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Lutte contre le financement du terrorisme: Les autorités compétentes renforcent leurs capacités d’intervention

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La lutte contre le financement du terrorisme est un combat qui engage nos responsabilités collectives La lutte contre le financement du terrorisme est un combat qui engage nos responsabilités collectives

Un atelier national de renforcement des capacités en matière de lutte contre le financement du terrorisme s’est ouvert, ce lundi 29 septembre à Cotonou. Co-organisée par la Centif et le Giaba, cette rencontre vise à doter les acteurs clés d’outils efficaces pour prévenir, détecter et neutraliser les circuits financiers qui alimentent la barbarie.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 30 sept. 2025 à 08h10 Durée 3 min.
#Lutte contre le terrorisme

Comment couper les sources de financement du terrorisme ? C’est la question au cœur d’un atelier national de formation lancé ce lundi à Cotonou. Pendant cinq jours, du 29 septembre au 3 octobre, responsables sécuritaires, financiers et judiciaires du Bénin travailleront aux côtés d’experts du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l'Ouest (Giaba) pour renforcer leurs compétences face à ce fléau.

« Tarir les sources de financement des groupes extrémistes constitue un impératif pour préserver la paix et la stabilité du Bénin », a indiqué Abdou Rafiou Bello, président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) et correspondant national du Giaba. Car, rappelle-t-il, la menace terroriste, bien que militaire et sécuritaire, est aussi « avant tout une question de flux financiers ».

Ouvrant les travaux au nom du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le directeur de cabinet Abasse Olossoumaré a réaffirmé la détermination de l’Etat béninois à combattre ce fléau et les réseaux dissimulés. « Convaincu de la réalité du lien entre terrorisme et financement illicite, le gouvernement a fait de cette lutte une priorité nationale », a-t-il déclaré. Il a rappelé les mesures déjà engagées, notamment le déploiement de milliers de militaires dans le cadre de l’opération Mirador, la modernisation des équipements de défense et de renseignement, l'accroissement des effectifs de sécurité, mais aussi la création d’un registre national des associations et Ong pour renforcer la transparence de leurs financements.

 

Des lacunes à combler

Le directeur des Politiques et de la Recherche du Giaba, Mu’Azu Umaru, représentant le directeur général Edwin W. Harris Jr., a salué les progrès réalisés par le Bénin depuis son deuxième rapport d’évaluation mutuelle en 2021. Il a souligné l’amélioration de la coordination nationale et le renforcement des sanctions financières ciblées. Il a aussi insisté sur les insuffisances persistantes telles que l’absence de cadre juridique pour les actifs virtuels, le manque de transparence sur la propriété effective, la faiblesse des poursuites et confiscations, ainsi qu’une supervision inégale des institutions financières et des organisations à but non lucratif.

« Ces lacunes ne peuvent être ignorées ; le moment d’agir, c’est maintenant », a-t-il averti, appelant à une action concertée entre institutions financières, autorités de supervision, forces de l’ordre, société civile et médias.

Pour Umaru Mu’Azu, cet atelier doit être « une plateforme d’échanges francs et constructifs pour identifier les lacunes, apprendre des experts et proposer des solutions pratiques ». Les participants : magistrats, forces de l’ordre, institutions financières, autorités de régulation, suivront des sessions pratiques sur les méthodes de détection des flux suspects, les techniques d’enquête, la coopération inter-agences et internationale, ainsi que les mécanismes de gel et de confiscation des avoirs.

« Notre objectif est clair : renforcer notre architecture de vigilance financière et institutionnelle pour que plus aucun franc ne serve à semer la mort », a réitéré Abdou Rafiou Bello.