Prise en charge des pathologies les plus complexes: Ultramoderne, le Chic s’ouvre bientôt

1 028 employés, toutes catégories confondues, travailleront au Centre hospitalier international de Calavi (Chic), qui pour soigner les malades, qui pour gérer l’administration hospitalière, qui pour s’occuper de la technique et autres travaux connexes. Cadres béninois (résidents et de la diaspora) et internationaux se sont manifestés pour cela. Une première vague de recrutements a déjà eu lieu et une deuxième sera lancée avant la fin du mois de septembre prochain. L’hôpital recevra son premier patient avant la fin de l’année. « Nous envisageons son ouverture pour le quatrième trimestre de cette année », a indiqué Benjamin Hounkpatin au terme d’une visite dans les locaux de l’hôpital. Le ministre de la Santé et certains de ses collaborateurs aux côtés du porte-parole du gouvernement et du coordonnateur local de Assistance publique hôpitaux de Paris international (Aphpi), Dr Olivier Perrot, ont parcouru tous les compartiments du centre. Plus grand et moderne hôpital du Bénin, le Chic est aussi le centre de santé le mieux équipé du pays, avec une technologie de pointe pour la prise en charge des pathologies les plus complexes. Il compte 436 lits répartis dans 18 spécialités regroupées en huit pôles. On y retrouve, entre autres, un pôle « Urgence et réanimation », « cardiométabolisme», « oncologie», «digestive et médico-chirurgicale», «locomoteur et neurochirurgical», «cardiovasculaire et thoracique», « néphro-urologique » et enfin le pôle « tête et cou ».

Le ministre de la Santé et certains de ses collaborateurs aux côtés du porte-parole du gouvernement et de Dr Olivier Perrot...

Plus qu’un hôpital, c’est un centre de soins d’une haute technicité, alliant révolution médicale et expertise de haut niveau que le Bénin s’apprête à ouvrir. Les patients sont installés soit seuls dans leurs chambres pour les Vip, soit à deux pour le modèle standard. Aucune hospitalisation ne reçoit plus de deux patients. Pointilleux au cours de la visite, le ministre de la Santé s’est intéressé au moindre détail pour s’assurer que les commodités voulues pour la prise en charge des patients sont au rendez-vous. Les barres de lit sont dotées de tous les flux médicaux (Oxygène, air, commande centralisée, lumière à proximité…) Chaque lit est équipé d’un appel malade en cas de souci. Des dispositifs de lavage de mains sans contact sont prévus par endroits en cas d'épidémie.  Le bâtiment est réalisé en U. un service alimentaire est mis en place pour cuisiner et chauffer les repas des patients. Au total, 24 salles de réanimation sont prévues à raison de huit par niveau. Le système de prise en charge du patient est diligent avec un accompagnement digne du nom dès son admission.

Un plateau ultramoderne pour les plus graves pathologies

La mise en service prochaine du Chic va sans doute freiner les évacuations sanitaires des patients béninois. Cet hôpital qui dispose de tous les services, équipements et expertises pour soigner les plus sévères pathologies nécessitant les évacuations sanitaires par le passé, offre des avantages et pas des moindres. Le premier, c’est que les finances publiques sur lesquelles pesaient ces évacuations peuvent souffler. Il est désormais plus aisé de faire venir un expert médical pour opérer des patients au Chic plutôt que de faire voyager de nombreux patients vers l’extérieur. Cela donne l’avantage aux soignants locaux d’acquérir de l’expertise sur des équipements de pointe à portée de main. Cette option, en plus de permettre une prise en charge diligente, a l’avantage de maintenir le patient dans son pays, au milieu des siens avec tout le soutien moral qui va avec. Mieux, le Chic ouvre ses portes pour recevoir à son tour les évacués d’autres pays de la sous-région et même au-delà. « Avec l’ouverture du Chic, les évacuations sanitaires seront résiduelles », prévient le ministre. Et pour ceux qui doutent de la capacité des soignants béninois à manipuler des équipements de si haute technologie, Benjamin Hounkpatin rassure. Les intervenants béninois autant que leurs homologues étrangers disposent des compétences y afférentes, surtout que nombre d’entre eux bénéficient des recyclages, stages et mises à niveau.

...plus grand et moderne hôpital du Bénin, le Chic est aussi le centre de santé le mieux équipé du pays, avec une technologie de pointe 

Jadis un chantier, aujourd’hui  un hôpital avec réception provisoire prévue pour fin juin, le Chic a vu le jour au bout de quatre années de travaux. « Un défi relevé… pour le bonheur des patients du Bénin et de la sous-région », se félicite le ministre de la Santé. Pour rappel, l’idée de l’érection de cet hôpital de référence fait suite à l’audit des centres de santé demandé par le chef de l’Etat à son arrivée au pouvoir. Lequel avait révélé la faiblesse du niveau du plateau technique et les difficultés de prise en charge de certaines pathologies. La commission mandatée à cette fin avait, entre autres, rapporté que « les infrastructures médico-techniques de nos hôpitaux dits de référence ne répondaient pas aux normes attendues pour une prise en charge optimale des patients ». Viendra donc l’idée de la construction d’un hôpital de référence avec des équipements médico-techniques de haut niveau pour prendre en charge les pathologies les plus complexes. C’est ainsi que le projet du Chic a germé.

Hôpital public, propriété du Bénin

Le Chic appartient au Bénin et n’est la propriété d’aucun pays étranger. « C’est un hôpital public de référence du Bénin », martèle le ministre de la Santé. Les rumeurs faisant état de ce que le pays aurait concédé son plus grand hôpital à des pays ou personnes tierces ne sont qu’affabulations, souligne le ministre. Selon lui, le pays est resté dans une logique d’ouverture et de compétences, faisant appel à des experts de par le monde pour servir la cause des malades et les soigner dans le centre. Il ne faut donc pas y voir une concession du Chic, précise le ministre. « Nous avons besoin des meilleures compétences… Nous avons ouvert la gestion du Chic à la compétitivité », explique-t-il. D’ailleurs, informe-t-il, la gestion du centre sera confiée à une équipe polyvalente de plusieurs nationalités.

L’autre souci qui n’a pas sa raison d’être, ce sont les questions relatives à l’alimentation en énergie électrique de ce nouvel hôpital. Pour qui a visité les installations du Chic, il y a lieu de se demander si toutes les dispositions sont prises pour assurer un fonctionnement sans faille de l’impressionnant appareillage qui y est déployé pour soigner les pathologies qui y seront admises. Là-dessus, le gouvernement a fait preuve d’anticipation, reconnait le ministre. Mieux, il s’est aligné sur les standards qui veulent qu’un hôpital digne du nom assure son autonomie énergétique à partir de deux sources distinctes en plus d’une alimentation interne propre au centre. Au Chic, cette norme est respectée. « Si l’un des systèmes tombe en panne, le second prend automatiquement… Et si par extraordinaire, les deux venaient à être en panne, le relais interne se déploie pour qu’il n’y ait pas de hiatus », assure Benjamin Hounkpatin■