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Infrastructures routières: Les travaux de construction de la voie Akassato - Sô-Ava lancés

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Vue partielle de l’état actuel de la voie Akassato-Sô-Ava, un véritable calvaire Vue partielle de l’état actuel de la voie Akassato-Sô-Ava, un véritable calvaire

En lançant le chantier de la route Akassato - Sô-Ava, vendredi 31 octobre dernier, les gouvernements béninois et français posent un acte de grande portée aux yeux des populations de la cité lacustre, qui, tous les jours, font les frais de l’état piteux de l’unique route terrestre qui dessert la commune.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 03 nov. 2025 à 08h24 Durée 3 min.
#Infrastructures routières #Sô-Ava #route Akassato-So-Ava

Restée enclavée depuis 1960, la ville lacustre verra sortir de terre, dans 16 mois, sa première voie bitumée aux standards internationaux. La pitoyable route actuelle, faite de boue et de terre glissante inondée en période de crues, qui, pendant longtemps a fait des victimes femmes enceintes, enfants, vieux et jeunes, sera transformée en une route moderne qui change le calvaire des populations en un bonheur, une promenade de santé.

Les travaux de cette route et du pôle de transit multiservices, lancés vendredi dernier à Sô-Ava, entrent dans le cadre du projet « Réinventer la cité lacustre de Ganvié ». Le chantier est cofinancé par le gouvernement et l’Agence française de développement (Afd) pour plusieurs milliards de francs Cfa.

La route Akassato-Sô-Ava est une voie stratégique. Une fois construite, elle permettra non seulement de désenclaver la zone lacustre en améliorant la mobilité des populations, mais aussi de renforcer les activités économiques locales grâce à une meilleure fluidité des échanges commerciaux, de soutenir le développement touristique durable autour du lac Nokoué et d’accompagner les politiques nationales de modernisation des infrastructures de transport.

Todje André Oussou, maire de la commune de Sô-Ava, partage avec l’assistance quelques anecdotes des peines que vivent les populations de la commune qui doivent obligatoirement emprunter cet axe routier pour vaquer à leurs activités. Mais toutes ces souffrances seront bientôt un souvenir lointain, rassure l’autorité communale.

« La route à Akassato-Sô-Ava est bien plus qu'une infrastructure, c'est une promesse tenue, un lien entre le passé, le présent et l'avenir, un vecteur d'unité, de fierté et de développement durable. En lançant aujourd'hui ces travaux, nous ouvrons une nouvelle ère, celle de la modernité et du rayonnement », ajoute Todje André Oussou. Il confirme que l’infrastructure tant attendue va transformer le quotidien des populations de la commune, faciliter l’accès à Sô-Ava et redynamiser les activités économiques et sociales.

Sô-Ava modernisée

La construction de cette route, composante du projet « Réinventer la cité lacustre de Ganvié », témoigne une fois encore de la qualité de la coopération entre la France et le Bénin.

« Ce tronçon est régulièrement inondé en période de crues, et c'est le cas en ce moment. Ce qui prive Sô-Ava d'un accès routier permanent à la terre ferme et contribue à son isolement périodique. Aussi, cette route va non seulement améliorer la mobilité et la sécurité des usagers, mais aussi renforcer l'attractivité économique et touristique de la cité lacustre, en facilitant les échanges et l'accès aux services. Elle contribuera à rapprocher les communautés, et finalement à soutenir la croissance durable », apprécie Nadège Chouat, ambassadrice de France au Bénin.

José Didier Tonato, ministre béninois en charge des Transports, remercie le partenaire français au nom du gouvernement, et précise que cette route sera aménagée aux standards internationaux à l’image des routes Sèmè-Podji – Porto-Novo et  Akassato-Allada, qui sont plus éprouvées, avec une durée de vie qui dépasse largement les trente ans. « La route Akassato-Sô-Ava est un maillon essentiel du projet de mobilité urbaine durable du Grand Nokoué, qui également se met en place », explique-t-il, rappelant qu’elle entre aussi dans le cadre du projet de mobilité multimodale qui allie transport terrestre et transport fluvio-lagunaire.

« Au-delà des équipements et infrastructures que nous inaugurons aujourd'hui (…) d'autres projets se poursuivent comme le Ceg qui va se construire, comme l'hôpital qui se construit déjà avec l'appui de la fondation Claudine Talon. Il y aura de l’électricité et vous l'avez entendu, c'est la première fois au Bénin qu'on développe un réseau électrique sous l'eau. Nous ferons une station de traitement de boue de vidange. L'eau potable sera disponible ainsi que l'éclairage public sur toute la commune », rappelle le ministre José Didier Tonato. Il est également prévu la réhabilitation de l’embarcadère de Ganvié à Abomey-Calavi.

José Didier Tonato rappelle la promesse du chef de l’Etat de relier tous les chefs-lieux des 77 communes du Bénin par une route revêtue, ajoutant que c’est l’étape de Sô-Ava qui s’est jouée, vendredi dernier. En termes d’impacts socio-économiques de ces différents travaux, près de 48 000 personnes bénéficieront d'une amélioration des services essentiels; des activités génératrices de revenus ou d'emploi seront soutenues pour près de 1200 personnes dont 300 femmes.

Outre l’inauguration de la route, l’ambassadrice de France et les autorités béninoises ont inauguré des équipements communautaires, notamment la Maison de la Francophonie, la Maison des jeunes, le Centre artisanal, la Place des collectivités et le hangars du marché flottant. Ces espaces visent à renforcer le rayonnement touristique, la création d'activités génératrices de revenus et les activités culturelles pour les jeunes.