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Edouard Loko, Chargé de mission du président de la République: «Pour le chef de l’Etat, que la vie des Béninois change»

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Par   Josué F. MEHOUENOU, le 30 mai 2016 à 07h56

Un chef d’Etat peu présent sur les médias. C’est ce que découvrent les Béninois depuis l’investiture du président Patrice Talon. Une option qui n’est pas sans interrogations et même sans inquiétude au sein de l’opinion publique. Edouard Loko, Chargé de mission, responsable média du président de la République lève l’équivoque et parle plutôt d’une normalisation de la communication présidentielle.

«Lorsque le président Patrice Talon a été élu, et qu’on le félicitait, il disait qu’on ne félicite pas un soldat qui va au front et demandait plutôt de lui souhaiter courage et bonne chance. Et qu’à la fin, lorsque la guerre sera remportée, il peut recevoir les félicitations. Le chef de l’Etat est au front. Il se montrera chaque fois que de besoin. Pour le moment, son style, c’est de travailler dans la discrétion, dans l’efficacité». Cette clarification est apparue nécessaire aux yeux du Chargé de mission, responsable média du président de la République, Edouard Loko en raison de certaines craintes sur la très faible médiatisation des activités du président de la République. Mais pour lui, il n’y a aucun souci à se faire. Le Bénin est en train de tourner la page de «l’hypermédiatisation» des activités du président de la République, sans pour autant tomber dans «l’hypomédiatisation», mais en restant fidèle plutôt à la «normomédiatisation, la communication normale».

Des explications fournies par celui-ci au cours d’un entretien avec les médias, vendredi 27 mai dernier, il ressort que le président se laissera juger à travers les résultats et montrera ce qu’il jugera utile de montrer. « La nouvelle gouvernance, c’est aussi et surtout le respect des Béninois qui passe par le respect des normes», rassure le chargé de mission du chef de l’Etat. L’heure est donc à la norme, mais aussi à la méthode, confie-t-il. «De façon méthodique, nous saurons quelles réponses apporter à chaque chose. Ce qui est important actuellement et pour le chef de l’Etat, c’est comment faire pour que la vie des Béninois change», poursuit Edouard Loko.

Au sujet du Conseil des ministres

La norme, la méthode et le style dont parle Edouard Loko auraient-ils été également appliqués à la gestion des conclusions du Conseil des ministres ? Visiblement oui. Depuis l’avènement du régime du Nouveau départ, les longues lectures sur les ondes ont en effet laissé place à une présentation des grandes décisions et cela apparaît comme une innovation majeure, digne des grandes démocraties, a souligné ce dernier au cours du même entretien.
«Juste après le Conseil des ministres, dans la même journée, le ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence de la République vient faire le compte-rendu de l’essentiel. Au moins le mercredi on connaît les grandes décisions qui sont prises. S’il y a quelques légitimes impatiences, c’est vrai que c’est beaucoup plus du fait des médias», indique-t-il par ailleurs. Et pour illustrer ses propos, il soutient par exemple que les Béninois sont plus préoccupés par la fin du délestage que par la nomination d’un responsable à la tête de la société en charge de la fourniture de l’énergie électrique. L’obligation légale, en tout cas, certifie-t-il, c’est que le texte soit signé et publié au journal officiel. Le dernier sujet abordé par lui a trait à la création prochaine d’une direction de la Communication rattachée à la présidence de la République. Là encore, Edouard Loko pense qu’il n’y a pas de soucis à se faire. L’objectif d’un tel projet qui serait pensé depuis le régime défunt est la rationalisation de la communication gouvernementale. «Le seul mérite sera le professionnalisme. Cette mesure n’est dirigée contre personne», apaise-t-il?