La Nation Bénin...
Après le rendez-vous manqué du mercredi 21 octobre dernier, les juges de la Haute Cour de justice ont finalement procédé hier à l’élection de leur nouveau président. A l’arrivée du scrutin à bulletin secret, c’est la présidente sortante, Marcelline Gbèha Afouda qui, sans surprise, a été réélue par dix voix contre une abstention.
Marcelline Gbèha Afouda se succède à la présidence de la Haute Cour de justice. Elle a été plébiscitée présidente lors de l’élection qui est intervenue hier et à laquelle ont pris part 11 juges sur 13 que compte l’institution. Les juges Bernard Dégboé et Ibrahim Akibou dont l’absence avait forcé le report du vote le mercredi 21 octobre dernier étaient encore absents hier. Marcelline Gbèha Afouda a été reconduite à son poste par dix voix contre une abstention émanant du député juge Candide Azannaï.
Après son élection, Marcelline Gbèha Afouda a exprimé sa gratitude à ses pairs pour lui avoir donné l’occasion de poursuivre l’œuvre qu’elle a entamée à la tête de l’institution et qui vise à la faire sortir de l’ombre et lui donner une plus grande visibilité. Elle veut travailler pour effacer tous les qualificatifs d’institution budgétivore dont on l’affuble parce que attendant depuis 2001, année de sa création, son premier client.
La présidente réélue a émis le vœu qu’avec la mise en place d’une nouvelle équipe gouvernementale en avril 2016, la loi organique sur la Haute Cour de justice sera amendée.
Aussi, Marcelline Gbèha Afouda compte-t-elle poursuivre son travail pour l’amélioration du cadre de travail des juges et du personnel de la juridiction. Elle annonce à cet effet d'intensifier ses efforts en engageant des négociations avec les autorités municipales de Porto-Novo et le ministre en charge de l’Urbanisme.
Les actions réalisées
La présidente de la Haute Cour de justice est revenue, par ailleurs, sur un bref bilan de son mandat écoulé. Selon elle, elle a doté l’institution d’un manuel de procédure qui sera bientôt mis à l’épreuve par l’organisation d’une audience de simulation. De même, elle a rédigé un code d’éthique et de déontologie du juge de la Haute Cour de justice. Ce code doit servir de guide au juge en exercice quant-aux comportements qu’il devra avoir tant dans l’exercice de ses fonctions qu’à la cessation de celle-ci, explique Marcelline Gbèha Afouda. Mais elle ne s’est pas arrêtée là. Elle a doté l’institution d’un site web pour lui assurer une bonne visibilité.
Par ailleurs, la présidente de la Haute Cour de justice dit avoir pris, lors de son dernier mandat, des initiatives nécessaires pour permettre à l’institution de jouer sa partition dans la lutte contre la corruption. Mais la volonté politique n’a pas accompagné sa détermination et celle des autres juges. La procédure de saisine de la Haute juridiction est une machine lourde difficile à mettre en œuvre, fait elle observer. Sa réélection est donc l’expression de la reconnaissance des œuvres qu’elle a accomplies pendant son premier mandat. Mais le défi reste important. Il faut sortir l’institution de l’ornière et lui donner un nouveau positionnement, telle est la priorité de Marcelline Gbèha Afouda pour le compte de son nouveau mandat qui s’achève en 2018.