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Echauffourées à Bohicon: Violents affrontements entre la police et des conducteurs de moto

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Par   Valentin SOVIDE, AR/Zou-Collines, le 18 mai 2016 à 08h30

Bohicon, la ville carrefour a encore enregistré dans la journée du mardi 17 mai, un affrontement entre les éléments de la police nationale et des conducteurs de moto communément appelés Zémidjan. Chasse à l’homme, jets de pierres, motos saisies, pneus brûlés….l’ambiance était électrique.

Tout est parti d’une opération de contrôle de rétroviseurs sur les engins à deux roues initiée par le commissariat de police de la ville de Bohicon. Arrivé au niveau du collège Steinmetz, un conducteur de deux roues constate la présence des éléments affectés à ladite opération de contrôle. Se sachant en infraction, il entreprend de prendre par un contournement pour éviter de se faire prendre. Malheureusement, il sera pris par un des éléments de la police qui le fait tomber en donnant un coup dans son guidon. Le motocycliste est tombé en syncope.

Témoins de la scène et horrifiés, les conducteurs de moto présents dans les environs font appel aux sapeurs pompiers pour secourir le jeune homme blessé. Mais une fois les sapeurs pompiers arrivés sur les lieux, selon les témoins, certains se sont opposé à ce qu’on l’emmène. La foule se serait interposée. Pour des «Zem» témoins de la scène, ce policier a outrepassé ses prérogatives et serait même «coutumier des brimades sur les usagers de la route». Et, c’est ainsi qu’éclate la révolte. Les conducteurs se mettent dans la danse et le mouvement de foule devient de plus en plus incontrôlable.
«Trop, c’est trop», lâchent certains manifestants. Du côté de la police, le renfort est arrivé pour disperser la foule, mais rien n’y fit. Les manifestants se montraient déterminés. Plus tard, le mouvement embrase la ville avec des jets de pierres et des pneus brûlés sur les principales artères, perturbant du coup la circulation. Face à cette situation, la police tente de disperser la foule. Beaucoup de manifestants prendront alors la fuite, abandonnant leurs motos. La police en profite pour les récupérer. Mais, c’est ce geste de la police qui va raviver la tension. La foule revient plus furieuse et s’installe sur le portail même du commissariat lançant des pierres dans toutes les directions et brûlant des pneus sur l’artère en face. Les éléments de la police dans leur dispositif anti-émeute sécurisent l’entrée du commissariat et négocient. Et pour faire baisser la tension, ils décident de rendre les motos saisies une à une aux propriétaires. La foule exigeante voulait quant à elle s’assurer que toutes les motos saisies ont été rendues avant de se disperser. L’essentiel des motos a été rendu avant qu’une pluie ne se mette à tomber dispersant ainsi la foule et libérant ces éléments de la police qui visiblement n’en pouvaient plus face à la furie de la foule. Joint au téléphone, le commandant du commissariat a déclaré : «je n’ai pas le temps de parler de ça, écrivez ce que vous avez vu sur le terrain ou cherchez à voir le commissaire, s’il juge utile de faire une déclaration à ce sujet»?