La Nation Bénin...
L’Afrique de l’Ouest enregistre une nette amélioration de
sa conformité aux standards internationaux de lutte contre le blanchiment de capitaux
et le financement du terrorisme. Le Rapport 2024 du Giaba souligne un
engagement accru et des progrès notables des Etats membres.
Des améliorations louables ont été apportées à la mise en
œuvre du dispositif de Lutte contre le blanchiment de capitaux et le
financement du terrorisme (Lbc/Ft) en Afrique de l’Ouest. C’est le constat
dressé par le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment
d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) à l’occasion de la présentation de son
rapport 2024, en marge de sa session annuelle d’information, organisée les 26
et 27 août à Dakar à l’intention des ambassadeurs et consuls des Etats membres
ainsi que des partenaires techniques et financiers.
Selon Edwin W. Harris Jr, directeur général du Giaba, les
pays membres ont accompli des « progrès significatifs » à différents niveaux
dans la mise en œuvre de leurs dispositifs nationaux. « Ces efforts contribuent
à la bonne gouvernance, au développement et à la sécurité dans plusieurs Etats
membres », salue-t-il.
Le Giaba a clos en 2024 son second cycle d’évaluations
mutuelles lancé en 2016 et prépare déjà le troisième qui débutera en 2026 par
l'évaluation du Ghana.
M. Harris exhorte les pays qui affichent des niveaux de
conformité variables, à « prendre les mesures nécessaires », leur promettant un
soutien technique sans faille pour se conformer aux recommandations du Groupe
d’action financière (Gafi), organisation internationale qui émet les normes en
matière de Lbc/Ft.
Il s’agira d’offrir aux Etats membres une assistance
technique pour la mise en place de cadres et de mécanismes institutionnels et
réglementaires conçus afin de renforcer les capacités, assurer la conformité
aux obligations et améliorer la bonne gouvernance.
Perspectives
Face à l’évolution des risques, le Giaba a défini un
agenda ambitieux pour les années à venir. Ses priorités s’articulent autour de
la régulation des nouvelles technologies financières, du renforcement de la
transparence des bénéficiaires effectifs et de l’amélioration de l’efficacité
opérationnelle des mécanismes de surveillance. Un accent sera mis sur la
sécurisation des organisations à but non lucratif (Obnl) contre leur
détournement à des fins de financement du terrorisme et sur la facilitation du
partage transfrontalier de renseignements.
La consolidation des partenariats avec les Etats membres
et les partenaires internationaux, la poursuite des adhésions au Gafi, le
renforcement des capacités d’intervention des agences d'enquête et de poursuites
pénales et le recouvrement des avoirs font également partie des priorités.
Depuis sa création, le Groupe a soutenu ses membres par
des actions concrètes, notamment dans l’élaboration de cadres juridiques, la
création de Cellules nationales de traitement des informations financières
(Centif), la formation des autorités compétentes et les campagnes de
sensibilisation publique. La mise en place de Centres d’information à Lagos et
Abidjan ainsi que de nombreux partenariats avec les organisations de la société
civile et les médias visent à ancrer durablement cette lutte dans le paysage
ouest-africain.
Par ailleurs, le Giaba a également entrepris plusieurs
recherches et études de typologies, notamment sur le trafic d’armes légères et
de petit calibre (Alpc), les insurrections, la fraude fiscale et le blanchiment
de capitaux en Afrique de l’Ouest.
Présentant le nouveau rapport, le directeur général du Giaba, Edwin W. Harris Jr, rassure de la poursuite des actions pour protéger les économies contre les abus et le blanchiment du produit du crime