La Nation Bénin...

Filières manioc, maïs et riz: L’installation de six complexes de transformation actée

Actualités
A grands pas, la transformation des produits  agricoles prend corps A grands pas, la transformation des produits agricoles prend corps

Le gouvernement ambitionne d’installer six complexes de transformation dans les filières manioc, maïs et riz. Ceci dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui au développement agricole et à l’accès au marché. Le Conseil des ministres du mercredi dernier a autorisé la contractualisation pour l’installation et l’appui au fonctionnement de ces infrastructures.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 20 sept. 2024 à 08h02 Durée 3 min.
#Filières manioc, maïs et riz

Le Bénin sera bientôt doté de six nouveaux complexes de transformation dans les filières manioc, maïs et riz, de type coentreprise pour le compte du Projet d’appui au développement agricole et à l’accès au marché (Padaam). Le Conseil des ministres du mercredi 18 septembre, a autorisé la contractualisation pour leur installation et l’appui pour leur fonctionnement.

Dans sa mise en oeuvre, le Padaam appuie ces trois filières pour contribuer à combler le déficit alimentaire en ce qui concerne la demande intérieure en riz qui a été satisfaite seulement à hauteur de 56 % en 2017, ce qui permettra de réduire la dépendance du pays vis-à-vis du riz massivement importé de l'Asie. Il permet aussi de maintenir et d'accroître la valeur ajoutée pour le maïs et le manioc en lien avec le secteur privé, tout en développant des échanges commerciaux avec le marché sous régional. Ses interventions répondent aux besoins d’investissement de taille requis dans les filières agricoles conventionnelles  porteuses de croissance.

Le projet impacte 51 000 ménages et concerne approximativement 255 000 ruraux, parmi lesquels des petits exploitants agricoles, des jeunes des exploitations agricoles, des agro-entrepreneurs et des acteurs en aval des filières, ainsi que des organisations professionnelles. Cette approche vise à cibler et favoriser les femmes et les jeunes (15-35 ans) qui représenteront respectivement 40 % et

30 % des bénéficiaires.

Le Padaam prône un changement de paradigme axé sur la création durable de valeur ajoutée par la promotion de partenariats économiques inclusifs reliant les petits producteurs et leurs organisations au secteur privé et au marché, dans les trois filières prioritaires. Il promeut donc les partenariats productifs au sein des acteurs de chaînes de valeur ayant des relations d’affaires et des intérêts communs et qui sont susceptibles d’élaborer ensemble un plan d’affaires pour améliorer la transformation et la commercialisation des produits, l’objectif étant d’accroître les revenus.

C’est dans ce cadre qu’il accompagne ses bénéficiaires dans la mise en place et le renforcement des capacités de six unités agro-industrielles formalisées en coentreprises et dédiées à ces filières dans les communes de Toffo, Dassa-Zoumè, Kétou, Aplahoué, Bantè et Bopa.

Révolution agricole

Le renforcement des principales filières agricoles est ainsi amorcé. A l’instar du manioc, du maïs et du riz, des actions structurelles sont engagées pour remettre en selle les filières anacarde et soja. « Les prévisions, c’est qu’il faut une production minimale de soja de 300 000 tonnes par an. Mais avec les performances actuelles, il est nécessaire de revoir ces chiffres à la hausse pour donner une satisfaction parfaite aux investisseurs que les caractéristiques de la Zone industrielle de Glo-Djigbé-Zè ne cessent d’attirer. Il faut que les usines qu’on encourage à s’installer au Bénin aient de l’approvisionnement abondant », faisait savoir Patrice Talon, lors de la rencontre avec les acteurs de la filière en avril dernier au palais de la Marina. Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, était allé dans le même sens au sujet de la filière anacarde quelques semaines plus tôt. « Le cajou constitue l’une des filières à haute valeur agricole… c’est pourquoi il est envisagé de parvenir à emblaver 500 000 hectares d’ici trois à quatre ans». Ainsi s’exprimait-il lors de la signature de l’accord de mise en œuvre du Projet de renforcement du potentiel de production et transformation de l’anacarde du Bénin par la République fédérative du Brésil, en février dernier.

Avec de telles ambitions pour ces spéculations, la sagesse recommande de les organiser en chaînes de valeur agricoles.  Il s’agit pour le gouvernement d’œuvrer à la performance globale de ces deux filières avec pour retombées, entre autres, l’amélioration des prix aux producteurs. Ceci nécessite d’une part, l’établissement d’accords interprofessionnels directs entre les familles des producteurs et des transformateurs, les porteurs de risque prépondérant au sein de la filière et, d’autre part, la signature d'accords-cadres avec l’Etat pour les deux interprofessions restructurées.

Et c’est la Chambre nationale d’agriculture qui est choisie pour conduire ces opérations qui devront être menées à travers plusieurs phases. Cette structure mettra en place un comité national d’orientation et un comité technique de mise en œuvre du processus de restructuration. «La mise en place des interprofessions profite d’abord aux producteurs», indique Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, lors du point de presse donné à la suite du Conseil des ministres. Il n’exclut pas les avantages qui reviennent logiquement aux caisses étatiques. «Quand c’est mieux organisé, cela contribue au Produit intérieur brut (Pib)», ajoute-t-il.

Au Bénin, la production d'anacarde est en forte augmentation depuis 2016 grâce à d'importants investissements publics en faveur des filières agricoles et à une stratégie concentrant les moyens sur six filières prioritaires, dont l'anacarde et le soja, et créant sept pôles de développement agricole.

Dans la Zone économique spéciale en cours d’installation à Glo-Djigbé – Zè, certaines entreprises intervenant dans la transformation de l’anacarde se positionnent déjà pour y prendre leurs quartiers. D’ailleurs, des magasins de stockage des matières premières sont déjà construits. Ce qui constitue une preuve que le pays est prêt pour optimiser ce projet qui lui permettra d’avoir plus aisément accès au marché international