La Nation Bénin...

Malversations dans l’administration publique: Le Fonac dénonce les faussaires et appelle à la vigilance

Actualités
Par   Didier Pascal DOGUE, le 26 avr. 2016 à 08h22

Le président du Front des organisations nationales contre la corruption, (Fonac), Jean-Baptiste Elias, a tenu dans l’après-midi du lundi 25 avril, une conférence de presse sur des questions de mal gouvernance et de lutte contre la corruption. Entouré de quelques collaborateurs, il a déclaré vouloir informer l’opinion publique sur des détenteurs/utilisateurs de faux diplômes et attirer l’attention des nouvelles autorités sur la dynamique d’impunité contre laquelle elles doivent s’engager.

Houansodji Kpèyéton, directeur général de l’Agence nationale des petites et moyennes entreprises (Anpme) perçoit indûment deux salaires (budget national et contrat avec la structure), Binéssi Jean Obinti, exerce en tant qu’officier de justice alors que son attestation de maîtrise n’est pas authentique et Baba Tadja Codjo a été nommé directeur administratif et financier de l’Office béninois des recherches géologiques et minières (Obrgm) avec un master en management des projets non reconnu par l’Etat puis, un dossier d’avis d’appel d’offres de branchement au profit de la Soneb, tels étaient les 4 dossiers exposés par le président du Fonac Jean-Baptiste Elias au cours de sa présentation liminaire.

D’entrée, il déclare n’avoir aucune envie de faire du mal à qui que ce soit. Mais explique vouloir exercer un rôle pédagogique afin que les personnes incriminées répondent de leurs actes et que les autres sachent qu’il n’est pas normal de s’adonner à des pratiques du genre.
Jean-Baptiste Elias a évoqué d’abord le cas de diplôme non valide dont s’est servi Baba Tadja Codjo, pour se faire nommer directeur administratif et financier de l’Obrgm. Des investigations faites par lui révèlent que l’Espam Formation qui a délivré le diplôme incriminé est autorisé par l’Etat pour des formations en BTS mais n’avait jamais été autorisé à former en management des projets. De plus, le directeur des établissements privés d’enseignement supérieur, Dodji Amouzounvi n’a pas daigné délivrer une attestation d’authentification du diplôme querellé au motif qu’il ne répond à aucun des critères d’authentification prévus en la matière ( ni la co-signature de l’Etat et de l’établissement de formation, encore moins la signature et délivrance d’un arrêté du ministère de tutelle attestant que tel établissement est autorisé à former pour telle filière et telle spécialité).

Des faussaires

Ensuite, Binéssi Jean Obinti, officier de justice, n’a jamais obtenu la licence, donc l’attestation de maîtrise qu’il a présentée pour passer le concours de recrutement d’officier de justice organisé par la Fonction publique au profit du ministère de la Justice est fausse et ne peut en aucun cas produire des effets juridiques à son profit, a expliqué Jean-Baptiste Elias, documents à l’appui. Le conférencier a même exhibé des correspondances signées des doyens Barnabé Gbago (ancien) et actuel le professeur Joël Frédéric Aïvo prouvant qu’il s’agit d’une attestation manipulée.
Une lettre a été adressée au ministère en charge de la Justice pour engager des poursuites à l’encontre du mis en cause. Pour lui, les autorités interpellées sur le dossier ont promis de mettre sur pied une commission qui n’a jamais siégé jusqu'à ce jour.
S’agissant du 3e dossier présenté par le président du Fonac, il a porté sur le fait que l’actuel directeur de l’Agence nationale des petites et moyennes entreprises, Kpèyéton Houansodji perçoit deux salaires (un de la Fonction publique et un autre de l’Obrgm) pendant que son adjoint n’a rien perçu depuis trois ans qu’il est au service de l’Etat béninois. Jean-Baptiste Elias déclare disposer des preuves (fiche de paie et autres) qu’il a présentées.
Le Fonac demande de relever Baba Tadja, Codjo Binessi Jean Obinti de leurs fonctions et de les mettre en débet des sommes qu’ils ont indûment perçues. Et en ce qui concerne Kpèyéton Houansodji, le mettre en débet pour ce qu’il a indûment touché et de lui appliquer la rigueur de la loi?.