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L’ambassadeur de la Chine au cabinet de Patrice Talon

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Le président de la République a accordé une audience à l’ambassadeur de la Chine près le Bénin, ce jeudi 30 mai. Le dossier du fonctionnement du pipeline Niger-Bénin était au cœur des échanges. 

Par   Joël C. TOKPONOU, le 31 mai 2024 à 02h24 Durée 3 min.
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Le dossier du fonctionnement du pipeline Niger-Bénin était encore au menu des échanges entre Patrice Talon, président de la République et Peng Jingtao, ambassadeur de la République populaire de Chine près le Bénin. Cette audience intervient à la suite de la réunion tripartite tenue à Niamey au Niger et qui avait pour finalité de faire le point de la mise en œuvre du projet et de lever les goulots d’étranglement. Sauf qu’à l’arrivée, le problème principal qu’est la fermeture des frontières n’a pas été résolu.

Pourtant, au sortir de l’audience, l’ambassadeur garde espoir que le problème se règle car comptant sur les liens séculaires entre les deux pays qui, pour le moment, ont encore des difficultés à se comprendre. « Le projet de pipeline Niger-Bénin est un projet de coopération tripartite Chine-Bénin-Niger. C’est donc un consensus de nos trois pays. Les deux pays sont des pays frères et amis de la Chine. Les deux pays sont frères depuis toujours », estime-t-il. Plus qu’un simple outil commercial, le pipeline permet de rapprocher les trois peuples tout en contribuant au développement. « Nous espérons travailler ensemble pour faire de ce projet un projet de coopération tripartite mais aussi un projet de renforcement de notre amitié », poursuit l’ambassadeur de la Chine près le Bénin qui était accompagné à l’occasion de certains de ses compatriotes.

Il importe de souligner que dans cette guéguerre autour du pipeline, les autorités béninoises ont démontré leur bonne foi. L’une des preuves palpables, c’est l’envoi par le chef de l’Etat d’un émissaire auprès de son homologue nigérien, lundi dernier. Seulement, ce dernier n’a pas accepté recevoir le message apporté par le ministre Samou Adambi.

L’autre fait, c’est l’autorisation provisoire donnée par le gouvernement béninois pour le chargement et le départ du premier navire. Ce qui, en son temps, avait fait dire à certaines personnes qu’il s’agissait d’un rétropédalage. Mais le porte-parole du gouvernement avait donné la clarification qu’il fallait.

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 « Les autorités nigériennes ont formulé une demande d’autorisation spéciale pour ce premier navire qui mouillait déjà dans les eaux béninoises ». Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, révélait ainsi la principale motivation du fléchissement du gouvernement béninois au sujet du chargement du pétrole nigérien. Ainsi dit, il n’y avait objectivement plus aucune raison de continuer à suspendre l’embarquement de l’or noir de la plateforme de Sèmè-Podji vers la Chine. A en croire le porte-parole du gouvernement, le Bénin n’a pas fait marche-arrière au sujet de la suspension par faiblesse. « Il n’y a pas eu de rétropédalage. Il y a eu une réponse appropriée à une situation nouvelle », avait indiqué Wilfried Léandre Houngbédji qui profite de l’occasion pour revenir sur les réelles déclarations du chef de l’Etat lors de son intervention sur la question face aux médias. « Quand le président Patrice Talon était intervenu, il disait que les relations entre le Bénin et le Niger ne pouvaient pas se passer sous le sceau de l’informel. Entre deux pays, il n’est pas normal que cela se passe de cette manière», rappelait-il, tout en expliquant que Séidou Adambi, ministre de l’Eau et des Mines, lors de la dernière conférence de presse qu’il a donnée, avait aussi fait savoir la raison justifiant la levée provisoire de la suspension. « Quand le ministre en charge des Mines a fait sa sortie, il a mentionné que c’est en réponse à une demande des autorités nigériennes formulées à travers leur douane que le Bénin a réagi. A partir du moment où nous avons un document officiel, on sort de l’informel. On est constant et cohérent en réagissant favorablement », avait martelé le secrétaire général adjoint du gouvernement. Mais l’autorisation délivrée par le gouvernement béninois est provisoire. Elle n’ouvre donc pas de manière définitive les activités d’exportation du pétrole à partir du pipeline.