La Nation Bénin...
Les responsables à divers niveaux membres du Comité de direction du ministère des Enseignements maternel et primaire (Memp) ont été entretenus lundi 9 mai à Porto-Novo, sur les acquis de la première phase et les perspectives du Programme d’appui à l’éducation et à la formation des enfants exclus du système éducatif (PAEFE). C’est à la faveur d’une présentation assurée par une délégation de la coordination de ce projet financé par la Coopération suisse et mis en œuvre par le consortium Helvetas et Solidar suisse.
Le Programme d’appui à l’éducation et à la formation des enfants exclus du système éducatif (PAEFE) est un label. A ce titre, il se veut une offre d’éducation qui accorde une seconde chance aux enfants du système éducatif tout en les préparant à être des citoyens actifs pouvant lire, écrire et compter dans leur langue nationale et en français, maîtrisant leur culture et ayant des possibilités diverses pour s’insérer dans la vie active.
Financé par la Coopération suisse et mis en œuvre par le consortium Helvetas et Solidar suisse, le programme boucle sa première phase 2011-2015 avec des résultats encourageants. Lesquels résultats ont été présentés aux responsables à divers niveaux du ministère des Enseignements maternel et primaire (Memp) réunis en Comité de direction lundi 9 mai à Porto-Novo. Cette présentation s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne qui s’étend sur une semaine à travers une série d’actions pour zoomer sur le PAEFE, a précisé Bruno Poitevin, directeur du programme Helvetas suisse intercoopération Bénin. En d’autres termes, il s’agit de faire connaître les acquis de la première phase de ce programme et les perspectives de la seconde phase qui dure de 2016 à 2020. « C’est une semaine importante pour le PAEFE surtout pour les acteurs du système éducatifs du Bénin», apprécie Bruno Poitevin.
Nadine Oké, coordonnatrice du PAEFE lèvera un coin de voile sur la genèse de ce programme pensé par la Coopération suisse pour donner une chance de scolarisation aux enfants exclus du système éducatif formel dont la tranche d’âge est de 9-15 ans. Ceux-ci sont récupérés et formés dans les centres dits Barka afin de leur permettre de gagner leur vie. La démarche pédagogique est inspirée de l’expérience du Burkina Faso en matière d’approche bilingue qui allie enseignement et apprentissage, a souligné la coordonnatrice Nadine Oké. « Le PAEFE est un enseignement bilingue, français et langues locales. C’est quatre années d’études au bout desquelles l’enfant est présenté au Cep. Le programme offre également aux enfants l’opportunité d’être initiés à une formation professionnelle de leur choix telle que l’élevage, la couture et le maraîchage », a-t-elle ajouté.
Bilan élogieux
La première phase du programme a couvert toutes les communes du Borgou à l’exception de Parakou. Pendant les quatre ans, 2 167 apprenants dont 1223 filles ont été encadrés dans les centres Barka par 88 animateurs formés, suivis et coachés régulièrement par des experts du Burkina Faso et du Bénin, des inspecteurs et conseillers pédagogiques. La première cohorte de 384 a passé l’examen du Cep 2015 avec un taux de succès de 77%, soit 295 admis et dont certains ont été inscrits dans les collèges d’enseignement et d’autres dans des centres de formation professionnelle, se félicite Nadine Oké qui salue la contribution des communautés, des communes et autres Ongs partenaires pour la réussite du programme. Le succès de cette première phase a conduit les responsables du programme à étendre les actions du programme sur le terrain. Ainsi, outre toutes les communes du Borgou y compris Parakou désormais pris en compte, la seconde phase du programme s’étend à toutes les six communes de l’Alibori dès la rentrée scolaire 2016-2017. Aussi, cette phase prendra-t-elle en compte l’éducation des enfants handicapés. Cette deuxième phase du programme sera celle de la consolidation des acquis de la première phase, certifie la coordonnatrice du PAEFE. Le programme compte travailler à améliorer l’approche pédagogique pour garantir une éducation de qualité. Nadine Oké souhaite que d’autres partenaires financiers emboitent le pas à la Coopération suisse pour une couverture nationale du PAEFE afin de mieux impacter d’ici à 2020 la cible.
Le directeur de cabinet du ministre des Enseignements maternel et primaire, Albert Adagbé, président du comité interministériel de pilotage du PAEFE salue aussi les résultats obtenus par la première phase du programme. Il a assuré que le gouvernement jouera totalement sa partition pour l’atteinte des objectifs du programme d’ici à 2020. ?