La Nation Bénin...
Le
gouvernement ambitionne d’installer six complexes de transformation dans les
filières manioc, maïs et riz. Ceci dans le cadre de la mise en œuvre du Projet
d’appui au développement agricole et à l’accès au marché. Le Conseil des
ministres du mercredi dernier a autorisé la contractualisation pour
l’installation et l’appui au fonctionnement de ces infrastructures.
Le
Bénin sera bientôt doté de six nouveaux complexes de transformation dans les
filières manioc, maïs et riz, de type coentreprise pour le compte du Projet
d’appui au développement agricole et à l’accès au marché (Padaam). Le Conseil
des ministres du mercredi 18 septembre, a autorisé la contractualisation pour
leur installation et l’appui pour leur fonctionnement.
Dans
sa mise en oeuvre, le Padaam appuie ces trois filières pour contribuer à
combler le déficit alimentaire en ce qui concerne la demande intérieure en riz
qui a été satisfaite seulement à hauteur de 56 % en 2017, ce qui permettra de
réduire la dépendance du pays vis-à-vis du riz massivement importé de l'Asie.
Il permet aussi de maintenir et d'accroître la valeur ajoutée pour le maïs et
le manioc en lien avec le secteur privé, tout en développant des échanges
commerciaux avec le marché sous régional. Ses interventions répondent aux
besoins d’investissement de taille requis dans les filières agricoles
conventionnelles porteuses de
croissance.
Le
projet impacte 51 000 ménages et concerne approximativement 255 000 ruraux,
parmi lesquels des petits exploitants agricoles, des jeunes des exploitations
agricoles, des agro-entrepreneurs et des acteurs en aval des filières, ainsi
que des organisations professionnelles. Cette approche vise à cibler et
favoriser les femmes et les jeunes (15-35 ans) qui représenteront
respectivement 40 % et
30
% des bénéficiaires.
Le
Padaam prône un changement de paradigme axé sur la création durable de valeur
ajoutée par la promotion de partenariats économiques inclusifs reliant les
petits producteurs et leurs organisations au secteur privé et au marché, dans
les trois filières prioritaires. Il promeut donc les partenariats productifs au
sein des acteurs de chaînes de valeur ayant des relations d’affaires et des
intérêts communs et qui sont susceptibles d’élaborer ensemble un plan
d’affaires pour améliorer la transformation et la commercialisation des
produits, l’objectif étant d’accroître les revenus.
C’est
dans ce cadre qu’il accompagne ses bénéficiaires dans la mise en place et le
renforcement des capacités de six unités agro-industrielles formalisées en
coentreprises et dédiées à ces filières dans les communes de Toffo,
Dassa-Zoumè, Kétou, Aplahoué, Bantè et Bopa.
Le
renforcement des principales filières agricoles est ainsi amorcé. A l’instar du
manioc, du maïs et du riz, des actions structurelles sont engagées pour
remettre en selle les filières anacarde et soja. « Les prévisions, c’est qu’il
faut une production minimale de soja de 300 000 tonnes par an. Mais avec les
performances actuelles, il est nécessaire de revoir ces chiffres à la hausse
pour donner une satisfaction parfaite aux investisseurs que les
caractéristiques de la Zone industrielle de Glo-Djigbé-Zè ne cessent d’attirer.
Il faut que les usines qu’on encourage à s’installer au Bénin aient de
l’approvisionnement abondant », faisait savoir Patrice Talon, lors de la
rencontre avec les acteurs de la filière en avril dernier au palais de la
Marina. Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la
Pêche, était allé dans le même sens au sujet de la filière anacarde quelques
semaines plus tôt. « Le cajou constitue l’une des filières à haute valeur
agricole… c’est pourquoi il est envisagé de parvenir à emblaver 500 000
hectares d’ici trois à quatre ans». Ainsi s’exprimait-il lors de la signature
de l’accord de mise en œuvre du Projet de renforcement du potentiel de
production et transformation de l’anacarde du Bénin par la République
fédérative du Brésil, en février dernier.
Avec
de telles ambitions pour ces spéculations, la sagesse recommande de les
organiser en chaînes de valeur agricoles.
Il s’agit pour le gouvernement d’œuvrer à la performance globale de ces
deux filières avec pour retombées, entre autres, l’amélioration des prix aux
producteurs. Ceci nécessite d’une part, l’établissement d’accords
interprofessionnels directs entre les familles des producteurs et des
transformateurs, les porteurs de risque prépondérant au sein de la filière et,
d’autre part, la signature d'accords-cadres avec l’Etat pour les deux
interprofessions restructurées.
Et
c’est la Chambre nationale d’agriculture qui est choisie pour conduire ces
opérations qui devront être menées à travers plusieurs phases. Cette structure
mettra en place un comité national d’orientation et un comité technique de mise
en œuvre du processus de restructuration. «La mise en place des
interprofessions profite d’abord aux producteurs», indique Wilfried Léandre
Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, lors du
point de presse donné à la suite du Conseil des ministres. Il n’exclut pas les
avantages qui reviennent logiquement aux caisses étatiques. «Quand c’est mieux
organisé, cela contribue au Produit intérieur brut (Pib)», ajoute-t-il.
Au
Bénin, la production d'anacarde est en forte augmentation depuis 2016 grâce à
d'importants investissements publics en faveur des filières agricoles et à une
stratégie concentrant les moyens sur six filières prioritaires, dont l'anacarde
et le soja, et créant sept pôles de développement agricole.
Dans
la Zone économique spéciale en cours d’installation à Glo-Djigbé – Zè,
certaines entreprises intervenant dans la transformation de l’anacarde se
positionnent déjà pour y prendre leurs quartiers. D’ailleurs, des magasins de
stockage des matières premières sont déjà construits. Ce qui constitue une
preuve que le pays est prêt pour optimiser ce projet qui lui permettra d’avoir
plus aisément accès au marché international■