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Pas de trace de magistrat au Tribunal de Porto-Novo

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Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 09 sept. 2015 à 05h01

La grève de 72 heures déclenchée depuis hier mardi 8 septembre, par l’Union nationale des magistrats du Bénin (UNAMAB) pour exiger du gouvernement son implication dans l’organisation du concours de recrutement de 40 auditeurs de justice pour garantir la transparence, a été effective au niveau du Tribunal de première instance de première classe de Porto-Novo. Elle a été suivie à 100%.

Il n’y avait aucun magistrat présent au poste hier. Même les magistrats du Parquet, procureur de la République et ses substituts qui, habituellement ne suivent pas le mouvement parce que dépendant directement du ministre en charge de la Justice, ont tous déposé la robe avec leurs collègues du siège. Tous les bureaux de magistrat étaient fermés dont celui du président du Tribunal. Il n’y avait que les greffiers et autres agents administratifs du Tribunal qui vaquaient normalement à leurs tâches. Seuls les légalisations d’acte juridique étaient possibles parce que signé par le greffier en chef qui n’est pas concerné pas la grève. Mais les demandeurs d’autres actes tels que le certificat de nationalité et le casier de judiciaire sont purement et simplement éconduits faute de signataire. Le certificat de nationalité est signé par le juge et le casier judiciaire par le procureur de la République qui le co-signe avec le greffier en chef. Aucune de ces pièces n’a été délivrée hier au niveau du Tribunal de Porto-Novo. De même, les audiences n’ont pas eu lieu. Donc pas de plaidoirie d’avocats ainsi que des déferrements de prévenus. En un mot, l’administration judiciaire est bloquée à Porto-Novo. Même les bonnes dames qui vendent aux abords du Tribunal se disent aussi victimes de la grève de 72 heures. Selon elles, c’est quand il y affluence au Tribunal, qu’elles vendent. Mais depuis hier, tout est désert du fait de la grève, se plaignent-elles, appelant tout comme les usagers du Tribunal à un prompt rétablissement de la situation. Ils invitent le gouvernement à accorder une oreille attentive aux revendications de l’UNAMAB pour que l’appareil judiciaire reprenne vie.