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Politique monétaire en Afrique de l’ouest: Maintien des taux directeurs pour préserver la stabilité économique

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Des échanges stratégiques du Comité de politique monétaire pour la stabilité économique Des échanges stratégiques du Comité de politique monétaire pour la stabilité économique

Le Comité de politique monétaire de la Bceao a décidé de maintenir son principal taux directeur à 3,5 % et le taux d'intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5,5 %. Cette décision prise lors de sa réunion ordinaire du 5 mars 2025, s'inscrit dans une dynamique de stabilisation économique et de contrôle de l'inflation au sein de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).

 

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 07 mars 2025 à 07h48 Durée 3 min.
#politique monétaire #Cedeao

Pour sa première réunion de l'année 2025, tenue le 5 mars, le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'ouest (Bceao) a tranché sur les orientations monétaires à suivre. L’une des décisions majeures prises, porte sur le maintien des taux directeurs et du coefficient des réserves obligatoires applicables aux banques, dans un contexte économique marqué par une croissance soutenue et une inflation en recul. La Banque centrale des États de l'Afrique de l'ouest (Bceao) a choisi de maintenir le principal taux directeur auquel elle prête ses ressources aux banques à 3,5 % et le taux d'intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5,5 %. Ces taux, en vigueur depuis le 16 décembre 2023, n'ont donc pas subi de modification, une décision prise à l'issue de l'analyse approfondie de l'évolution économique et financière de l'Union. En effet, l'activité économique dans l’espace Uemoa affiche une croissance soutenue. Le produit intérieur brut (Pib) a progressé de 7,0 % au quatrième trimestre 2024, après une hausse de 5,8 % le trimestre précédent. Sur l'ensemble de l'année 2024, la croissance du Pib réel est estimée à 6,2 %, contre 5,3 % en 2023, et devrait atteindre 6,3 % en 2025. Cette dynamique est principalement portée par les secteurs extractif, manufacturier et agricole, qui continuent d'attirer des investissements et de bénéficier d'un environnement favorable. Par ailleurs, le financement bancaire du secteur privé a connu une progression notable, avec une hausse de 6,3 % des crédits accordés à fin décembre 2024, contre 5,8 % en septembre de la même année. Une tendance qui devrait s'accélérer en 2025, avec une croissance prévisionnelle de 8,6%. Côté inflation, l'indicateur a marqué une baisse, passant de 4,1 % au troisième trimestre 2024 à 2,9 % au quatrième trimestre. Cette modération des prix s'explique en grande partie par le recul des cours des produits alimentaires et énergétiques importés, ainsi que par de bonnes récoltes lors de la campagne vivrière 2024/2025. Pour l'année 2025, l'inflation est attendue à 2,7 %, contre 3,5 % en 2024. Toutefois, des incertitudes subsistent, notamment en raison des tensions géopolitiques, des défis liés au changement climatique et de l'instabilité sécuritaire dans certaines zones de la sous-région. L'amélioration de la balance extérieure de l'Uemoa constitue un autre facteur positif. La hausse des exportations, notamment des hydrocarbures et d'autres ressources naturelles, ainsi que la mobilisation de financements extérieurs par les États membres, ont renforcé la position économique de l'Union sur la scène internationale. Face aux défis économiques et monétaires, le Comité de politique monétaire de la Bceao assure qu'il continuera de surveiller l'évolution de l'inflation et de la croissance. Il se tient prêt à ajuster sa politique si nécessaire, afin de garantir la stabilité monétaire et financière de l'espace.