La Nation Bénin...
Les
rois de Takon à Sakété d'Ita-Sumba à Ifangni et une délégation du roi de la communauté musulmane Haoussa de Lokossa plaident pour la
correction de la loi sur la chefferie traditionnelle adoptée, vendredi 13 mars
dernier par le Parlement, pour la prise en compte de leurs royaumes respectifs.
Porteurs de cette doléance, les trois rois étaient à la tête de délégations
reçues par le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou.
Le
défilé des rois et têtes couronnées qui a commencé depuis l’annonce de l’examen
du projet de loi sur le cadre juridique de la chefferie traditionnelle se
poursuit à l’Assemblée nationale, même après l’adoption de ce texte par
l’institution parlementaire.
Les rois de Takon à Sakété et d'Ita-Sumba à Ifangni, ses Majestés Oba Ilufèmiloyé et Bachirou Akinola respectivement, se sont joints eux aussi à la longue liste de cours royales en rencontrant ce lundi, à tour de rôle, le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou qui les a reçus en audience à son cabinet au palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Ils sont venus chacun soumettre des doléances à la Représentation nationale, par l’entremise du président de l’institution, afin que justice soit faite à leurs royaumes respectifs à travers des corrections à apporter à la loi sur la chefferie traditionnelle adoptée par le Parlement en sa séance plénière du jeudi 13 mars dernier. « Il a été question d’une doléance. La cour royale de Takon a sollicité cette audience auprès du président de l’Assemblée nationale afin que Takon soit considéré comme les seize autres royautés, car notre royaume existe depuis le XVe siècle. Nous en sommes aujourd’hui au 24 ou 25e roi », a indiqué l’ex-député Firmin Biokou, natif de Takon et prince du premier roi Oba Iloufèmiloyé de Takon. Selon lui, Takon n’est donc ni une jeune royauté ni une simple chefferie. « Takon est un véritable royaume avec une lignée qui remonte jusqu’à Oyo, au Nigeria », a martelé le porte-parole de la délégation royale de Takon. « Le président nous a écoutés avec bienveillance et nous a rassurés. Comme on le dit, nous sommes entrés avec notre idée, mais nous sommes sortis avec celle du chef, apaisés par ses propos. Il nous a rappelé que seul celui qui ne fait rien ne commet pas d’erreur et que des corrections seront apportées », a confié Firmin Biokou.
Assurances
La délégation de la cour royale d’Ita-Soumba a fait la même doléance. Elle plaide aussi pour la reconnaissance de son histoire. « Nous avons été surpris de constater que notre royaume n’a été inclus dans aucune des trois catégories définies par la loi. Si Ita-Soumba n’est pas reconnu comme tel, cela reviendrait à effacer jusqu’au nom du village. Lors des enquêtes menées, notre communauté n’a malheureusement pas été consultée», a fait observer le conseiller communal à Ifangni et porte-parole de la délégation du roi d’Ita-Soumba. « Nous ne sommes pas venus réécrire l’histoire, mais la restituer, notamment celle du royaume d’Ita-Soumba. En réalité, Ita-Soumba est « Ita Ossumba », Osumba désignant celui qui est proche du roi, une sorte de premier ministre royal. Nous avons donc exposé oralement ces faits historiques au président de l’Assemblée nationale et nous préparons la publication d’un document retraçant cette histoire sans ambiguïté », a-t-il ajouté. La délégation de la cour royale d’Ita-Soumba se dit tout de même repartir avec satisfaction, car le président l’a rassurée que l’histoire d’Ita-Soumba mérite d’être restituée.