La Nation Bénin...
La
marche pacifique « Contre la cherté de la vie » dans les rues de Cotonou,
organisée par les organisations syndicales, samedi 11 mai dernier, a connu une
mobilisation des travailleurs de tous les corps d’activités. Encadrés par les
forces de l’ordre, fonctionnaires, agents du secteur privé, artisans et autres
ont parcouru l’itinéraire retenu avant de se rassembler à la place de l’Etoile
Rouge où les secrétaires généraux des différentes confédérations ont adressé
leurs messages au gouvernement.
La
marche pacifique des travailleurs contre la cherté de la vie s’est déroulée,
samedi 11 mai dernier à Cotonou. A l’appel des secrétaires généraux des
Confédérations de Syndicats du Bénin, les travailleurs se sont mobilisés dans
les rues de Cotonou pour réclamer une meilleure attention des dirigeants, vu
les difficultés actuelles. De la Bourse du travail à la place de l’Etoile rouge
en passant par le Grand Carrefour Avenue Steinmetz, Carrefour Saint Michel et
Carrefour Marina, les marcheurs scandaient des slogans évoquant la cherté de la
vie. « Nous avons faim ! », criaient-ils. Encadrés par la Police républicaine
et l’équipe d’appui des organisations syndicales, les manifestants ont été
rejoints par plusieurs citoyens le long de l’itinéraire.
La foule grossissait donc à chaque étape et les secrétaires généraux donnaient
de la voix. Au marché Dantokpa, plusieurs vendeuses ont rallié la foule des
manifestants avec des paniers vides, banderoles et pancartes en appoint afin
d’exprimer leurs préoccupations. Au carrefour Marina, les manifestants sous le
lead des secrétaires généraux, ont entonné l’hymne national repris en chœur
même par des passants et des populations massées aux abords des rues. « Vive
les travailleurs ! Nous vous soutenons », laissaient entendre certains
conducteurs de moto ou minibus sur l’axe Sikècodji-Marché Dantokpa. A la grande
place de l’Etoile rouge, les marcheurs apposent toutes sortes de messages de
protestation. C’est l’occasion pour les secrétaires généraux d’adresser
leurs messages au gouvernement. Pour Anselme Amoussou, secrétaire général de la
Confédération des Syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), la situation
actuelle du Bénin appelle à l’attention, l’indignation et la réaction
individuelle et collective de tous les citoyens. Il a invité les travailleurs à se lever tous
comme un seul homme pour parler aux dirigeants dans la courtoisie et réclamer
plus de droit à vivre dans l’espérance avec les conditions de vie difficiles
actuelles.
Noël
Chadaré, ancien secrétaire général de la Confédération des organisations
syndicales indépendantes (Cosi), se félicite de la mobilisation des
travailleurs autour de cette marche.
Quid des revendications ?
Selon lui, la participation massive des travailleurs et des populations à cette manifestation est la preuve que le syndicalisme n’est pas mort au Bénin. « C’est la victoire des travailleurs et nos dirigeants doivent le savoir en prenant des décisions pour que le maïs et les produits de première nécessité soient moins coûteux pour leurs concitoyens», a-t-il indiqué, invitant les travailleurs à se tenir mobilisés jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications. Ainsi, fustigeant la dégradation des conditions de vie et de travail des travailleurs, les secrétaires généraux des quatre confédérations ont, dans une déclaration unanime de protestation contre la cherté de la vie, exigé du gouvernement la prise de mesures adéquates et à impact immédiat pour juguler la cherté excessive de la vie, l’ouverture sans délai de dialogue franc, sincère et producteur de résultats concrets en lien avec les revendications des travailleurs et les aspirations profondes du peuple, l’organisation sans délai d’une conférence sur la gouvernance sociale et les mécanismes de dialogue social adaptés aux défis d’un mieux-être partagé au Bénin, la libération des 21 détenus suite à la marche du 1er mai et la réintégration des 20 dockers radiés le 9 mai 2017 pour faits de grève.