La Nation Bénin...
Lancée depuis trois ans, l’initiative dite «Mois du service public», au cours duquel les agents publics sont invités à l’effort pour qu’aucun dossier ne souffre sur leurs tables ou dans leurs tiroirs, a été lancée hier lundi 13 juillet pour le compte de l’année 2015. C’était au ministère du Travail, de la Fonction publique, de la Réforme administrative et institutionnelle.
Le «Mois du service public», édition 2015 lancé hier durera jusqu’au 13 août sur toute l’étendue du territoire national. Comme les années précédentes, l’objectif est le même : «zéro dossier en instance dans les services publics». Pour y aider, un numéro vert, le 135, est ouvert. Les usagers ayant des dossiers en souffrance dans les services publics sont invités à composer ce numéro et à exprimer leurs préoccupations pour voir les dossiers débloqués. Les organisateurs du «Mois du service public» espèrent cependant qu’on n’en arrivera pas là puisqu’ils attendent des agents publics, dignité et abnégation au travail, ce qui devrait aider à éviter l’accumulation des dossiers pour quelque cause que ce soit.
Le directeur de cabinet du ministre du Travail, de la Fonction publique, de la Réforme administrative et institutionnelle, Amidou Adamou, souligne les graves dysfonctionnements qui minent l’administration publique, laquelle doit pourtant être performante pour aider au développement du pays. C’est une des raisons pour lesquelles la présente initiative a été prise, pour promouvoir la diligence et l’efficience dans les services publics, pour des prestations de qualité aux usagers. C’est lui encore qui, plus tard, présentera la conférence inaugurale de cette édition du «Mois du service public», portant sur le sens, le contenu et les innovations de la loi portant statut général de la Fonction publique.
Une initiative justifiée
Le PNUD est le partenaire traditionnel de cette initiative. Sa Représentante résidente au Bénin, Rosine Sori Coulibaly, remerciant les autorités béninoises pour cette belle initiative, soutient que loin d’être folkloriques, les actions à venir dans le cadre de ce «Mois du service public», visent à réhabiliter le service public et à insuffler le souffle d’efficacité à l’administration publique. Objectif poursuivi par les Nations Unies qui ont érigé le 23 juin de chaque année en Journée de la Fonction publique, pour célébrer la valeur et la vertu du service public pour la communauté. Et pour reconnaître sa contribution au processus de développement à travers le travail des fonctionnaires, puis en encourageant les jeunes talents dans la Fonction publique. Mieux, exhorte-t-elle en citant le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, il faut pouvoir compter sur un service public responsable et sur des fonctionnaires à la hauteur de leur tâche, pour relever les défis qui se posent au monde. Ils doivent donc se rénover et mieux répondre aux attentes des populations. A ce propos, Rosine Sori Coulibaly rappelle les trois principes forts qui caractérisent le service public : la continuité qui engage à ne pas priver les populations du service public sans raison valable, à éviter les grèves perlées sans service minimum, quoique le droit de grève doive être préservé pour la défense des intérêts des travailleurs. L’égalité des citoyens devant le service public où le régionalisme, la discrimination ne doivent pas être de mise. L’adaptabilité pour assurer au mieux un service public, en suivant les attentes des populations. Là-dessus, Rosine Sori Coulibaly félicite les responsables du ministère pour avoir mis en place une plate-forme permettant aux usagers de discuter avec l’administration. Cela rentre dans le renouveau du service public qu’elle souhaite de tout cœur, et est vecteur de confiance entre les différents acteurs.
Espoir, mais davantage d’engagement
Quant à Aboubacar Yaya, ministre en charge de la Fonction publique, il met en avant le défi de l’amélioration des prestations et de la qualité des services, tant l’administration publique béninoise n’est ni orientée résultats, ni orientée services. Ce qui explique les efforts fournis ces dernières années, qui n’ont pas encore réussi à lui insuffler la performance.
En effet, lenteur, difficulté d’accès à l’information, mauvaise qualité de l’accueil, mauvaise gestion du temps de travail et agissements contraires à l’éthique la minent encore sérieusement. Ce sont donc ces avatars qu’entend surmonter le gouvernement à travers l’institution du «Mois du service public» ; autant qu’il veut faire prendre conscience aux agents de l’Etat de leur vocation première: le service à la communauté.
Aboubacar Yaya salue les efforts enregistrés au cours des éditions passées avant de renseigner que 2314 requêtes ont été reçues et transmises au ministère en charge de la Fonction publique lors de l’édition 2014 puis traitées à hauteur de 51,70%. Le ministre note que la plupart des dossiers ayant fait l’objet de préoccupations des usagers portent sur la situation administrative et financière des agents de l’Etat et représentent 83% de l’ensemble des requêtes. De même, Aboubacar Yaya retient que la dynamisation du fonctionnement des services des relations avec les usagers aura été un acquis, sans oublier diverses autres actions en direction du public, et promet des actions d’envergure pour cette édition.
C’est au regard des résultats et de l’intérêt des usagers pour l’opération, dira Aboubacar Yaya, que son ministère engage la présente édition, pour davantage de résultats. Dans cette perspective, il prêche un changement de mentalités et de comportements, tant au niveau des agents de l’Etat que des usagers ; afin que éthique, transparence et respect de la légalité soient de mise…