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Nouveau programme de stages au profit des jeunes: Plus de 31 milliards pour renforcer l’employabilité des bénéficiaires

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Le document-cadre du nouveau programme national de stages au profit des jeunes a été validé par le gouvernement. Cette initiative, pensée comme une réponse structurelle aux difficultés d’insertion professionnelle, vise à combler les lacunes en matière de professionnalisation en offrant aux apprenants et demandeurs d’emploi un accès encadré et systématique à des stages pratiques. 

Par   Joël C. TOKPONOU, le 03 oct. 2025 à 08h49 Durée 3 min.
#employabilité #Insertion professionnelle

Avec un budget de 31 085 016 044 francs Cfa, le gouvernement entend impacter plus de 80 000 jeunes d’ici 2027 grâce à un ambitieux programme de stages. Conçu comme une réponse aux insuffisances de compétences pratiques chez les apprenants et demandeurs d’emploi, ce programme vise à professionnaliser massivement la jeunesse, à travers des stages encadrés, des appuis à l’élaboration de projets professionnels et des bilans de compétences, pour renforcer leur employabilité sur un marché du travail de plus en plus exigeant.

En effet, malgré les efforts déployés ces dernières années, l’emploi des jeunes reste une préoccupation majeure. Le Bénin, comme de nombreux pays africains, fait face à une dichotomie persistante entre les compétences acquises en formation et les exigences du marché du travail. Une analyse approfondie du contexte ayant conduit à l’élaboration du document-cadre, révèle que les insuffisances de compétences chez les jeunes sont largement dues à l’absence ou à la mauvaise organisation des stages académiques, notamment dans l’enseignement technique et supérieur. Résultat: une grande partie des jeunes diplômés arrivent sur le marché de l’emploi sans jamais avoir été en contact réel avec leur futur métier ou une structure professionnelle.

Cette fragilité dans la professionnalisation handicape leur insertion et limite leur employabilité, accentuant le chômage, en particulier chez les diplômés de niveau secondaire cycle 2 et universitaire.

Stratégique

Face à ce constat, le gouvernement a validé la mise en œuvre d’un vaste programme de stages structuré autour de trois axes. Il s’agit de renforcer les compétences professionnelles des élèves de l’enseignement secondaire technique (voie technologique) et des étudiants du premier cycle de l’enseignement supérieur tout au long de leur formation initiale, de professionnaliser les demandeurs d’emploi titulaires du cycle 2 du secondaire ou du 1er cycle universitaire, en leur offrant des opportunités de stages et de renforcement de compétences pratiques et d’améliorer l’environnement de gestion de la professionnalisation des jeunes, notamment à travers un meilleur accompagnement des entreprises, des outils de suivi des parcours, et des dispositifs d’évaluation des compétences.

Ce programme vise ainsi à créer un véritable pont entre les centres de formation et le monde professionnel, afin de rendre les jeunes plus compétitifs et immédiatement opérationnels.

Ambitieux

D’ici 2027, ce programme devrait toucher au moins 80 000 jeunes. Soit 51 500 étudiants inscrits en 2ᵉ et 3ᵉ années de licence dans les universités publiques et privées et 28 500 jeunes demandeurs d’emploi, en difficulté d’insertion. En parallèle, 73 000 étudiants en 2ᵉ année de licence recevront un appui à l’élaboration de leur projet professionnel, un outil clé pour leur orientation vers des stages adaptés. De même, 31 389 chômeurs de longue durée bénéficieront d’une aide à l’élaboration de leur bilan de compétences, étape déterminante pour leur repositionnement sur le marché de l’emploi.

Il est important de noter que les jeunes déjà bénéficiaires du Programme spécial d’insertion dans l’emploi (Psie) ou du Projet d’inclusion des jeunes (ProDIJ) ne sont pas concernés par cette nouvelle initiative, afin de garantir une meilleure répartition et complémentarité des dispositifs d’insertion.

Avec un budget estimé à 31 085 016 044 F Cfa, cette réforme traduit la volonté ferme du gouvernement de Patrice Talon d’apporter des solutions concrètes et durables à l’épineuse question de l’emploi des jeunes.

Au-delà de la seule acquisition de diplômes, il s’agit désormais de former par la pratique, d’exposer les apprenants à des environnements professionnels réels dès leur cursus, et de favoriser un accompagnement individualisé vers l’emploi.

Ce programme devrait également renforcer les ressources humaines disponibles pour les entreprises, en leur fournissant des stagiaires mieux préparés et plus productifs, contribuant ainsi à la compétitivité des structures économiques, publiques comme privées.

Complémentaire

Ce nouveau programme vient compléter un ensemble de réformes déjà engagées dans le secteur de l’emploi et de la formation. Il s’agit de la création et du renforcement de centres de formation technique et professionnelle modernes dans plusieurs régions, la mise en œuvre du Programme spécial d’insertion dans l’emploi (Psie), qui permet à des milliers de jeunes diplômés d’intégrer  des entreprises pour faire leurs preuves, le développement de partenariats public-privé pour favoriser l’accueil des stagiaires dans des structures de qualité, le lancement de plateformes numériques d’intermédiation emploi-compétence et d’accompagnement à la carrière, etc.

Malgré ces efforts, des insuffisances structurelles persistent, notamment la faible capacité du tissu économique à absorber la main-d’œuvre nationale disponible et l’inadéquation entre les profils formés et les besoins réels du marché.

C’est donc dans une logique de réforme plus profonde, structurante et inclusive que s’inscrit ce nouveau programme de stages.

En misant sur la professionnalisation en amont, le gouvernement entend réduire significativement le taux de chômage des jeunes diplômés, qui reste préoccupant dans certaines tranches d’âge. Il s’agit aussi de restaurer la confiance entre les jeunes et le monde du travail, en leur permettant de s’y familiariser progressivement, d’y faire leurs preuves, et surtout, d’y trouver des opportunités réelles d’insertion.