Journée internationale des droits des femmes: Engagement renouvelé pour une égalité durable

Depuis trois décennies, le Bénin s’illustre par des avancées notables dans la lutte contre les inégalités de genre, brisant peu à peu les barrières qui freinaient l’émancipation des femmes. De l’éducation des jeunes filles à l’autonomisation économique en passant par une meilleure représentation politique, le pays inscrit son engagement dans une dynamique de progrès durable.

Cet engagement a été une fois encore réitéré, ce vendredi 7 mars, lors de la cérémonie de lancement de la 30e édition de la Journée internationale des droits des femmes qui a réuni à Cotonou de nombreuses personnalités engagées pour l’égalité des sexes. A cette occasion, Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, a mis en avant les progrès réalisés par le Bénin ces dernières années, notamment l’accès des filles à l’éducation, l’amélioration de la représentation politique des femmes et le renforcement des dispositifs de protection contre les violences basées sur le genre. « Après 30 ans de mise en œuvre du programme d’action de la Conférence de Beijing, le Bénin se félicite d’avancées significatives », a-t-elle souligné. Elle a notamment rappelé que la représentation des femmes à l’Assemblée nationale est passée de 7 % en 2019 à 28 % en 2023 grâce à des réformes audacieuses.

Dans le domaine économique, des programmes comme le microcrédit Alafia ont permis à des milliers de femmes d’accéder aux ressources financières nécessaires pour développer leurs activités. En plus de l’accès au financement, ce programme a introduit des formations en gestion financière et en commerce numérique, contribuant à l’autonomisation économique des bénéficiaires.

Huguette Bokpè Gnacadja, présidente de l’Institut national de la femme (Inf), a appelé à poursuivre les efforts, mettant l’accent sur les jeunes générations. « Si ce thème revient chaque année, c’est parce que nous avons certes avancé, mais nous avons encore des montagnes à gravir. Il est essentiel d’écouter les jeunes et de leur offrir les outils nécessaires pour briser les barrières », a-t-elle appelé. Elle a également insisté sur l’importance de sensibiliser les communautés rurales où les inégalités persistent encore.

Égalité durable

A son tour, Aminatou Sar, coordonnatrice du Système des Nations Unies au Bénin, a réaffirmé l’engagement des Nations Unies en faveur de l’égalité des genres, rappelant que l’égalité des sexes est non seulement un droit fondamental, mais aussi un moteur de paix, de prospérité et de développement durable. Elle a insisté sur la nécessité d’intégrer davantage de financements internationaux dans les programmes locaux visant à soutenir les femmes entrepreneures et à garantir leur indépendance économique. Parmi les initiatives mises en avant lors de cette célébration, figure le compendium des compétences féminines, une plateforme numérique permettant de recenser et de valoriser les talents des femmes dans divers secteurs. Selon Judith Nadège Ahoga, directrice générale des Affaires sociales, cet outil joue un rôle crucial pour renforcer la présence des femmes dans les sphères de prise de décision. Grâce à cette base de données centralisée, plus de 3 400 femmes aux compétences variées, allant de l’ingénierie à la finance, sont désormais référencées et peuvent être sollicitées pour occuper des postes de responsabilité. Malgré ces avancées, des défis demeurent, notamment la persistance des violences basées sur le genre et certaines pesanteurs socioculturelles. Le gouvernement entend y répondre par la finalisation de nouvelles initiatives, dont la construction de centres d’hébergement pour les victimes de violences et le renforcement des classes socio-éducatives. Le projet de réforme de la Politique nationale de promotion du genre vise également à créer un cadre plus favorable à l’égalité et à l’épanouissement des femmes. Cette 30e édition de la Journée internationale des droits des femmes marque donc une étape clé dans l’engagement du Bénin en faveur de l’égalité et de l’autonomisation des femmes. Une dynamique que les autorités et les partenaires au développement entendent renforcer dans les années à venir, avec l’ambition d’atteindre une société plus juste et inclusive pour tous.