La Nation Bénin...
Véronique
Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance à bâtons rompus
avec les jeunes femmes leaders bénéficiaires du Projet d’appui à l’Egalité du
genre (Paeg). La démarche vise à échanger avec elles en vue de s’imprégner des
acquis du projet, recenser leurs attentes et tracer quelques perspectives.
La ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, Véronique Tognifodé à l’écoute des lauréates du Programme d’appui à l’égalité du genre (Paeg). La séance aussi sobre que solennelle a réuni les jeunes femmes leaders de tous les partis politiques, venues de plusieurs localités du centre et du sud Bénin. Pour la ministre qui a bénéficié d’une formation similaire quelques années plus tôt, la rencontre avec les femmes leaders du Paeg est une séance du donner et du recevoir.
«
J’ai décidé d’aller à votre rencontre pour apprécier les acquis des formations
que vous avez reçues, partager vos expériences et vous prodiguer en retour mes
conseils. Tant qu’il s’agit des questions relatives à l’égalité des sexes, je
me ferai toujours le devoir d’être à vos côtés. Le gouvernement s’investit
depuis près de huit ans pour la réduction des inégalités entre les hommes et
les femmes au Bénin», souligne Véronique
Tognifodé qui voit en cette cohorte de femmes leaders, une pépinière pour la
relève dans les instances décisionnelles.
Aujourd’hui
mieux qu’hier, le terrain est balisé pour que les femmes trouvent leur place
sur l’échiquier politique et exercent au mieux leur talent. « La réforme du
système partisan intervenue en 2019 sur l’initiative du président de la
République, Patrice Talon a quelque peu amélioré l’environnement politique dans
notre pays en y mettant un peu plus d’ordre et en instaurant plus de démocratie
dans l’animation des partis politiques », rassure-t-elle.
Formation au leadership politique, oui, mais cela ne suffit pas aux femmes pour décrocher la lune. Le reste du combat leur revient. « Les contraintes qui caractérisent la participation politique de la femme sont encore à résoudre dans ce milieu. C’est dire donc que si vous voulez réussir, vous devez y êtes préparées et faire montre de beaucoup de volonté », exhorte-t-elle.
«
L’environnement politique fortement encore masculinisé exige de nous (ndlr :
femmes leaders) des aptitudes, de la détermination pour y faire de la place.
Sur le terrain politique, celui de la conquête du pouvoir, il n’y a pas de
place pour le sentiment », poursuit-elle. Elle compte sur la fibre sensible des
femmes pour tenir le pari. « Les femmes ont la capacité d’émotivité qu’il ne
faut pas anéantir. C’est nécessaire pour l’humanisme, pour les causes sociales
», dit-elle.
C’est
la Coopération Suisse qui finance le Paeg. Elle a identifié dans le cadre de ce
programme, cinq cent deux femmes de tous les partis politiques pour les équiper
sur les notions de leadership. Le but est de faire des bénéficiaires, des
femmes outillées, capables de se hisser en politique. C’est le sens de son
engagement au Bénin. « Le leadership féminin est capital d’autant plus qu’il
s’agit d’œuvrer pour une meilleure implication des filles et des femmes dans la
prise de décision de la gestion de la cité. C’est l’une des clés fondamentales
pour un développement économique et social durable et équitable », soutient
Elisabeth Alansar, représentante de la Coopération Suisse.
Les
bénéficiaires sont visiblement satisfaites de la formation reçue. Elles
plaident alors pour leur prise en compte réelle dans les instances
décisionnelles et sur les listes électorales dans le cadre des prochaines
élections au Bénin■