Editorial de Paul de Amoussou: Cul-de-sac !
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Editorial de Paul de Amoussou
Une œuvre d’orfèvrerie, la conclusion des chefs d’État de la Cedeao, suite à leur sommet extraordinaire tenu hier à Abuja sur la situation au Niger. En résumé, ladite conclusion est peu différente de celle émise le 30 juillet dernier: toujours sur le tapis, se trouvent le dialogue et l’option militaire si les putschistes n’entendent pas raison. Ne cherchez pas là-dedans une quelconque évolution sémantique, il n’y en a pas en vérité, sinon qu’elle tient à la tonalité, au message que chacun voudra déceler, retenir, selon que l’on est ange de paix, avec une feuille d’olivier en main militant, tel Aristide Briand, pour le dialogue ou qu’on est va-t-en-guerre!
Par
Paul AMOUSSOU, le 11 août 2023
à
06h41
Durée 2 min.
#Editorial de Paul de Amoussou
Les résolutions offensives, c’est notamment à travers la déclaration nette de fermeté du président Ouattara qu’il faudrait les formaliser, pour valider la menace de l’intervention militaire. Cela étant, les dirigeants de la Cedeao ont réussi un tour de maître en mettant tout le monde d’accord, sans perdre la face, tout en sauvegardant l’essentiel, à savoir le creuset sous-régional dont l’autorité et la crédibilité étaient en jeu ce 10 août à Abuja. Le problème reste cependant entier. Car l’on sait que pour avoir formé leur gouvernement à la veille dudit sommet, exprès et de façon expresse, ces militaires ne comptent pas, conformément aux vœux de la Cedeao, retourner le pouvoir à son détenteur légitime! En contrepartie de quelle garantie le feraient-ils ? Retourner à leur fonction antérieure ?
Mais non. Dans le jeu dangereux qu’ils ont choisi de jouer, un retour à la case départ n’est pas l’option la plus facile. On est donc dans un cul-de-sac. Comme dans le film ‘’La rivière sans retour’’, d’Otto Preminger. L’exercice est périlleux et non pas des plus simples, d’autant plus que les putschistes, dos au mur face aux condamnations tous azimuts, tiennent un otage de luxe en la personne du président déchu. Aussi, après avoir éconduit plusieurs émissaires de la Cedeao, qu’est-ce qui leur ferait changer d’avis soudain ? Aucune évidence ne se dessine à ce propos, pour l’heuren