La Nation Bénin...
Il se tient depuis ce mardi 07 novembre et ce, jusqu’au 9
novembre prochain à l’Université d’Abomey-Calavi, un colloque international
pluridisciplinaire. Placé sous le thème : ‘’Employabilité dans un contexte
hautement concurrentiel, les leviers d'une capabilité à l'emploi en Afrique’’,
ce colloque réunit chercheurs, scientifiques, autorités
politico-administratives et institutionnelles.
Famille en Afrique et employabilité, école et
employabilité, université et employabilité, politique publique et
employabilité. Ce sont, entre autres, les thématiques qui feront objet de
communications au cours du colloque international pluridisciplinaire qui s’est
ouvert, ce mardi à l’Université d’Abomey-Calavi. L’organisation de ce colloque
par le monde universitaire vient non seulement répondre aux préoccupations
auxquelles font face les pays africains surtout celles des jeunes mais
également mettre en évidence les leviers d’une réelle capabilité à l’emploi
dans les différents Etats africains. La rencontre vise aussi à décrypter le
concept de l’employabilité en contexte mondial de haute concurrence économique
et financière avec ses effets corollaires.
Florentin Nangbé, président du Comité d’organisation dudit
colloque, affirme que l’employabilité est un terme généralement utilisé par les
entreprises pour déterminer la capacité d’un collaborateur à se faire recruter
dans une société, à conserver cet emploi et à évoluer dans le temps au sein de
cette entreprise ou dans une autre. Ce terme est, d’après lui, intimement lié
aux notions de compétences et de talents et intègre largement les notions de
parcours professionnel d’un salarié et de management des talents. Il souligne
que l’employabilité ne se focalise donc pas uniquement sur le diplôme d’un
individu mais dépend à la fois de ses connaissances, de son savoir-faire et de
son savoir-être.
Pour Bruno Anagonou, directeur adjoint de cabinet du
ministère des Petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi,
le thème du colloque trahit une certaine incertitude liée à l’évolution de la
société. Il s’agit, selon lui, du lien entre études et emploi. « A l’heure
des grands changements socio-économiques, je voudrais nous convier à faire de
nos universités des institutions fortes où l’étudiant est inscrit dans une
communauté où les liens d’interdépendance sont forts et les coopérations multiples.
Toutes choses qui permettront de consolider la confiance en soi et la
compétitivité des jeunes pour soutenir la concurrence et la complexité du
marché de l’emploi », a-t-il lancé.
Politique du gouvernement
La question de l’emploi est une question centrale qui
apparaît comme l’un des grands défis des temps actuels. Eusèbe Agoua, directeur
adjoint de cabinet du ministère du Travail et de la Fonction publique, note que
son département ministériel ne peut à lui seul, absorber le flot des demandeurs
d’emplois que déversent, chaque année, sur le marché du travail, les centres
universitaires de formation générale, technique ou professionnelle. Le secteur
privé, à l’en croire, est plus que jamais concerné par la lutte contre le
chômage et le sous-emploi. « Autant les professionnels des services
publics et de l’employabilité ont besoin de connaître les nouvelles de
capabilité à l’emploi, autant il est utile pour tout secteur d’activité de
participer à la construction d’opportunités d’emplois pour une Afrique à
population majoritairement jeune et vigoureuse », a déclaré Eusèbe Agoua.
Le problème de l’emploi constitue, en effet, une
préoccupation majeure pour le chef de l’Etat et son gouvernement. Dans le souci
d’endiguer le problème du chômage, il a adopté lors du Conseil des ministres du
11 mars 2020, la Politique nationale de l’emploi pour la période
2020-2025. Pour Yacoubou Amadou,
directeur adjoint de cabinet du ministère du Développement et de la
Coordination de l’Action gouvernementale, cette politique conduira à relever
six défis majeurs à savoir : la transformation structurelle de l’économie,
la réforme du système éducatif, la réforme du dispositif de promotion de
l’emploi, la territorialisation de la gouvernance de la promotion de l’emploi,
la disponibilité régulière d’informations fiables sur le marché du travail et
la généralisation de la prévoyance sociale. Cette politique, précise-t-il, vise
qu’à l’horizon 2025, la majorité des Béninois en âge de travailler disposent
d’un emploi susceptible de leur procurer un revenu permettant de satisfaire
leurs besoins vitaux et leur bien-être intégral. « En inscrivant ce
colloque dans la continuité du renforcement de ces politiques nationales, les
différents travaux d’éminents chercheurs que vous êtes, feront œuvre
utile », a-t-il lâché tout en rappelant les principaux axes autour
desquels s’articulent les grandes actions envisagées tant à l’échelle nationale
que continentale.