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Mécanisme élargi de crédit et Facilité élargie de crédit: Les assurances du Fmi

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Constant Lonkeng Ngouana trouve la calibration de la politique publique du Bénin très solide Constant Lonkeng Ngouana trouve la calibration de la politique publique du Bénin très solide

La conclusion de la quatrième revue au titre du Mécanisme élargi de crédit (Medc) et de la Facilité élargie de crédit (Fec) a été au cœur d’un point de presse, ce jeudi 11 juillet à Cotonou. Le Fonds monétaire international (Fmi) a donné des explications sur ces deux programmes dont bénéficie désormais le Bénin.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 12 juil. 2024 à 01h18 Durée 3 min.
#crédit et Facilité élargie de crédit

Le Bénin bénéficie depuis 2022 d’un vaste programme lié à la conclusion de la quatrième revue au titre du Mécanisme élargi de crédit (Medc) et de la Facilité élargie de crédit (Fec). Un programme qui permet au pays d’être éligible à certains financements spécifiques du Fonds monétaire international (Fmi) pour donner un coup d’accélérateur à sa construction. Cet appui n’est pas le fruit d’un hasard. Ce sont les efforts du gouvernement ayant engendré une forte résilience de l’économie béninoise avec une croissance de 6,4 % dans un contexte marqué par différentes crises qui ont favorisé cela. «Nous pensons que c’est une combinaison de deux facteurs. Le premier facteur est l’élan des réformes au Bénin et qui mènent à une diversification graduelle de l’économie, bien que la diversification soit un travail de longue haleine », indique Constant Lonkeng Ngouana, chargé de mission du Fmi pour le Bénin par visioconférence. Il révèle que le second facteur est la calibration de la politique économique au Bénin avec des fondamentaux solides notamment une position de finances publiques saines dans une période post crise. Ce qui a donc permis à l’Etat de déployer des mesures de gestion efficaces qui ont permis de mieux juguler les crises. « Le rôle modeste que le Fmi a joué dans ces efforts, c’est à travers ce programme de 2022 avec un financement solide pour financer les déficits du Bénin», informe Constant Lonkeng Ngouana. La conclusion de la quatrième revue au titre du Mécanisme élargi de crédit (Medc) et de la Facilité élargie de crédit (Fec) constitue donc un programme très avancé avec un décaissement de plus de 40 % opéré au bout de six mois. « C’est exceptionnel. C’est grâce à la crédibilité du Bénin avec un gouvernement crédible qui a fait ses preuves pendant les périodes difficiles et qui nous a donné confiance», a-t-il trouvé.       

Qu’en est-il des dettes ?

Beaucoup de personnes auraient pensé à un surendettement avec ce programme surtout en ce qui concerne la rapidité de son décaissement. Mais le chargé de mission du Fmi pour le Bénin a levé toute équivoque à ce sujet. Constant Lonkeng Ngouana fait savoir que l’un des objectifs clés du programme du gouvernement est de maintenir la soutenabilité de la dette et fort heureusement, le Bénin a un risque d’endettement modéré contrairement à beaucoup d’autres pays dont le risque d’endettement est élevé. « Le Bénin est dans une classe de pays en bonne position en ce qui concerne la dette », affirme-t-il. Il explique que lorsqu’on parle de consolidation budgétaire dont le Bénin fait preuve, c’est pour s’assurer que la dette reste à un niveau soutenable et empêcher que la postérité n’ait à rembourser une dette si celle-ci n’a pas été gérée à bon escient. Il revient alors de savoir quel est le niveau d’endettement et ce qui est fait de la dette. Des méandres que le Fonds monétaire international vérifie, de même que la politique de calibrage du financement et le type de recette et de dépense visé avant d’accorder un financement. « Pour ce cas spécifique, les droits de tirages spéciaux ne constituent pas un endettement en tant que tel mais plutôt un support que le fonds a puisé de ses réserves pour accompagner les pays. Le Fmi est une institution par les pays et pour les pays », clarifie-t-il. Ces tirages spéciaux sont donc déployés pour accompagner les pays dans certaines circonstances exceptionnelles, indépendamment de leurs quotes-parts. Constant Lonkeng Ngouana poursuit que les financements du Fmi sont à des taux bien moindres que les financements alternatifs. Il donne en exemple les financements au titre de la Facilité élargie de crédit (Fec) qui sont accordés avec un taux de 0 % et les taux d’intérêt des financements au titre du Mécanisme élargi de crédit (Medc), un programme mixte, qui sont alignés sur les taux d’intérêt des politiques monétaires dans les pays avancés. « Bien que les financements du Fmi font partie de la dette publique, hormis les droits de tirages spéciaux, ils restent et demeurent des financements à des taux plus écrasés que les financements alternatifs », précise-t-il tout en trouvant la calibration de la politique publique du Bénin très solide, pouvant bien assurer l’atteinte des objectifs.