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Piment: Une filière rentable à mieux valoriser

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Le piment objet de toutes les convoitises Le piment objet de toutes les convoitises

La production, la transformation sous diverses formes et la commercialisation du piment sont des activités rentables, selon une enquête publiée en octobre dernier par l’Observatoire du Commerce, de l’Industrie et des Services (Oics) rattaché à la Cci-Bénin. La filière piment peut booster l’économie nationale à sa manière, mais l’offre reste encore en dessous de la demande.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 14 nov. 2024 à 07h56 Durée 3 min.
#piment #piment frais

Le piment est une source de revenus pour de nombreux producteurs. Il contribue également à l’économie nationale. La filière est rentable et a de l’avenir compte tenu de la demande de plus en plus croissante aux niveaux national et international. Mais elle reste peu valorisée et performante, car l’offre est en deçà de la demande nationale.

Suivant une étude de l’Observatoire du Commerce, de l’Industrie et des Services (Ocis), publiée en octobre dernier, la demande nationale était estimée à 107 188 tonnes en 2015 contre un volume commercialisé de 68 149 tonnes, soit un déficit de 39 039 tonnes.

Quant à la rentabilité, l’analyse économique et d’opportunités de la filière piment montre que le piment vert dégage une valeur ajoutée moyenne de 355 F Cfa/kg avec une marge nette qui s’élève à 135 F Cfa/kg. « La commercialisation du piment est rentable quels que soient la période et le lieu de son approvisionnement », souligne l’Observatoire. A titre d’exemple encore, « sur le même marché, la marge de commercialisation du petit piment est de 20 005 F Cfa/tonne pour la période de pénurie (juin à décembre) et de 6 000 F Cfa/tonne pour la période d’abondance (janvier à mai). La commercialisation du piment long en revanche dégage une marge nette de 12 595 F Cfa/tonne pour la période de pénurie (juin à décembre) et de 3 780 F Cfa/tonne pour la période d’abondance (janvier à mai) », précise l’Oics.

La production de piment séché ou des produits dérivés issus de la transformation du piment sont également rentables. Exemple : « la production de piment en poudre permet de générer une valeur ajoutée qui varie entre 566 F Cfa et 795 F Cfa par kg de piment transformé suivant les zones », constate l’enquête ; alors que le piment peut être cultivé presque partout au Bénin.

L’Ocis analyse également les potentialités économiques des chaînes de valeurs de la filière et en arrive à la même conclusion : la filière piment est rentable. Mais ce qu’il va falloir faire désormais pour porter la filière au plus haut niveau est d’y investir. L’Observatoire invite à cet effet les opérateurs économiques à tirer profit de cette filière en mettant en œuvre des projets. Comme celui de production intensive du piment rouge sur une grande surface pour satisfaire les demandes intérieures et d’exportation ; de fabrication semi-industrielle ou industrielle de la poudre de piment pour répondre aux demandes intérieures de consommation et de la sous-région ; de fabrication semi-industrielle ou industrielle du piment séché. Il suggère aussi d’investir dans la fabrication semi-industrielle ou industrielle de la saumure de piment et la fabrication semi-industrielle ou industrielle des autres produits dérivés du piment.

Attirer les acteurs privés

Le Plan stratégique de développement du secteur agricole 2025 a retenu à travers son plan d’actions, d’améliorer significativement la productivité et la production des filières agricoles prioritaires dont les cultures maraîchères. Ainsi, pour faire de la filière piment un domaine d’intérêt pour les acteurs privés, l’Oics suggère que des dispositions adéquates soient prises en vue de promouvoir auprès desdits acteurs, les chaînes de valeur du piment porteuses d’opportunités qui peuvent servir de base à la mise en place des unités industrielles comme le piment frais, le piment séché, le piment en poudre.

En termes de dispositions pour la promotion de la filière auprès des acteurs privés, l’Observatoire propose une dizaine de mesures. Entre autres, il pense qu’il faille plaider auprès de l’Etat pour une meilleure sécurisation de l’accès au foncier, en particulier dans les zones à forte production du piment ; plaider auprès des structures en charge de la recherche agricole pour une meilleure expression du potentiel agronomique des innovations et l’articulation plus importante entre la recherche et les besoins des producteurs. Il propose qu’il soit organisé, avec l’appui des pouvoirs publics, la production et la distribution des semences certifiées à travers les multiplicateurs individuels ayant d’agrément ; de sensibiliser les producteurs pour une intensification de la production avec l’encadrement des structures publiques dédiées. Ce qui permettrait d’accroître substantiellement le volume de production. D’autres propositions de mesures vont dans le sens de la facilitation aux acteurs, l’accès aux intrants, aux équipements et au crédit pour la transformation du piment avec l’appui des pouvoirs publics ; la promotion des normes de qualité (physiques, nutritionnelles et microbiologiques) et d’emballages appropriés des différents dérivés du piment■