La Nation Bénin...
La
production, la transformation sous diverses formes et la commercialisation du
piment sont des activités rentables, selon une enquête publiée en octobre
dernier par l’Observatoire du Commerce, de l’Industrie et des Services (Oics)
rattaché à la Cci-Bénin. La filière piment peut booster l’économie nationale à
sa manière, mais l’offre reste encore en dessous de la demande.
Le
piment est une source de revenus pour de nombreux producteurs. Il contribue
également à l’économie nationale. La filière est rentable et a de l’avenir
compte tenu de la demande de plus en plus croissante aux niveaux national et
international. Mais elle reste peu valorisée et performante, car l’offre est en
deçà de la demande nationale.
Suivant
une étude de l’Observatoire du Commerce, de l’Industrie et des Services (Ocis),
publiée en octobre dernier, la demande nationale était estimée à 107 188
tonnes en 2015 contre un volume commercialisé de 68 149 tonnes, soit un
déficit de 39 039 tonnes.
Quant à la rentabilité, l’analyse économique et d’opportunités de la filière piment montre que le piment vert dégage une valeur ajoutée moyenne de 355 F Cfa/kg avec une marge nette qui s’élève à 135 F Cfa/kg. « La commercialisation du piment est rentable quels que soient la période et le lieu de son approvisionnement », souligne l’Observatoire. A titre d’exemple encore, « sur le même marché, la marge de commercialisation du petit piment est de 20 005 F Cfa/tonne pour la période de pénurie (juin à décembre) et de 6 000 F Cfa/tonne pour la période d’abondance (janvier à mai). La commercialisation du piment long en revanche dégage une marge nette de 12 595 F Cfa/tonne pour la période de pénurie (juin à décembre) et de 3 780 F Cfa/tonne pour la période d’abondance (janvier à mai) », précise l’Oics.
La
production de piment séché ou des produits dérivés issus de la transformation
du piment sont également rentables. Exemple : « la production de
piment en poudre permet de générer une valeur ajoutée qui varie entre 566 F Cfa
et 795 F Cfa par kg de piment transformé suivant les zones », constate
l’enquête ; alors que le piment peut être cultivé presque partout au
Bénin.
Attirer les acteurs privés
Le
Plan stratégique de développement du secteur agricole 2025 a retenu à travers
son plan d’actions, d’améliorer significativement la productivité et la
production des filières agricoles prioritaires dont les cultures maraîchères.
Ainsi, pour faire de la filière piment un domaine d’intérêt pour les acteurs
privés, l’Oics suggère que des dispositions adéquates soient prises en vue de
promouvoir auprès desdits acteurs, les chaînes de valeur du piment porteuses
d’opportunités qui peuvent servir de base à la mise en place des unités
industrielles comme le piment frais, le piment séché, le piment en poudre.
En
termes de dispositions pour la promotion de la filière auprès des acteurs
privés, l’Observatoire propose une dizaine de mesures. Entre autres, il pense
qu’il faille plaider auprès de l’Etat pour une meilleure sécurisation de
l’accès au foncier, en particulier dans les zones à forte production du piment
; plaider auprès des structures en charge de la recherche agricole pour une
meilleure expression du potentiel agronomique des innovations et l’articulation
plus importante entre la recherche et les besoins des producteurs. Il propose
qu’il soit organisé, avec l’appui des pouvoirs publics, la production et la
distribution des semences certifiées à travers les multiplicateurs individuels
ayant d’agrément ; de sensibiliser les producteurs pour une intensification de
la production avec l’encadrement des structures publiques dédiées. Ce qui
permettrait d’accroître substantiellement le volume de production. D’autres
propositions de mesures vont dans le sens de la facilitation aux acteurs,
l’accès aux intrants, aux équipements et au crédit pour la transformation du
piment avec l’appui des pouvoirs publics ; la promotion des normes de
qualité (physiques, nutritionnelles et microbiologiques) et d’emballages
appropriés des différents dérivés du piment■