techniques adaptés et de ressources
humaines qualifiées, l’élaboration d’un business plan clair et le contrôle
rigoureux du poids à l’essieu sur les routes.