Grand African Nemo 2025: Le Bénin au cœur d’un exercice d’envergure pour renforcer la sécurité

Le Bénin est au cœur d’un exercice maritime régional d’envergure du 10 au 17 novembre. Grand African Nemo 2025 lancé ce jeudi 6 novembre à Cotonou marque une nouvelle étape dans la consolidation de la coopération navale en Afrique de l’Ouest. L’événement, coordonné par le Centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’Ouest (Cresmao), rassemble des moyens humains, logistiques et technologiques d’une ampleur inédite, témoignant de la volonté commune des États côtiers et de leurs partenaires internationaux de garantir la sécurité maritime dans le golfe de Guinée. Le contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo, préfet maritime du Bénin, a salué la portée stratégique de l’exercice, qui permettra aux forces navales d’être mieux aguerries pour endiguer les menaces persistantes qui affectent la région. « Devenu au fil des années une référence en matière de coopération maritime régionale, cet événement revêt une importance toute particulière dans notre quête commune pour la sécurité, la sûreté et la stabilité dans le golfe de Guinée », a-t-il déclaré. Il a insisté sur la nécessité d’une action collective face aux menaces telles que la piraterie maritime, la pêche illicite, le trafic de stupéfiants et autres activités criminelles. « Aucune nation ne peut agir seule. La sécurité maritime dans notre espace commun repose sur la solidarité, la coopération et la mutualisation de nos moyens », a martelé le préfet maritime. Pour le Bénin, pays hôte, Grand African Nemo 2025 représente un symbole fort d’engagement collectif pour un golfe de Guinée plus sûr, où marins et institutions unissent leurs forces pour protéger les intérêts économiques et environnementaux de la région. L’édition 2025 s’annonce comme l’une des plus ambitieuses depuis la création de cet exercice annuel. Le capitaine de vaisseau Arnaud Bolelli, représentant le préfet maritime de Brest, a salué le rôle moteur du Bénin et la contribution du Centre maritime multinational de coordination de Cotonou, véritable pivot de la surveillance maritime sous-régionale. « Cela illustre bien le rôle clé du Bénin et l’ampleur des moyens qui y sont consacrés. L’exercice Grand African Nemo est à la fois ambitieux, réaliste et adapté aux enjeux du golfe de Guinée », a-t-il affirmé.

Coopération renforcée

L’exercice mobilisera frégates, patrouilleurs, embarcations rapides, drones, avions et hélicoptères issus de 27 nations, représentant l’ensemble des marines riveraines du golfe de Guinée ainsi que leurs partenaires internationaux, dont la France. L’objectif principal est de renforcer l’interopérabilité des marines, améliorer la coordination entre les centres de surveillance maritime, et permettre des entraînements conjoints sur des scénarios de lutte contre les activités illicites en mer. La plateforme Yaoundé architecture regional information system (Yaris), outil numérique de partage d’informations en temps réel et de coordination des opérations maritimes, sera au cœur du dispositif. L’importance de cet exercice pour la sécurité régionale a été réaffirmée par le général de brigade Abdul Sanni Bachabi, directeur de cabinet du ministre de la Défense nationale. « Cet exercice représente un effort collectif majeur dans notre engagement commun pour garantir la sûreté et la stabilité maritime dans le golfe de Guinée», a-t-il indiqué. Le général a souligné que le Code de conduite de Yaoundé, adopté en juin 2013, reste la pierre angulaire de cette coopération sous-régionale. Ce cadre stratégique vise à prévenir et réprimer les activités maritimes illégales tout en favorisant la coordination interétatique. «Seule la coopération étroite, coordonnée et solidaire entre tous les Etats du golfe de Guinée peut apporter une réponse durable et efficace », a-t-il insisté. Plus qu’une manœuvre militaire, Grand African Nemo 2025 s’impose comme un laboratoire de coopération, un espace d’échanges et de confiance entre marins africains et partenaires européens. A travers des opérations conjointes, des partages d’expériences et des formations pratiques, l’exercice consolide les bases d’une sécurité maritime collective et durable. Les pays impliqués affirment ainsi aux côtés des partenaires, leur détermination à faire de l’espace maritime un modèle de coopération et de sécurité renforcée.