Entrée en bourse de la Biic: Le Bénin poursuit sa dynamique d´innovation financière

La Banque internationale pour l'industrie et le commerce (Biic) vient de marquer l'histoire en devenant la première banque publique béninoise à faire son entrée à la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm). Cette initiative s'inscrit à la dynamique de modernisation et de diversification économique portée par l'État béninois.

Après la Loterie nationale du Bénin (Lnb), c'est désormais au tour de la Biic de s'ouvrir à un actionnariat public, confirmant la volonté du gouvernement de transformer des entreprises publiques en acteurs compétitifs sur le marché financier régional. Arsène Dansou, directeur général de la Biic, a profité de l'occasion pour rappeler le parcours remarquable de la banque, fondée en 2020 à la suite de la fusion de la Banque internationale du Bénin (Bibe) et de la Banque africaine pour l'industrie et le commerce (Baic). En seulement trois ans, la Biic a su s'imposer comme un leader sur le marché bancaire béninois, grâce à une stratégie claire, fondée sur l'innovation et une rigueur exemplaire. « En 2023, le résultat net avait franchi la barre des 27 milliards F Cfa, contre 10 milliards en 2022 et 5 milliards en 2021, soit une croissance moyenne de plus de 120 % », a-t-il révélé. Ces performances traduisent l'efficacité d'un modèle économique axé sur le financement des petites et moyennes entreprises, moteur de l'économie béninoise.

Un signal fort

Les souscriptions seront ouvertes du 13 janvier au 28 février 2025, avec une possibilité de clôture anticipée en cas de forte demande. « Avant l'opération, l'État béninois détenait 51,26% du capital de la Biic. Après l'opération, cette participation diminuera à 20,86 % au minimum ou à 11,26 % si la cession atteint 40 % », révèle Roselyne Abé. Cette introduction en bourse permet d'intégrer une nouvelle catégorie d'actionnaires notamment le grand public qui sera désormais représenté dans l'actionnariat de la banque. L'opération cible divers investisseurs, répartis en trois catégories. Les personnes physiques de nationalité béninoise, les personnes morales de droit béninois, et enfin, les investisseurs étrangers, qu'ils soient individuels ou institutionnels. Les actions seront nominatives, matérialisées et inscrites auprès des Sociétés de gestion et d'intermédiation (Sgi) pour garantir leur conservation et leur négociabilité.

Pour Romuald Wadagni, ministre de l’Économie et des Finances, cette introduction en bourse illustre la solidité du système financier béninois et la pertinence des choix stratégiques du gouvernement. « En attachant les dividendes 2024 aux titres, nous garantissons une valeur immédiate pour les investisseurs. Les résultats prévus pour l'année prochaine dépassent les 30 milliards F Cfa, un signal fort de la rentabilité et de la fiabilité de cette opération», a-t-il souligné. Au-delà des chiffres, le ministre a insisté sur l'ambition de la Biic de toucher les couches les plus vulnérables de l'économie, notamment les femmes commerçantes et les micro-entrepreneurs souvent exclus du système bancaire traditionnel. Ce positionnement stratégique vise à renforcer l'inclusion financière et à stimuler l'économie informelle. Avec l'entrée en bourse de la Biic, le Bénin confirme sa place parmi les leaders régionaux en matière d'innovation financière. Ce processus offre non seulement une opportunité d'investissement attractive pour le grand public, mais constitue également une vitrine pour les autres entreprises publiques qui pourraient suivre cet exemple.