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Fin des opérations de réclamations sur la LEIP:Les assurances du président du COS/LEPI

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Par   zounars, le 17 févr. 2015 à 06h12

Depuis le 15 février dernier, l’opération d’affichage de la Liste électorale informatisée provisoire (LEIP) a connu son épilogue. Sur le terrain, la situation est mitigée. Si par endroits, on a noté la présence effective des Agents locaux d’actualisation, dans d’autres par contre, ils se sont faits désirer jusqu’au dernier jour. Mais pour le président du Cos/Lépi Sacca Lafia, cette situation est mineure et n’entache en rien la validité de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI).

Au siège du COS-LEPI à Agblangandan, commune de Sèmè-Podji, l’on est satisfait de l’ensemble du processus de correction de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI). Les observations faites sur le terrain par rapport à l’absence des Agents locaux d’actualisation (ALA) dans certains centres d’affichage pour recueillir les réclamations des citoyens ne mettent pas en cause l’évolution du processus. Le président Sacca Lafia a été, à ce sujet, on ne peut plus clair. « Il n’y aura pas de prorogation. La liste sera bien validée et sera déposée au plus tard le 24 février prochain ». Certes, le président du COS-LEPI reconnaît que les ALA ont été défaillants par endroits.

Cette situation s’explique, selon lui, par le fait que le COS-LEPI n’a pas été soutenu par l’Exécutif qui, contrairement à ce qu’il devrait faire, aurait plutôt cherché à monter les ALA, en leur demandant d’exiger d’abord le payement de ce qu’on leur doit avant de recenser les réclamations. «Cela est regrettable mais nous avons pris nos dispositions », a-t-il laissé entendre. Pêle-mêle, le président du COS/LEPI a cité des dispositions qui ont permis de repêcher le maximum de citoyen. Il s’agit des réclamations dites importantes.

Cela concerne les personnes qui ont encore sur eux la carte de la LEPI de 2011 et qui n’ont pas retrouvé leur nom sur la nouvelle liste. Jusqu’à hier, ces personnes continuaient d’être prises en compte. Il y a en outre les réclamations mineures qui concernent les fautes d’orthographe au niveau des noms et prénoms ensuite les réclamations relatives au transfert d’une localité à une autre ou d’un bureau de vote à un autre. Pour Sacca Lafia, tout cela peut se faire une fois que le nom du requérant est dans le fichier. Quant au non payement des ALA, le président du COS-LEPI explique que les agents sont actuellement sur le terrain pour solder les 30.000F CFA qui leur reviennent. Il rassure la population que les cartes seront prêtes à temps et l’invite à se mobiliser car il n’y aura aucune prorogation.

«Une LEPI exhaustive à 95-97%»

L’optimisme du président du COS-LEPI se situe surtout au niveau de l’application stricte de la loi électorale. «Tout ce que la loi a prévu, nous l’avons fait et nous sommes même allés au-delà », a-t-il expliqué. Il s’agit de la publication de la LEIP sur internet, de son affichage pendant 21 jours qui, selon lui, est effectif dans 90% des cas et de son exhaustivité. « La loi demande une liste exhaustive à 90%. Nous sommes dans l’ordre de 95 à 97%, donc bien au-delà. La loi n’a pas prévu le ratissage, mais on l’a fait. On a envoyé la liste avec les photos dans tous les départements pour qu’on repêche encore les personnes qui ne sont pas venues à l’audit participatif pour choisir leur centre de vote.

Cela nous a permis de récupérer près de 70 mille béninois », a expliqué le président. S’agissant de ceux qui, malgré tout ça, sont laissés en rade, il a indiqué que la loi a prévu l’installation d’un nouveau COS-LEPI qui devra les prendre en compte de même que les Béninois de l’extérieur.
L’étape des réclamations terminée, le COS-LEPI va procéder au dédoublonnage des empreintes digitales, un tamisage plus fin du fichier électoral. Ensuite s’ensuivra l’établissement des cartes d’électeur qui seront distribuées avant fin mars.

