Message sur l’état de la nation: Tapis rouge pour Patrice Talon au Parlement

Le président de la République, Patrice Talon, une fois encore, a sacrifié à la tradition en adressant son message sur l’état de la nation devant l’Assemblée nationale. Il a fait, ce mardi 23 décembre, pour la 10e fois consécutive depuis son accession au pouvoir en 2016 et la 5e fois au titre de son second mandat, l’exercice annuel devant la Représentation nationale. Ceci, conformément aux dispositions de l’article 72 de la Constitution. Lequel stipule: « Le président de la République adresse une fois par an un message à l’Assemblée nationale sur l’état de la nation. Il peut aussi, à tout moment, adresser des messages à l’Assemblée nationale. Ces messages ne donnent lieu à aucun débat ; ils peuvent toutefois inspirer les travaux de l’Assemblée ». Il sonnait 9 h 40 min quand le cortège du président Patrice Talon s’est immobilisé au niveau de la Rue des manguiers donnant accès au portail d’entrée du président de l’Assemblée nationale. Un tapis rouge y était déjà dressé. Habillé en costume, le président de la République a salué le drapeau national sur fond de l’hymne national et passé en revue la troupe. Patrice Talon a été accueilli par le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou. Les deux personnalités ont échangé les civilités. Elles se sont rendues ensuite à l’intérieur du palais des Gouverneurs.

L’ultime adresse  

A 10 h pile, les deux personnalités font leur entrée à l’hémicycle sous un tonnerre d’applaudissements pour le démarrage de la cérémonie. Les députés, toutes tendances politiques confondues, se sont fortement mobilisés. Ils ont accueilli les deux personnalités. Le président de l’Assemblée nationale ouvre la séance plénière spéciale. Louis Vlavonou fait lire par le premier secrétaire parlementaire, le député Kakpo Mahougnon, les dispositions de l’article 72 de la Constitution qui prévoit le message annuel. Il a souhaité la bienvenue au chef de l’Etat pour l’exercice régulier de ce traditionnel discours. En dehors de la régularité du message, Louis Vlavonou   félicite le président de la République pour la ponctualité dont il fait toujours montre à chaque cérémonie. Le président de l’Assemblée nationale a souligné ensuite le contexte particulier dans lequel se tient ce message. Ce discours d’au revoir intervient après le putsch déjoué du 7 décembre dernier, qui a failli ébranler la République, la dernière réforme constitutionnelle instituant le Sénat et le septennat et à la veille des élections générales de 2026. Ce message est un testament politique et est très attendu tant par les députés que par l’ensemble du peuple béninois, a indiqué Louis Vlavonou. Le président de l’Assemblée nationale félicite Patrice Talon pour sa qualité d’homme d’Etat hors pair. Le chantre de la Rupture fait partie des rares présidents de la République, surtout en Afrique, à ne pas chercher à s’accrocher au pouvoir par peur de passer comme un ancien chef d’Etat. Louis Vlavonou a loué cet esprit de grandeur et d’homme d’Etat attaché à la démocratie du président Patrice Talon qui a pris le pouvoir non pas pour se servir mais pour servir son peuple et bâtir son pays.

Députés émus

A 10  h 11 min, Louis Vlavonou a invité Patrice Talon à s’installer à la tribune de l’Assemblée nationale pour délivrer son message. Le discours a duré 26 min, avec plusieurs séquences d’applaudissements nourris des députés. Patrice Talon a axé son message sur le nouvel état d’esprit qui caractérise le Bénin d’aujourd’hui. Sans verser dans une autosatisfaction béate, il se dit fier de constater que les dix ans de son règne ont fait bouger les lignes de développement du Bénin dans maints domaines. Ce message d’au revoir a suscité des émotions très fortes chez les députés. L’ambiance de fin de règne du chef de l’Etat a très tôt déteint sur la cérémonie. D’autant que ce discours annuel est le dixième et dernier du président de la République appelé à passer service en mai 2026. Les regrets du départ du président Patrice Talon se lisaient sur les visages de la quasi-totalité des députés. Cela, à cause certainement du travail titanesque que le président Patrice Talon a abattu pendant les dix ans.