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Financement additionnel du Pada et du Ppaao: Consolider les acquis pour le développement agricole

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Par   Maryse ASSOGBADJO, le 22 janv. 2018 à 06h29

Le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Maep), Gaston Dossouhoui, a procédé, vendredi 19 janvier dernier, au lancement du financement additionnel des projets d’Appui à la diversification agricole (Pada) et de Productivité agricole en Afrique de l’Ouest (Ppaao). Deux sous-composantes du Programme cadre d’appui à la diversification agricole (Procad). Ce financement supplémentaire accordé par la Banque mondiale vise à renforcer les acquis de la phase initiale desdits projets et à appuyer d’autres domaines des secteurs agricoles et maraîchers au Bénin.

Le Programme cadre d’appui à la diversification agricole (Procad) confirme sa performance dans la promotion des chaînes de valeurs ananas, anacarde, maïs, riz et des produits maraîchers. Il a bénéficié du financement additionnel de ses deux sous-composantes que sont le Projet d’appui à la diversification agricole (Pada) et celui de Productivité agricole en Afrique de l’Ouest (Ppaao). C’est un appui supplémentaire de la Banque mondiale qui permettra de renforcer la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Bénin à travers le renforcement des acquis desdites sous-composantes.
Le Pada est financé à hauteur de vingt-sept milliards de F Cfa sur un coût global du projet estimé à plus de trente-cinq milliards de F Cfa, pour une durée de quatre ans. Le Ppaao s’étend sur une période de trois ans pour un financement de 13,5 milliards de francs Cfa, soit 12 milliards de francs Cfa de l’Association internationale de développement (Aid) de la Banque mondiale, et 1,509 milliard de francs Cfa représentant la contrepartie béninoise.
Pour le représentant de la Banque mondiale, Erick Abiassi, les deux projets consolident les bons résultats acquis au titre de la phase initiale en vue d’un passage à l’échelle. Leur financement conforte l’institution dans sa lutte contre la faim et l’extrême pauvreté au Bénin. A travers la phase additionnelle, la banque apporte un soutien conséquent à la mise en œuvre du volet agricole du Programme d’action du gouvernement (Pag).
« La mise en œuvre du Pada et du Ppaao permettra de changer la physionomie des filières soutenues tout en apportant un appui aux réformes en cours dans le secteur dont les objectifs sont en phase avec ceux de la Banque mondiale consistant à mettre fin à l’extrême pauvreté et à favoriser une prospérité partagée », assure-t-il.

Des objectifs ambitieux

L’appui complémentaire du Ppaao va accroître de façon efficiente et durable la productivité des spéculations prioritaires au Bénin et en Afrique de l’Ouest. Mieux, le projet s’ouvrira à d’autres spéculations comme les cultures maraîchères, la volaille et les petits ruminants et améliorera les conditions nutritionnelles des populations béninoises. Sa poursuite va « développer le marché régional des semences et technologies améliorées, réduire la vulnérabilité du Bénin à l’insécurité alimentaire et transformer le Centre national de spécialisation maïs en Centre régional d’excellence pour la recherche agricole sur le maïs », explique le coordonnateur du Procad, Bertin Adéossi.
Par rapport au Pada, il ambitionne d’amener le secteur agricole à l’adoption à grande échelle des technologies améliorées de production, de post-récolte, de transformation et de conservation, souligne-t-il. Ce projet vise à restaurer et à améliorer la productivité au champ et la valeur ajoutée post-récolte des chaînes de valeur des spéculations, maïs, riz, anacarde, ananas et poisson.
La phase additionnelle desdites composantes représente une grande opportunité pour le Bénin. « Avec le financement additionnel, chacun de ces deux projets continuera à accroître l’accès des agriculteurs, des pisciculteurs, des pêcheurs, des éleveurs, des agro-industriels ainsi que des organisations professionnelles et interprofessionnelles des technologies améliorées, aux intrants spécifiques et de bonne qualité, à des infrastructures de production, à l’aménagement hydro-agricole, au financement de l’agriculture, aux infrastructures de marché… », parie le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui.

Les acquis

Le Pada et le Ppaao sont mis en œuvre à travers le Programme cadre d’appui à la diversification agricole (Procad). Lequel programme s’intéresse aux petits producteurs pour les sortir de la précarité. Avant d’en arriver à la phase additionnelle, il a fallu l’engagement et le dynamisme de l’équipe dudit programme. A l’heure du bilan, c’est la satisfaction, estime le coordonnateur du programme, Bertin Adéossi qui fait un point détaillé des résultats enregistrés. « Le Pada dans sa phase initiale a permis d’atteindre plus de cent cinquante-huit mille bénéficiaires directs du projet induisant ainsi la hausse des revenus ruraux. Les rendements dans la zone d’exécution du projet ont été portés à plus de 4,50 tonnes/hectare pour le riz, 59,5 t/ha pour l’ananas, environ 620 kg/ha pour l’anacarde, et 6,5 t/ha pour le poisson. A cela s’ajoutent le financement rural et d’appui aux microprojets, d’appui à la recherche agricole et la construction de plusieurs infrastructures d’aménagement agricole, d’irrigation, de stockage, de transformation et de mise en marché au profit des bénéficiaires.
Dans leur mise en œuvre, les deux projets veillent également à l’inclusion genre. « Le Pada a touché 180 200 bénéficiaires dont 36,74 % de femmes. Le Ppaao a impacté 432 932 bénéficiaires directs dont 39,55 % de femmes. Il a également octroyé des bourses de formation diplômante à 102 étudiants dont 45 femmes, soit 44,12 % de femmes», se réjouit le ministre en charge de l’Agriculture.
Au-delà de ces résultats, les deux projets ont également favorisé la visibilité du Bénin à l’international à travers la noix de cajou et l’ananas. Il s’attarde sur les données à l’exportation : « Un total de 191 410 tonnes de produits a été transformé et 216 460 tonnes d’ananas et d’anacarde ont été exportées de la zone du Pada. Le Ppaao a généré seize technologies avec au moins une augmentation de 15 % de productivité ».
Le président de la Plate-forme nationale des organisations paysannes et de producteurs agricoles du Bénin (Pnoppa-Bénin), Léopold Lokossou, confirme que le Ppaao et le Pada répondent aux attentes des producteurs : « Les deux projets ont joué un rôle déterminant dans la structuration des familles d’acteurs des filières anacarde, ananas, poisson, riz, sans oublier la filière maïs. Toutes choses ayant permis aujourd’hui d’avoir des organisations interprofessionnelles au niveau de l’anacarde, de l’ananas et du riz, témoigne-t-il.
Mêmes appréciations de la part du président de la Plate-forme des acteurs de la société civile au Bénin (Pascib), Ernest Comlan Pédro. Il souhaite que les défis relevés dans le cadre des deux projets fassent école dans d’autres pays de la sous-région?

Les deux projets en bref

Contrairement au Ppaao qui est un projet régional, le Pada est un projet national exécuté sous la coordination du Programme cadre d’appui à la diversification agricole (Procad). Ces deux Projets accordent une attention soutenue à la production agricole et à la diffusion des innovations technologiques pour l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des produits qui respectent les normes de qualité et de gestion durable des ressources naturelles.