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Payement des primes des élections législatives : Le ministère de l’intérieur explique pourquoi la Police est restée impayée

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Par   Sabin LOUMEDJINON, le 04 juin 2015 à 06h29

Suite à la grogne du syndicat de la Police nationale par rapport au non paiement des agents de la Police nationale pour le compte de leur participation aux élections législatives d’avril dernier, le ministère de l’Intérieur apporte des éclaircissements. Au cours d’une conférence de presse animée dans la matinée d’hier mercredi 3 juin, son directeur de cabinet, le contrôleur de Police Jean Tozé a dénoncé la désinformation, déploré l’insubordination et … mis en garde.

Quatre correspondances brandies de la main gauche et un chèque trésor dans la droite. Ce sont les preuves que le directeur de cabinet du ministre en charge de l’Intérieur, Jean Tozé a apportées à la presse, conviée dans la matinée d’hier pour entendre la version officielle du cabinet ministériel par rapport à ce qu’il convient d’appeler «affaire primes non payées aux policiers dans le cadre des élections législatives».

Faisant la genèse de cette situation, le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur a expliqué que bien avant ces élections, la CENA avait mis à disposition des structures impliquées dans son organisation, des fonds aux fins de mieux jouer leur partition au cours de ce scrutin. Le ministère de l’Intérieur avait fait une prévision de 900 millions de francs Cfa. Mais finalement, c’est 400 millions qui ont été débloqués pour les législatives.
«En dehors de cette mission, le ministre en charge de la Sécurité assure la protection des citoyens, il a à charge la gestion des états civils, la gestion des frontières, celle des affaires intérieures et les affaires relatives aux cultes. Autant de missions confiées également au MISPC, et c’est à ce titre que la somme de 240 millions FCFA a été allouée à la Police pour ce scrutin et les 160 millions autres restants sont allés aux structures de base du ministère. Soit 60% aux policiers et 40% aux structures du MISPC », a confié Jean Tozé.
Poursuivant son intervention, il a exhibé les diverses correspondances envoyées à la direction générale de la Police nationale, invitant cette dernière à venir toucher les fonds à elle destinée. Il s’agit en l’occurrence du courrier en date du 30 mars dernier relatif à la situation des fonds alloués aux élections, celui du 23 avril dernier ayant pour objet la notification des fonds alloués pour les législatives et un dernier courrier invitant à retirer les fonds de l’organisation des élections législatives. Il exhibe également un chèque du Trésor public en date du 23 mars dernier émis au nom de la direction générale de la Police.
«Nous n’avons pas eu de réponses à toutes ces correspondances. Et le DGPN, toujours occupé n’a jamais eu le temps pour venir retirer le chèque. Et subitement on va déblatérer à la télévision qu’il y a détournement de la part du ministère de l’Intérieur», déplore le DC/MISPC qui qualifie l’accusation de grave et mensongère. «L’auteur de cette allégation mérite bien une demande d’explication. Car, il a enfreint à la discipline policière. Je le dis en ma qualité de policier le plus gradé actuellement dans le corps». Celui-ci parle de violation des articles 6 et 7 de la loi portant statut du personnel de la Police et précise que des articles exhortent à la loi de l’omerta et interdisent aux agents de Police de mener des actions allant dans le sens de la fronde.
Le DC/MISPC, saisit l’occasion pour exhorter les populations au calme, rappelant que la mission du ministère de l’Intérieur est d’assurer la sécurité des citoyens sur toute l’étendue du territoire national. «Tout contrevenant s’expose à la rigueur de la loi» ajoute-t-il, en faisant recours à la menace de grève proférée par le syndicat de la Police nationale.