L’opération passe, les couacs restent

L’opération d’affichage et de mise en ligne de la Liste électorale informatisée provisoire (LEIP) en vue de sa correction a pris fin dimanche 15 février dernier, mais ses ratés demeurent. Si les citoyens qui ont accès à Internet, pouvaient se réjouir de la disponibilité virtuelle de la liste sur le site du COS-LEPI, force était de constater que les listes n’étaient accessibles physiquement à Parakou, Nikki et autres communes des départements du Borgou-Alibori que plus de cinq jours après le démarrage officiel fixé pour le 26 janvier dernier sur toute l’étendue du territoire national. Les premiers jours de l’opération, les agents chargés de recueillir les préoccupations des citoyens qui désirent faire des réclamations étaient invisibles.

Les choses ne sont rentrées véritablement dans l’ordre que plus tard. Sur le terrain, de nombreux inscrits se sont plaints de n’avoir pas retrouvé leurs noms sur la liste du centre de vote choisi. Certains se sont retrouvés dans d’autres quartiers de ville ou villages ; d’autres détenant leur carte d’électeur de 2011, ont constaté avec amertume qu’ils ne sont nulle part sur les listes et ce, après avoir fait le tour des centres de vote de la ville ou du village. Déçus, nombre sont les citoyens qui refusent de s’inscrire dans les registres prévus à cet effet auprès des agents commis à la tâche. Et ainsi, la LEPI sera loin d’être complète et sans bavure.
C.U.P.
L’émoi sur le terrain
Les opérations de réclamations sur la Liste électorale informatisée provisoire(LEIP), officiellement bouclées dimanche 15 février dernier, auront laissé un goût amer sur le terrain. Les témoignages sont édifiants et unanimes dans plusieurs quartiers de Cotonou. Les chefs quartiers et les populations ont la dent dure sinon n’arrivent pas à s’expliquer certaines situations observées durant les opérations qui devraient durer du 5 au 15 février dernier. Le chef quartier de Zogbohouè, Evrard Mèdji, ayant compétence sur Mènontin et Kindonou a de la peine lorsqu’il se prononce sur la question.

« Vraiment je n’ai rien compris », laisse entendre l’élu local. Il dénonce la quasi absence des Agents locaux d’actualisation (ALA) sur le terrain durant toute la période. « Nous n’avons reçu que les feuillets de correction que nous avons affichés. Dans ma zone, j’enregistre beaucoup de plaintes de la part des populations », révèle-t-il. Dans le 13è arrondissement de Cotonou, Gisèle Houlagnonou Agblo, chef quartier de Agla zone 6 ne décolère pas. Elle affirme que les ALA sont arrivés sur le terrain mais avec sept jours de retard.

«Nous nous sommes chargés de l’affichage mais nos administrés n’avaient pas d’interlocuteurs sur le terrain », dénonce-t-elle. Un autre citoyen rencontré à Cadjèhoun dans le 12è arrondissement qui a requis l’anonymat, livre que les ALA ont été invisibles sur le terrain et il ne comprend pas pourquoi on exige aux électeurs de venir jusqu’au siège du COS-LEPI pour faire certaines réclamations. Non loin de là, Chabi Bakarou Moussa se dit être dans l’expectative car il se demande s’il pourra exprimer son droit de vote aux prochaines élections.

«Pour des contraintes professionnelles, j’ai transféré mon nom à Parakou mais pour la phase de correction, j’étais déjà à Cotonou. Dans ce cas, je me demande, si je serai à même de voter», questionne-t-il. La directrice du groupe B du complexe scolaire Cadjèhoun, reconnait que des Agents locaux d’actualisation sont arrivés sur le terrain pour recueillir les observations des populations. Cependant elle avoue ne les avoir pas vus pendant plusieurs jours. « A leur arrivée, je leur ai donné deux tables-bancs afin qu’ils puissent s’installer pour faire le travail », souligne la responsable de l’établissement.

Pour rappel, le calendrier du COS-LEPI a prévu les réclamations du 5 au 15 février dernier précédées de la phase d’affichage qui a duré 10 jours à partir du 26 janvier dernier. Les citoyens devraient se rendre dans leurs centres de vote pour faire les différentes observations sur leurs noms ou autres données les concernant. Mieux, un communiqué du COS-LEPI invitait les citoyens détenteurs de la carte de la LEPI de 2011 qui n’auraient pas retrouvé leurs noms, à se rendre au Centre national de traitement dans les locaux du COS-LEPI à Agblangandan.

Jonas DETONDJI (Stag)